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Harper exhorté à soulever la question des droits en Chine

Écrit par Matthew Little, La Grande Époque
05.02.2012
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  • En conférence de presse à Ottawa, Urgyen Badheytsang, représentant d'Étudiants pour un Tibet libre(攝影: / 大紀元)

OTTAWA – Tibétains et pratiquants du Falun Gong ont tenu de grands rassemblements la semaine dernière devant le Parlement à Ottawa, interpellant le premier ministre, Stephen Harper, à l'aube de sa visite en Chine. Le plus grand regroupement canadien d'organisations de défense des droits de l'homme en Chine a également appelé M. Harper à ne pas reléguer ce sujet à l'arrière-plan.

Il est d'une importance vitale que M. Harper soulève la question de la situation «profondément troublante» des droits de la personne en Chine, a déclaré Alex Neve, secrétaire général d'Amnesty International Canada.

M. Neve et d'autres membres de la Canadian Coalition for Human Rights in China ont avancé que M. Harper devait aborder la question des droits publiquement afin de faire une différence.

La coalition a indiqué qu'il y avait de plus en plus de violations en Chine et que l'influence grandissante du Canada se traduisait par l'obligation de ne pas demeurer silencieux.

«Nous n'avons plus besoin d'être souples en ce qui concerne les droits de la personne», a déclaré M. Neve.

«Malgré les promesses et les garanties que la situation des droits de l'homme s'améliore dans ce pays, le dossier de la Chine à ce sujet s'est aggravé dernièrement. La communauté des droits de l'homme est victime d'une répression constante, alors que les autorités chinoises ont adopté des mesures sévères afin d'éviter qu'une forme de “printemps arabe” prenne forme en Chine.»

«En adoucissant notre position, ou pire, en fermant les yeux sur ce qui se passe, nous risquons d'envoyer le message que le Canada n'est pas préoccupé», a-t-il ajouté.

La coalition a écrit au premier ministre pour lui faire part de ses inquiétudes et pour demander au gouvernement canadien d'obtenir la libération de dix prisonniers de conscience, dont le citoyen canadien Huseyin Celil, l'avocat défenseur des droits de la personne Gao Zhisheng et d’autres.

Cheuk Kwan, le président de la Toronto Association for Democracy in China, a indiqué que la liste était loin d'être exhaustive.

«C'est évidemment juste la partie visible de l'iceberg. Il y a des milliers, sinon des centaines de milliers, de prisonniers politiques dans les prisons chinoises», a-t-il fait remarquer.

Urgyen Badheytsang, d'Étudiants pour un Tibet libre Canada, a rappelé que la situation se détériore au Tibet alors que les manifestations sont réprimées violemment.

«La semaine dernière [il y a deux semaines], les attaques violentes de la Chine au Tibet ont été mortelles alors que les forces de sécurité ont ouvert le feu sur des Tibétains non armés qui manifestaient pour la liberté. Au moins cinq Tibétains ont été tués», a-t-il indiqué.

Badheytsang a commenté que le nombre de victimes pourrait être plus élevé, mais il est impossible de vérifier parce que les médias n'ont pas accès au Tibet.

Il a dit que le Canada a une fière histoire de se porter à la défense des autres et que cela ne doit pas être oublié au nom du commerce.

«Bien sûr le commerce est important, mais la crise des droits de la personne s'accentue au Tibet actuellement. Les journalistes ne peuvent accéder au Tibet, les gens se font descendre dans les rues parce qu'ils expriment leurs opinions, pour leur souhait d'être libres et pour le retour du dalaï-lama.»

Selon lui, le premier ministre ne peut se rendre à Pékin, s'asseoir avec les dirigeants chinois et demeurer silencieux sur le sujet.

Le dalaï-lama s'est fait octroyer la citoyenneté canadienne honoraire en 2006, soit la même année que M. Harper a émis son commentaire, maintenant célèbre, à l'effet de ne pas échanger les valeurs canadiennes contre le «dollar tout-puissant».

Lucy Zhou, de l'Association du Falun Dafa du Canada, a affirmé que la répression du Falun Gong représentait la plus grande violation commise en Chine.

«Cette éradication du Falun Gong commanditée par l'État constitue un crime contre l'humanité», a déclaré Mme Zhou.

Mme Zhou a cité une information du département d'État américain selon laquelle la moitié des détenus dans les camps de travail forcé en Chine, soit des centaines de milliers, serait des pratiquants du Falun Gong.

Le rapporteur spécial de l'ONU sur la torture a aussi mentionné que les deux tiers des victimes alléguées de torture en Chine étaient des pratiquants de Falun Gong, a-t-elle ajouté.

Mme Zhou demande au premier ministre d'œuvrer à la libération de onze pratiquants de Falun Gong incarcérés en Chine qui ont des proches au Canada.

Alex Neve a admis que la coalition avait une tâche difficile en demandant au premier ministre de prendre position pour les droits de l'homme, alors qu'il souhaite trouver des débouchés pour le pétrole canadien.

«Nous savons, en se basant sur des choses que [M. Harper] a dites ou faites dans le passé, qu'il est préoccupé par les droits de la personne en Chine et il ne peut pas perdre ça de vue durant sa visite. Cette période est tout simplement trop importante», a mentionné M. Neve.

M. Neve a noté le silence de M. Harper sur la question des droits de l'homme dernièrement. Bien que le ministre des Affaires étrangères, John Baird, a commenté sur les violations chinoises durant un discours à Londres, M. Neve estime qu'il est crucial que le régime chinois entende ces critiques de la bouche de M. Harper.

«Nous ne parlons pas de violations anodines, nous parlons de crimes contre l'humanité», a renchéri Lucy Zhou.

«Le gouvernement canadien a vraiment une responsabilité morale, tout comme toutes les sociétés libres ont une responsabilité morale, d'appeler à mettre fin à ces crimes contre l'humanité.»

Elle a fait remarquer qu'en Chine, à un moment donné, une personne sur treize pratiquait le Falun Gong, soit 100 millions de personnes, ce qui représente un large segment de la société. Outre ce groupe, de nombreuses autres personnes ont souffert et continuent de souffrir de persécution aux mains du régime communiste.

«Au total, les deux tiers de la population chinoise, à un moment ou l'autre, ont été victimes de répression. Donc, si le premier ministre soulève la question des droits, il vient en aide aux Chinois.»

Mme Zhou et M. Badheytsang ont insisté pour que ces inquiétudes soient soulevées en public.

«Ça doit être fait publiquement parce que le public chinois doit aussi savoir ce qui se passe au Tibet. Comme vous le savez, la Chine exerce un contrôle strict sur les médias en Chine et au Tibet; donc si M. Harper soulève la question en public, cela aura un grand effet sur la population chinoise, pas seulement sur les dirigeants chinois», explique M. Badheytsang.

Alex Neve a ajouté que la question des droits de l'homme devrait être soulevée dans tous ses aspects et durant toutes les rencontres entre les responsables canadiens et leurs homologues chinois, ce qui n’a pas été fait jusqu’à maintenant.

Lucy Zhou a affirmé que le régime chinois ne porte pas attention si son dossier des droits est seulement critiqué derrière des portes closes. Les préoccupations du Canada doivent être exprimées officiellement et publiquement, dit-elle.

Version originale : Groups Urge Harper to Raise Rights in China

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