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La persécution du Falun Gong complique les luttes de pouvoir à Pékin

Écrit par Lu Xiao, The Epoch Times
01.04.2012
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Les dirigeants, coupables de crimes contre l’humanité, craignent de se voir accusés

  • Une manifestante chinoise tient une bannière le 6 août 2008, pour dénoncer les violences alléguées du gouvernement chinois envers les membres du Falun Gong. L’implication de certains hauts dirigeants chinois dans la persécution du Falun Gong rend la bataille politique actuelle en Chine très intense à résoudre, dans un contexte extrêmement sensible de changement du pouvoir fin 2012.(Stringer: BAY ISMOYO / 2008 AFP)

Le scandale de l’affaire Wang Lijun-Bo Xilai a fait fondre le secret qui entoure généralement les dirigeants chinois. Ce qui rend la bataille politique actuelle à Zhongnanhai aussi intense, complexe et difficile à résoudre pendant cette année extrêmement sensible de changement du pouvoir, c’est l’implication de certains dirigeants du plus haut niveau dans la persécution du Falun Gong.

Durant les semaines qui ont suivi le début de l’affaire, les rumeurs sur les combats politiques de l’élite chinoise ont atteint leur paroxysme avec la mise à pied et l’arrestation de Bo Xilai, suivies par des rumeurs de coup d’État, suivies d’autres rumeurs selon lesquelles Zhou Yongkang, ministre de la Sécurité de l’État, avait été arrêté. On peut s’attendre à voir tomber encore d’autres têtes.

Wang Lijun, ancien député maire et chef de la police de Chongqing, s’est réfugié à l’ambassade des États-Unis à Chengdu pour demander l’asile politique le 6 février 2012 – un fait sans précédent dans l’histoire récente de la Chine et une humiliation pour les dirigeants chinois craignant toujours de perdre la face. Vingt-quatre heures plus tard, Wang a été escorté à Pékin par de hauts responsables du ministère de la Sécurité d’État et on n’a plus entendu parler de lui depuis.

Les dirigeants du parti communiste chinois (PCC) appartenant à différentes factions se sont employés à maintenir leur position de pouvoir. Mis à part le fait que la lutte pour le pouvoir au sein du PCC s’est intensifiée pour atteindre de nouveaux sommets, les raisons exactes et les motivations des actes des dirigeants en place échappent encore au monde extérieur.

La divulgation, durant la visite de Xi Jinping aux États-Unis, par le gouvernement américain des informations données par Wang Lijun a déstabilisé Pékin. Xi Jinping a été désigné pour devenir le chef du PCC au 18e Congrès en octobre. D’après le reportage du journaliste Bill Gertz dans le Washington Free Beacon, un membre officiel du gouvernement américain a indiqué que Bo Xilai et Zhou Yongkang ont planifié de saboter systématiquement l’ascension vers le pouvoir de Xi (langage poli pour dire qu’ils vont témoigner contre lui et prendre le pouvoir pour eux).

Cela a ravivé d’autant la lutte interne pour le pouvoir déjà compliquée et tendue. Les dirigeants du PCC savent qu’il n’est pas facile de faire tenir tranquille le gouvernement des États-Unis. C’est devenu un sujet d’inquiétude sérieux pour les élites du pouvoir de savoir quels autres secrets honteux contenus dans les documents livrés par Wang vont être révélés.

Naturellement, les 25 membres qui supervisent les affaires du parti communiste ont tous pour but de maintenir le pouvoir du PCC. Ils savent aussi que s’ils ne contrôlent pas correctement l’affaire Wang Lijun, cela aura de sérieuses conséquences. Non seulement le régime peut tomber mais cela peut leur coûter aussi leur tête.

Ce qu’on sait à propos de Wang, c’est qu’il a commis des crimes en tant que chef de la police de Chongqing, y compris l’arrestation illégale et la torture d’hommes d’affaires sous l’égide de la campagne contre le crime intitulée «frapper sur le marché noir». Wang était aussi profondément impliqué dans la persécution du groupe spirituel du Falun Gong, y compris la collecte d’organes prélevés sur des milliers de pratiquants du Falun Gong.

Derrière de nombreux crimes de Wang, se tient Bo Xilai arrêté dernièrement, qui a orchestré la campagne «chanter des chants rouges et frapper le marché noir». Bo a été relevé de son poste de secrétaire général du parti communiste de Chongqing le 15 mars et se trouverait actuellement en résidence surveillée.

On peut dire que la majorité des cadres supérieurs du PCC ne soutiennent pas la campagne de Bo et pourraient trouver un accord concernant Wang et Bo.

Néanmoins, quant à la question du Falun Gong, surtout en ce qui concerne les crimes de prélèvements d’organes, les cadres supérieurs du parti sont divisés en deux groupes. D’un côté, avec Jiang Zemin, Zhou Yongkang, Li Changchun, Jia Qinglin, Luo Gan, et de l’autre avec Hu Jintao, Wen Jiabao, Xi Jinping, Li Keqiang, He Guoqiang.

Il est évident que la persécution du Falun Gong est la question fondamentale à laquelle les cadres supérieurs du PCC ne peuvent se soustraire. Pour avoir été impliqués de manière active dans la persécution du Falun Gong, Wang Lijun, Bo Xilai, Zhou Yongkang, Li Changchun, Jia Qinglin, et Luo Gan sont liés au «camp de Jiang [Zemin]». C’est Jiang qui a ordonné la persécution le 20 juillet 1999. Afin de poursuivre la persécution et d’éviter d’être accusés d’en être les responsables après leur démission, Zhou Yongkang et d’autres dans le camp de Jiang espéraient amener Bo Xilai – également coupable – au sein des neuf membres de la commission permanente du Politburo. Protéger Bo c’est se protéger eux-mêmes. C’est pourquoi Zhou et Li et d’autres ne veulent pas voir Bo Xilai puni.

Hu Jintao, Wen Jiabao, Xi Jinping, Li Keqiang, et He Guoqiang- de la ligue de la jeunesse, sont demeurés silencieux ou évasifs quant à la question de la persécution du Falun Gong. Essayant de protéger la fluidité de leur futur pouvoir, ils veulent faire tomber Bo, mais il semble qu’ils ne soient pas encore arrivés à un accord sur la question de sa punition.

Hu Jintao désire une transition en douceur du pouvoir. Il ne veut pas réellement s’engager dans une lutte à la vie à la mort contre le camp de Jiang, espérant plutôt léguer le problème à ses successeurs.

Selon une source interne, Wen Jiabao tient la position la plus ferme parmi ceux qui souhaitent envoyer Bo en prison. Wen aurait pris conscience que le trafic d’organes est inhumain. Wen pense qu’ils ne pourront répondre devant l’histoire des atrocités commises pendant plus de dix ans. Ainsi, il espère résoudre la question en commençant par faire reconnaître la responsabilité de Bo.

Le «prince couronné» Xi Jinping, après avoir appris le complot de Bo Xilai et Zhou Yangkang contre lui, doit savoir que pour pouvoir diriger en douceur dans le futur, il doit se débarrasser de Bo.

En outre, Li Keqiang, de la ligue de la jeunesse, et He Guoqiang, qui est maintenant allié avec le camp de la ligue de la jeunesse, resteront en place, et ils ne veulent pas que Bo Xilai «le dictateur ambitieux», accède au pouvoir. Néanmoins, ils ne veulent pas prendre de position évidente contre le camp de Jiang par rapport à la question du Falun Gong.

Tous les cadres supérieurs du parti ont leurs propres plans et complotent les uns contre les autres de toutes sortes de façons et c’est ce qui rend la lutte pour le pouvoir déclenchée par l’affaire Wang Lijun encore plus compliquée et critique.

Quelle sera l’issue de ce combat passionné? Cela dépend de différents facteurs: est-ce que Hu et Wen peuvent être suffisamment résolus? Est-ce que le camp de Jiang saura négocier un compromis? Quelle attitude adopteront quelques vétérans cadres supérieurs du parti? À quelle vitesse les États-Unis publieront-ils les documents livrés par Wang Lijun?

La punition de Bo Xilai sera un indicateur important de l’issue de la lutte pour le pouvoir au sein du PCC.

Mais comme le dit le vieil adage chinois, «celui qui gagne le cœur des gens, gagnera le pays, celui qui perd le cœur des gens, perdra le pays».

Dans tous les cas, il semble qu’il n’y aura pas de gagnant.

Quelque soit le résultat de cette lutte pour le pouvoir, cela ne changera en rien l’ultime destinée de désintégration du PCC.

Plus de 204 718 434 personnes ont démissionné du PCC et de ses organisations.