Etats-Unis: le retour du «Made in America»

Écrit par Amelia Pang, The Epoch Times
05.03.2012

  • Le président Barack Obama examine une serrure produite par la société Master Lock, aux côtés de Bob Rice (R), Vice-président général de Master Lock, à Milwaukee, Wisconsin, le 15 février 2012. (Staff: SAUL LOEB / 2012 AFP)

Les souvenirs des halls du lycée chargés de transpiration sont revenus à la mémoire du président Barack Obama lors de sa visite chez Master Lock, une société de cadenas et de produits de sécurité, le 15 février à Milwaukee. Lors de sa visite, il a fait l’éloge de Master Lock pour avoir mis fin à ses opérations de fabrication en Chine et rapatrié davantage d’emplois vers les États-Unis. Dans un communiqué, Master Lock a déclaré que depuis la mi-2010, la société avait fait revenir 100 emplois syndiqués aux États-Unis. La décision avait été motivée en partie par «la recrudescence des coûts d’emploi et de logistique en Asie, ainsi que par les actuels défis sur la disponibilité de main-d’œuvre, en particulier dans les zones côtières de la Chine».

John Heppner, PDG de l’entreprise, a déclaré que plus d’emplois devraient revenir vers les États-Unis «à la condition que les économies sous-jacentes soutiennent le mouvement». Terry Clower, directeur du Centre pour le Développement et la Recherche économique à l’université du Nord du Texas, a déclaré qu’il y avait un équilibre entre les activités mondiales et la création d’emplois aux États-Unis.

«On ne peut pas prendre des décisions basées uniquement sur les coûts de fonctionnement, juste parce qu’on peut aller dans certains pays étrangers et embaucher des travailleurs qui font un travail similaire pour la moitié du coût de la main-d’œuvre d’ici. Cela ne signifie pas que l’on fait une économie d’autant», a déclaré Clower.

«Il y a de nombreuses autres raisons qui entrent en jeu quand on observe tous les coûts», dit-il. «C’est une bonne chose de faire revenir des emplois ici», a-t-il ajouté.

Plusieurs autres sociétés étendent leurs sites de production aux États-Unis. Caterpillar, une grande société de construction et d’équipement minier, a déplacé sa production de pelleteuses du Japon vers Athens, dans l’État de Géorgie. «La décision de délocaliser la production du Japon vers les États-Unis est motivée par la proximité d’une majorité de clients en Amérique du Nord et en Europe», a déclaré dans un communiqué Mary Bell, vice-présidente de la division matériel de Construction Bâtiments de la société. «Notre objectif est de mieux servir nos clients à partir de cette nouvelle usine», a-t’elle ajouté.

Selon le communiqué, la production doit commencer fin 2013 et l’installation créera plus de 4.200 emplois. Il est prévu que la mise en vigueur de la production stimule l’économie locale et régionale.

«En se basant sur la capacité de production de la nouvelle usine, j’estime que l’impact économique total atteindra 2,4 milliards de dollars par an, puisque les fournisseurs principaux sont localisés dans la région et que la chaîne d’approvisionnement régionale se met au point», a déclaré dans son communiqué Sharon Younger, président du cabinet Young Associates et membre du corps professoral de l’Institut Économique de Développement.

Courant février, le constructeur automobile japonais Honda a annoncé un investissement de 98 millions de dollars dans sa plus grande usine de moteurs d’automobiles à Anna dans l’Ohio. Honda a investi près de 800 millions de dollars dans de nouvelles opérations en Amérique du Nord depuis 2011. Selon la Maison Blanche, les investissements de Honda alimentent plus de 1.200 nouveaux postes dans l’Ohio, l’Alabama et l’Indiana.

Le fabricant de pièces de machines Diamond Precision Products achète ses composants auprès de fournisseurs locaux plutôt qu’en Chine, réduisant ses coûts d’expédition et augmentant sa capacité à livrer les commandes rapidement. «La société a réussi à doubler ses effectifs dans les deux dernières années et continue de croître», dit un communiqué de la Maison Blanche.

Selon un rapport du Bureau des Statistiques pour l’Emploi, la fabrication de biens durables a contribué à l’augmentation de plus de 50.000 emplois dans le secteur de la production de biens en janvier. «La fabrication de biens durables a apporté 418.000 emplois au cours des deux dernières années», indique le rapport.

Obama incite et favorise les initiatives visant à délocaliser les emplois de fabrication à l’étranger pour un retour aux États-Unis. Dans son plan d’action pour une «Amérique construite pour durer», il propose une politique qui met fin aux déductions fiscales pour les déplacements d’emplois à l’étranger et offre un crédit d'impôt de 20% pour «aider les entreprises à ramener les emplois chez nous».

En supprimant les échappatoires fiscales, l'administration s'attend à ce que les crédits d'impôt n’aient aucune incidence sur les revenus, ce qui signifie qu'ils ne coûteraient rien au gouvernement. Les économies estimées provenant de la suppression des échappatoires fiscales seraient de 23 milliards de dollars, selon un communiqué de presse de la Maison Blanche. Le président a également déclaré qu’un pôle d'Application du Commerce Équitable sera créé pour «enquêter sur les pratiques commerciales déloyales dans des pays comme la Chine.»

«Lorsque nous aurons des règles du jeu équivalentes, je vous le promets, personne ne pourra faire concurrence à l’Amérique», a déclaré Barack Obama, en ajoutant: «Mettez-nous sur un pied d'égalité et nous ne perdrons pas.»