Pour les habitants de Wukan, dans la province du Guangdong, c’est un premier pas vers la démocratie.

Samedi 03 mars 2012, plus de 80% de la population de ce petit village de pêcheurs, du sud de la Chine, ont voté.

C’est Lin Zhulan qu’ils ont choisi comme nouveau dirigeant local.

Monsieur Li, un habitant de Wukan, a commenté: «Je suis rentré au village le vendredi. Je suis très excité, très content. J’étais sérieux en allant voter pour choisir une personne en qui je pourrai avoir confiance».

Lin Zhulan a reçu plus de 90% des 6200 voix. Il dirigera désormais le Comité du village.

Yang Semao a été élu premier adjoint avec environ 3600 voix.

Un autre vote a eu lieu le dimanche, pour désigner le deuxième adjoint et quatre autres postes du Comité. Les autres candidats n’ont pas reçu suffisamment de voix samedi.

Les villageois de Wukan disent s’être battus, longtemps, avant de pouvoir faire l’expérience de la démocratie.

Zhang Jianxin, habitant de Wukan, a expliqué: «Cela fait des décennies que nous n’avons pas tenu un bulletin de vote. Nous avons payé de nos larmes et de notre sang. Mais après nous être battus pendant des années, nous avons eu ce que nous voulions. Nous pouvons en être très heureux».

Lin Zhulan et les autres habitants ont manifesté, depuis la fin de l’année 2011, contre les autorités locales qui avaient confisqué leurs terres.

Lorsque Xue Jinbo, un des manifestants, est mort en prison suite à la torture, les habitants se sont ralliés pour faire fuir les responsables du parti communiste après un mois de lutte.

La confrontation a pris fin quand le régime chinois a fait une rare concession et permis aux habitants de Wukan d’élire leurs propres représentants.

Pour les analystes, comme l’ancien journaliste chinois Ma Xiaoming, cette petite victoire est très importante pour le peuple chinois dans sa lutte continue contre la répression des autorités locales.

Ma Xiaoming a précisé: «L’importance du mouvement de Wukan, c’est que lorsque le peuple résiste, les choses changent. C’est le plus important. Toute dictature ou tout groupe qui nuit à son peuple, sera obligé de faire des concessions face à la résistance».

Il reste à voir quelle autonomie sera accordée à Lin Zhulan et son Comité dans la gouvernance de Wukan.

À la fin de la confrontation, les autorités du Guangdong ont nommé Lin Zhulan responsable local du parti communiste. Il devra donc rendre des comptes à la population de Wukan, mais aussi au régime communiste.

Pour avoir accès à cette information en video: http://fr.ntdtv.com/ntdtv_fra/actualite/2012-03-09/120140879340.html