Aung San Suu Kyi confiante dans l’avenir de la Birmanie

Écrit par Alex Johnston, The Epoch Times
04.02.2012

  • MYANMAR – Le ministre français des Affaires étrangères Alain Juppé (G), le plus haut diplomate français ayant visité le pays, s’adresse aux journalistes après une réunion avec l’icône de la démocratie birmane Aung San Suu Kyi, à sa résidence de Rangoon le 15 janvier, 2012. Suite à cet entretien, Aung San Suu Kyi a dit qu’elle n’excluait pas une prise de fonction au gouvernement si elle gagnait un siège parlementaire aux prochaines élections partielles.(Stringer: SOE THAN WIN / 2012 AFP)

«Des élections démocratiques de mon vivant»

Aung San Suu Kyi, militante pour la démocratie birmane, a affirmé dans un entretien récent qu’elle espérait que son pays organise des élections démocratiques de son vivant.

Agée de 66 ans, la dame de Rangoon qui a passé près de 20 ans dans les prisons de la junte militaire birmane, n’a pas précisé quand elle pensait que ces changements auraient lieu. Mais elle a confié, lors d’un entretien exclusif avec la BBC, qu’elle voyait venir davantage de réformes.

La Birmanie connaîtra des «élections démocratiques de mon vivant», a-t-elle affirmé avant d’ajouter: «Mais bien sûr, je ne sais pas combien de temps je vais vivre. Si j’ai une durée de vie normale, alors cela se fera.»

Les changements ne sont pas «aussi rapides que beaucoup d’entre nous voudraient qu’ils soient» mais ils ne sont pas non plus «trop lents», a-t-elle expliqué. Aung San Suu Kyi a également mentionné sa confiance envers le président actuel Thein Sein autant que sa défiance envers d’autres aspects du présent gouvernement. Thein Sein, un ancien général de la junte birmane au pouvoir, est arrivé à la tête du pays après les premières élections post-junte qui ont eu lieu en novembre 2010.

«C’est un homme capable de prendre des risques s’il pense qu’ils en valent la peine», a-t-elle dit de Sein.

Mais «je ne peux pas encore avoir confiance dans le gouvernement pour la simple raison que je n’en connais pas encore tous les membres», a-t-elle ajouté.

La Birmanie a libéré un certain nombre de prisonniers ces derniers mois et début janvier à l’occasion de la Fête nationale de l’Indépendance. Mais Aung San Suu Kyi et d’autres précisent que peu de prisonniers politiques ont été libérés.

Sur les plusieurs centaines de prisonniers politiques enfermés dans le pays, la Birmanie n’en a libéré qu’une trentaine, a expliqué Aung San Suu Kyi citée par le magazine d’informations Irrawaddy. «Il faut bien garder en tête qu’une personne seule ne peut pas entreprendre de réformes», a-t-elle averti le président Sein.

Entre 600 et 1.000 dissidents, journalistes, moines, etc. seraient toujours derrière les barreaux en Birmanie.

L’entretien de l’icône démocratique birmane avec la BBC a eu lieu alors que William Hague, le ministre anglais des Affaires étrangères arrivait dans le pays pour rencontrer les membres du gouvernement et le président Sein dans la capitale Naypyidaw.

Au sujet des réformes, William Hague a exprimé son «souhait sincère de voir des progrès dans les semaines et les mois qui viennent».

«J’ai clairement dit que le gouvernement britannique espère la libération de tous les prisonniers politiques, des élections crédibles en avril et un véritable allégement de la souffrance dans les régions où vivent des ethnies minoritaires», a-t-il ajouté.

William Hague est le premier ministre anglais des Affaires étrangères à visiter la Birmanie, appelée Myanmar par la junte militaire, depuis 1995. La secrétaire d’État américaine Hillary Clinton a effectué une visite similaire le mois dernier.

S’il a noté que la Birmanie avait libéré quelques prisonniers politiques, introduit des partis d’opposition et veillé à améliorer la liberté de la presse, William Hague a également constaté que «d’autres étapes doivent avoir lieu, avec un impact sur les droits de l’homme et la liberté politique en Birmanie. Principalement, nous espérons voir libérés tous les prisonniers politiques restants.»