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Xi Jinping, futur leader Chinois

Écrit par Matthew Robertson, The Epoch Times
01.03.2012
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  • Xi Jinping. (攝影: / 大紀元)

Le 14 février, le Président Obama a rencontré à la Maison Blanche Xi Jinping vice-président actuel de la République Populaire de Chine et probable futur dirigeant du Parti Communiste Chinois (PCC) pour la prochaine décennie.

De manière générale, l'Occident connait très peu les leaders du PCC lorsque ces derniers accèdent au pouvoir, car leurs actions les plus marquantes sont souvent  réalisées dans l'ombre. La personnalité publique de ces dirigeants est soigneusement lissée pour soutenir la propagande du régime.     

Xi Jinping ne s'est pour sa part pas clairement positionné comme porte-drapeau des programmes du PCC et cette apparente neutralité semble plaire au chefs d'un Parti qui  se déchire  dans des conflits de clans. Le passé de Xi montre un homme aux traits difficilement compatibles -  d'un côté un théoricien et un pragmatique et de l'autre, malgré de fortes connexions américaines, des prises de position anti-américaine.

Le trait de caractère le plus clairement discernable chez Xi Jinping est certainement son ambition, comme le révèle un câble diplomatique de Jon Huntsman, ancien ambassadeur américain en Chine et  candidat républicain malheureux à l'élection présidentielle américaine 2012. Le câble publié par wikiLeaks en 2010 avait été écrit fin 2009.

Celui-ci, écrit après l'interview de plusieurs personnes qui connaissent Xi, le décrit comme «extrêmement ambitieux» et oeuvrant depuis sa jeunesse pour obtenir le plus haut poste de dirigeant du Parti . Au moment de la Révolution Culturelle, afin de survivre aux purges politiques, Xi serait devenu «plus rouge que rouge» et aurait fait de grands efforts pour adhérer au Parti Communiste.

En 2009, cette ambition dévorante a probablement été décisive lorsque Xi a été choisi comme chef du «Projet 6521», un groupe de travail créé pour réprimer les pratiquants du Falun Gong, les Tibétains et les militants pro-démocratie, d'après des documents officiels et les associations militantes. Les hauts responsables du Parti faisaient certainement de l'implication directe de Xi dans la campagne, une condition de son accession au sommet du Parti – lui coupant ainsi toute possibilité de critiquer les campagnes de répression similaires de ses pairs.

Selon le câble diplomatique, Xi est persuadé que le pouvoir exercé par «une direction engagée du Parti Communiste»  est la clé pour asseoir une stabilité sociale à long terme et une certaine puissance nationale.  Xi qui est fils d'un chef de file de la première génération des révolutionnaires du Parti Communiste, se perçoit comme «un héritier légitime»  du trône du Parti. Il est convaincu qu'il mérite de gouverner la Chine, poursuit le câble.

Xi est actuellement le vice-président de la Commission Militaire Centrale, le chef de l’École Centrale du Parti et le vice-président de la République Populaire de Chine. Lors du 18eme Congrès du Parti qui aura lieu à la fin de l'année, sa nomination pressentie comme Secrétaire Général du Parti Communiste Chinois sera confirmée. Conformément aux rituels et aux traditions du Parti, son statut officiel et ses titres militaires seront également augmentés.

En tant que chef de l’École du Parti, Xi est le chef idéologique du groupe pour le régime. Il donne régulièrement des discours dans lesquels il exhorte les jeunes communistes à étudier les théories de Karl Max ; et la plupart du temps il cite les contributions idéologiques des anciens chefs du Parti pour appuyer ses positions. Ses discours ont pour but de glorifier le PCC et son autorité sur la Chine, qui est invariablement décrite comme «magnifique et glorieuse.»

Dans un récent discours, Xi recommandait aux nouveaux membres du Parti une étude dite cruciale de l'histoire.  Il s'agit évidemment de la version de l'histoire remaniée par le régime,  qui omet largement les campagnes politiques et les famines qui ont tué plus de 80 millions de chinois sous le joug du PCC.

Même s'il met l'accent sur l'importance de l'histoire, en tant que chef de l’École du Parti, Xi ne laisse pas réellement la  place aux faits historiques.  Lors du Symposium du 60e Anniversaire de la Guerre de Corée, par exemple, Xi accusait les États-Unis d'avoir déclenché la dite guerre: «Les troupes [des USA] ont ignoré à plusieurs reprises les avertissements du gouvernement Chinois...et elles ont lancé des raids aériens pour bombarder nos villes et villages du nord-est et apporter la guerre sur le sol de la  République Populaire de Chine, nouvellement créée».

Sur des sujets contemporains aussi, ce soupçon d'anti-américanisme refait surface. En Février 2009, l'attention des commentateurs occidentaux a été attiré par Xi qui déclarait à des groupes de chinois étrangers au Mexique: « Il y a certains étrangers à l'estomac rempli qui n'ont rien d'autrs à faire que de pointer leur doigt sur nous pour nous dire ce que nous devons faire. Tout d'abord, la Chine n'exporte pas de révolution, deuxièmement nous n'exportons pas la pauvreté, ni la famine ; et troisièmement nous ne vous créons aucun problème. Que dire de plus ?».

Ses remarques ont été largement diffusées aux États-Unis. Et l'idée s'est installée que Xi répliquerait  certainement aux fonctionnaires  américains qui  critiqueraient les violations des droits de l'homme par le régime.

Malgré ses convictions idéologiques perçues somme sérieuses, Xi est aussi considéré comme un pragmatique. Il soutiendrait l' entrepreneuriat  privé et  il a été chef du Parti dans la Province de Zhejiang de 2002 à 2007, province connue pour son dynamisme économique et un secteur financier qui soutient les petites et moyennes entreprises. En outre  la fille de Xi a étudié à l'université d'Harvard.

Sur un plan plus personnel, Xi Jinping a convolé en seconde noce avec une chanteuse chinoise du nom de Peng Liyuan, dont les succès sont liés à la carrière politique de son mari. Peng est la directrice de la troupe de chant et de danse du Département de Politique Générale de l'Armée de Libération Populaire.  Elle y occupe le rang de général de division.  Peu de temps après la nomination de Xi Jinping au Comité Permanent du Politburo et son entrée dans «le petit groupe de tête» en 2007,  Mme Peng a commencé à figurer en bonne place sur le programme des Prix Chinois de Renom, une cérémonie officielle pour les artistes populaires jouissant d'une forte imprimatur formelle. (les observateurs politiques ont remarqué avec ironie que Song Zuying, la concubine de l'ancien leader du régime Jiang Zemin et ancienne chanteuse vedette, a reculé sur la scène publique en mesure de l’ascension de Peng).

Ce que Xi apportera en définitive à la direction du PCC n'est pas tout à fait clair. On parle de lui parfois comme d'un candidat de «compromis» - un compromis entre les factions opposées de l'ancien leader Jiang Zemin et de l'actuel Hu Jintao. Xi devra trouver des réponses aux intérêts des différents  groupes au sein et hors du Parti. Cette tâche risque de devenir de plus en plus difficile,  avec d’avantage de pression qui s'exerce sur un modèle de croissance économique du Parti, basé sur des investissements massifs, en particulier dans les infrastructures et par des exportations largement subventionnées.

Selon les experts, les réseaux de fonctionnaires du PCC dominent et manipulent l'économie chinoise, souvent avec les ressources de l’État et grâce au monopole des marchés, conduisant à des déséquilibres massifs de la répartition des revenus et à une myriade d'autres problèmes. Une croissance économique continue et une augmentation véritable de la consommation intérieure exigera une politique qui démantèle ces groupes aux intérêts profondément enchevêtrés. Cependant, Xi Jinping a été choisi parce qu'il maintiendra le statu quo.

 

 

Version Originale: http://www.theepochtimes.com/n2/china-news/getting-to-know-xi-jinping-the-chinese-regimes-next-boss-190607.html

Plus de 204 718 434 personnes ont démissionné du PCC et de ses organisations.