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Alain Juppé positionne la France

Écrit par Frédérique Privat, The Epoch Times
19.03.2012
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  • Le ministre français des Affaires étrangères Alain Juppé est accueilli par son homologue marocain Sadd Othmani Eddine à Rabat le 9 mars 2012. u00abDans le contexte des Printemps arabes, le Maroc a été exemplaire. Ici, le Printemps arabe est un vrai printemps», s’est réjoui le ministre français qui dans un discours au Conseil des Droits de l’Homme des Nations unies le 27 février a exprimé sa réprobation devant les crimes odieux que l’Etat syrien commet contre son peuple. (ABDELHAK SENNA / AFP / Getty Images)(Staff: ABDELHAK SENNA / 2012 AFP)

«Aucun d’entre nous ne pourra dire qu’il ne savait pas»

8.500, c’est le nombre de tués en Syrie depuis le début de la révolte contre le régime actuel de Bachar al-Assad. Ce chiffre accablant, émis par l'Observatoire Syrien des Droits de l'Homme (OSDH) mercredi 7 mars, confirme la situation d’urgence humanitaire dans laquelle se trouve actuellement la Syrie. Sept cents morts et des milliers de blessés lors des bombardements massifs de Homs selon des chiffres de l'ONG Human Rights Watch en février dernier, et à ce jour plus de 25.000 réfugiés dans les pays voisins de la Syrie: ce pays, entré en rébellion depuis près d’un an lors du printemps arabe, se tourne maintenant vers le reste du monde pour des solutions vers une sortie de conflit qui s’éternise.

Alors, depuis plusieurs mois, le Conseil de Sécurité des Nations unies tente de proposer un projet de résolution condamnant la répression en Syrie et demandant le départ du président syrien Bachar al-Assad. Mais si 13 des membres permanents soutiennent cette résolution, deux pays, la Chine et la Russie, apposent encore et toujours leur veto sur ce qui leur semble «déséquilibré» et ne reflétant «pas la réalité de la situation en Syrie». Ce sont ainsi les propos émis par l’ambassadeur Vitali Tchourkine début février, afin de justifier son veto.

Un double veto qui aura entraîné l’ire de nombre d’ambassadeurs des autres pays. Alain Juppé, le chef de la Diplomatie française, a exposé la position de la France sur le sujet syrien, lors d’un discours à l’ouverture de la XIXe session du Conseil des Droits de l’Homme de l’ONU, à Genève, le 27 février 2012.

Le ministre français a ouvert son discours en disant que le Conseil des Droits de l’Homme est un des hauts lieux de la conscience morale de l’humanité, «un lieu où la Communauté des Nations veille à ce que chacun de ses membres respecte les principes universels de la dignité humaine». En ajoutant le pacte liant les membres des Nations unies comprend celui de croire «que chaque être humain a des droits inaliénables et que chaque État a le devoir de les respecter et de les faire respecter».

Selon lui, la France ne peut garder le silence devant «la violence et la barbarie de la répression, devant le massacre de tant de civils, de villes bombardées, d’enfants torturés, de blessés achevés dans les hôpitaux, de réfugiés sur les chemins de l’exil».

Rappelant le rapport établi par la Commission d’Enquête internationale créée par le Conseil des Droits de l’Homme, Alain Juppé condamne le régime de Bachar al-Assad, qui «se rend coupable, à l’encontre de sa population, d’un crime contre l’humanité».

En novembre 2011 déjà, lors d’une visite en Turquie, le ministre des Affaires étrangères avait franchi un cap en affirmant «qu’il (était) maintenant trop tard» pour que le régime syrien ait une chance de rester en place et qu’il apportait son soutien au Conseil National syrien, principale coalition opposée au régime en place.

Dans sa déclaration au Conseil des Droits de l’Homme, Alain Juppé propose donc de réagir à travers quatre axes prioritaires: soutenir la commission d’enquête et prolonger le mandat de commission de la France dans son enquête sur les crimes perpétrés contre la population syrienne, exiger l’arrêt des violences et la protection de la population ainsi que des journalistes, faire respecter l’impératif humanitaire en facilitant l’entrée des missions humanitaires et encourager la sortie de crise politique en appliquant, selon lui, le plan proposé par la Ligue arabe en janvier 2012.

Cependant, revenant sur le double veto opposé par la Chine et la Russie, il qualifie alors le Conseil de Sécurité de l’ONU «d’impuissance scandaleuse», tout en saluant «la nomination de Kofi Annan comme Envoyé spécial du Secrétaire général des Nations unies et de la Ligue arabe».

En conclusion, il appelle «le gouvernement syrien à comprendre son isolement, comprendre qu’il est dans l’impasse et qu’il doit cesser ce massacre».

«Aucun d’entre nous ne pourra dire qu’il ne savait pas. Aucun d’entre nous ne pourra échapper à ses responsabilités», tels sont les mots concédés par le chef de la Diplomatie française qui prédit un avenir difficile pour le gouvernement syrien: «Le jour viendra où les autorités civiles et militaires syriennes, en premier lieu le président Assad lui-même, devront répondre de leurs actes devant la justice internationale. Face à de tels crimes, il ne saurait y avoir d’impunité. La communauté internationale doit préparer, dès à présent, les conditions d’une saisine de la Cour pénale internationale.»

Depuis, Valérie Amos, responsable des Opérations humanitaires de l’ONU, a obtenu le feu vert cette semaine pour se rendre de Damas à Homs et Kofi Annan, ancien secrétaire général des Nations unies de 1997 à 2006 tente, lui aussi, en tant qu’émissaire d’obtenir un cessez-le-feu qui permettrait à l’aide humanitaire d’entrer dans les villes ravagées.

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