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2011 reste une bonne année pour la démocratie, d’après Freedom House freedom

Écrit par Gary Feuerberg, The Epoch Times
06.02.2012
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  • Des manifestants égyptiens, dans le quartier chic de Mohandiseen, défilent lors du premier anniversaire de la révolution qui a renversé le régime le 25 janvier 2012. (Stringer: AMRO MARAGHI / 2012 AFP)

WASHINGTON – Le bouleversement dans le monde arabe en 2011 a amené avec lui l’espoir de voir la fin des gouvernements répressifs et des dictateurs les plus établis. Dans les pays paraissant immunisés contre les changements démocratiques comme l’Égypte, la Tunisie ou la Lybie, les dictateurs en place depuis des décennies ont été balayés. Les bourgeons d’institutions démocratiques ont commencé à voir le jour. Mais après les bonnes nouvelles nous avons été dégrisés par les dictateurs et les régimes répressifs qui n’ont pas lâché et ont répondu aux protestations par la violence comme en Syrie, au Bahreïn et au Yémen.

Un rapport intitulé Freedom in the World 2012 publié par Freedom House – auteur d’un rapport chaque année depuis 1972 – fait état des changements qui ont eu lieu durant cette année. À l’occasion  de la publication du dernier rapport, Freedom House a organisé un colloque le 19 janvier soulevant l’importance des événements ainsi que le rôle des États-Unis.

«Le vent de soulèvements politiques, qui a soufflé à travers le monde arabe tout au long de l’année dernière, représente le plus grand enjeu politique pour les dictateurs depuis la chute du communisme soviétique», commence le rapport sur un ton résolument positif.

Dans certains pays arabes comme la Tunisie et l’Égypte qui ont organisé des élections que «les observateurs qualifient de justes et fiables» des signes encourageants de construction d’instances démocratiques voient le jour.

Non seulement dans les pays arabes mais même dans les villes de Russie sont apparues de manière surprenante, des manifestations de masse contre le phénomène de fraude électorale comme les multiples bulletins de vote aux élections parlementaires de décembre. Les manifestants russes étaient aussi alertés à l’idée que le Premier ministre Vladimir Poutine échangerait son poste avec le président Dmitry Medvedev, revenant ainsi pour un quatrième mandat. «La perspective de douze années supplémentaires avec le même leader a fait sortir des milliers de manifestants dans les rues», dit le rapport.

En 2010, l’image des dictateurs était assurée, «arrogante» et «méprisante envers les opinions extérieures», dit Arch Puddington, vice président de la recherche pour Freedom House et auteur principal du rapport.

Il y a eu des «fraudes électorales au Bélarus et en Égypte» et Hugo Chavez au Venezuela faisait pression sur la législation pour qu’elle lui permette de diriger par décret. Puddington dit que ce n’est plus le cas actuellement, les dictateurs ayant été «mis sur la défensive».

«Quelles que sophistiquées que soient ses méthodes, aucun régime autoritaire ne peut ignorer les demandes de changement émanant du peuple», a observé le rapport. Les membres du colloque étaient unanimes pour dire que les États-Unis ont eu une action positive dans les changements démocratiques au Moyen Orient et dans les autres pays, bien que son rôle ait été limité et tardif.

D’après Suzanne Nossel, directrice exécutive d’Amnesty international aux États-Unis, la réaction américaine s’est fait attendre mais a finalement été positive dans le cas de l’Égypte et de la Lybie.

Robert Kagan, cadre supérieur de l’institut Brookings, a déclaré que «les États-Unis ont pris position au dernier moment pour finalement se retirer d’une longue alliance.» Kagan a déclaré qu’il pensait que les États-Unis avaient joué un rôle dans la solution et que leur action avait été déterminante dans le cas de la Lybie. Il a souligné qu'il n'y avait rien d'inévitable dans la façon dont les évènements apparaissaient et que les démocraties peuvent faire la différence.

Résultats généraux

Freedom House est un organisme indépendant qui fait la promotion de la liberté à travers le monde en aidant les changements démocratiques et en menant des recherches pour évaluer la liberté, les droits de l’homme et les institutions démocratiques de 195 pays et 14 territoires.

Chaque pays se voit assigné un statut de «libre», «partiellement libre» ou «non libre», basé sur le résultat de leurs comportements par rapport à des indicateurs essentiels de démocratie.

Comme en 2010, 87 pays ont été déclarés libres. Ce groupe constituait 45% de la population globale, soit approximativement 3 milliards de personnes. Le nombre de pays «partiellement libres» n’a pas bougé non plus depuis l’an dernier et se monte à 60 pays qui représentent 31% de tous les pays et 1 milliard et demi de personnes.

48 pays sont «non libres», un de plus que l’an dernier, du fait de la création du Sud Soudan. Les états «non libres» représentent près de 2,5 milliards de personnes soit 35% de la population globale. Plus de la moitié des personnes «non libres» résident en Chine.

Dans les pays «non libres», le rapport fait mention de neuf des pires pays: la Corée du Nord, le Turkménistan, l’Ouzbékistan, le Soudan, la Guinée équatoriale, l’Érythrée, l’Arabie saoudite, la Syrie, la Somalie et deux territoires: le Tibet (dirigé par la Chine) et le Sahara occidental.

Le grand gagnant de l’an dernier est la Tunisie, avec la plus spectaculaire augmentation de ses indices démocratiques. Elle est passée d’une autocratie à une démocratie électorale. Le rapport dit: «La presse est critique et vibrante, la société civile a proliféré et des éléments internes au nouveau gouvernement ont l’air de s’être dévoués à se confronter au problème de la corruption envahissante.»

L’Égypte et la Lybie ont aussi avancé, mais le futur pour leur démocratie est confus. En Égypte, les chefs militaires du «Conseil Suprême des Forces Armées» se sont attaqués aux médias critiques, réservant des traitements humiliants pour les femmes militantes, ils s’en sont pris aussi violemment aux Chrétiens. Les autorités militaires ont organisé des raids dans les bureaux des ONG qui défendent les droits de l’homme et font la promotion de la démocratie, y compris dans les bureaux de Freedom House. Les autorités ont saisi des dossiers et des ordinateurs en prétendant que c’était légal. Freedom House a déclaré que les attaques contre des organisations civiles n’étaient pas un bon présage quant au futur développement démocratique de l’Égypte.

En Birmanie ont eu lieu d’importantes améliorations. Le parti d’opposition de Aung San Suu Kyi prendra part aux prochaines élections, la censure de la presse s’est relâchée et de nombreux prisonniers politiques ont été libérés.

Les pays en déclin démocratique

L’Ukraine, la Hongrie et la Turquie étaient trois pays démocratiques qui se sont dégradés en 2011.

«Ces deux dernières années, l’Ukraine a décliné plus précipitamment que n’importe quel autre pays», a déclaré Puddington. L’ancien Premier ministre Yuliya Tymoshenko est en prison sous des motifs «clairement fallacieux», a-t-il déclaré. Le rapport mentionnait des efforts pour «écraser l’opposition, réprimer les médias et user de la force pour briser les manifestations.»

La domination politique d’un seul parti en Hongrie a mené à une nouvelle constitution qui est «largement reconnue comme une menace à la liberté de presse, à l’indépendance judiciaire et au pluralisme politique», a indiqué le rapport. Kagan a déclaré que la Hongrie devra en payer le prix et que l’ONU devrait mener une action pour arrêter cette tendance antidémocratique en Hongrie, elle-même membre de l’ONU.

Puddington a pris à part le cas de la Turquie, qui sous le Premier ministre Tayyip Erdogan, s’est transformée en un modèle de démocratie islamique. Mais pendant les deux dernières années, des vagues d’arrestations de Kurdes se succèdent parfois sans procédures. «C’est indigne d’un dirigeant démocrate», a déclaré Puddington.

Le modèle chinois

Le rapport indique des progrès en Asie-Pacifique, spécialement dans les élections, les partis politiques et le pluralisme, malgré le soi-disant «modèle chinois», défini par un État dirigé par la croissance économique, un système politique unique de type léniniste et un contrôle strict des médias. Le rapport de Freedom House déplore le fait que «le régime chinois n’a montré aucun intérêt sérieux pour la libéralisation politique», a mis sur pied une campagne de censure massive sur internet et ne tolère même pas une «critique politique indirecte». En 2011, le régime a interdit toute discussion publique sur le mouvement arabe de démocratisation avec une lourde censure internet et en emprisonnant ou persécutant les commentateurs des médias sociaux et les avocats des droits de l’homme.

Plus de 204 720 056 personnes ont démissionné du PCC et de ses organisations.