On ne mourra pas d'en parler

Écrit par Mathieu Côté-Desjardins, The Epoch Times
02.04.2012

 

On ne mourra pas d'en parler

 

  • Le documentaire On ne mourra pas d'en parler part d'une quête pour tenter de découvrir à quoi rime la mort, quête ayant commencé très jeune dans la vie de la documentariste Violette Daneau. (Rapide-Blanc)(攝影: / 大紀元)

Sans doute un des sujets ayant le plus tracassé l'humain depuis son existence, mais aussi un des plus énigmatiques, la mort est toujours au coeur de nouveaux projets créateurs. Même en 2012, on est loin d'être en manque d’inspiration pour traiter ce sujet très riche. On ne mourra pas d'en parler a été produit par Rapide Blanc, boîte de production cinématographique qui nous a offert les perles documentaires telles que Chercher le courant (2010), Visionnaires planétaires (2009) et À force de rêves (2006). La barre est donc très haute pour la documentariste Violette Daneau qui n'a pas pris la voie la plus simple pour donner du vent dans les voiles à sa remarquable carrière de cinéaste, mais certainement la plus porteuse pour sa propre vie et celle des autres.

Road movie intérieur, ce documentaire suit la quête de la réalisatrice qui, depuis l’enfance, a un rapport ambigu avec la mort. À 59 ans, son questionnement s’intensifie et elle cherche des réponses auprès de gens qui sont proches de la mort, accompagnants, malades, anthropologues… Filmé au Québec, en Suisse, en Espagne et aux États-Unis, On ne mourra pas d'en parler propose une rencontre dynamique et déroutante avec la courbe de notre humanité. En voulant faire un film sur la mort, Violette Daneau a fait un film sur la vie. Et si regarder la mort en face aidait à vivre...

Mme Daneau apporte On ne mourra pas d'en parler avec toute la sollicitude qu'elle possède et gagne tout au long de ses rencontres et des interrogations qu'elle soulève dans le film. La profondeur des interventions (même celle du sociologue Michel Doré qui est athée) des multiples intervenants rend difficile une comparaison entre elles. Comme les cordes qu'elle pince sont aussi sensibles les unes que les autres, il serait aussi ardu de critiquer la durée des entrevues. C'est l'audace de Mme Daneau d'avoir réuni tous ces noms, ces vécus, ces intensités, d'avoir gardé au montage ce qu'elle a gardé, qui rend l'œuvre sérieuse et digne de considération. Courageuse et généreuse de léguer son cheminement personnel, Violette Daneau a labouré sur le terrain fertile l'idée de la mort comme étant rassérénante. Elle a même osé confronter cet angle dans diverses cultures, à différents endroits sur la planète. Cette avenue profite beaucoup au spectateur.

 

  • (攝影: / 大紀元)

La réalisatrice a su ramener à la vie quelques histoires, vraisemblablement vécues, se déroulant dans les derniers instants avant la mort, dans le genre des introductions de la série télévisuelle d'HBO Six feet Under, mais sans tout le délire qu'on lui connaît. Ces capsules se déroulant parfois derrière, parfois devant le rideau d'une chambre d'hôpital, rendent floue la ligne entre l'anecdote et la réalité, ce qui est idéal pour le documentaire aussi viscéral. Les passages où des gens marchent sur une corde raide constituent une allégorie fort bien amenée autant sur le plan visuel que par son idée de base. La référence au passé de Violette Daneau dans sa jeunesse et l'artiste Horta Van Hoye en pleine création sont deux moments sans faute qui parent astucieusement le filon porté par l'auteure.

On ne mourra pas d'en parler, comme son titre le décrit si bien, propose un échange, avec soi ou avec d'autres, échange que chacun devrait avoir. Comme il ne s'agit pas d'un élément très populaire dans l'éducation depuis des décennies, il est donc plus qu'urgent de réfléchir à la mort, et l'approche de Daneau est un prétexte en or.

On ne mourra pas d'en parler a pu compter sur la participation d'Yves Allaire, Jean Brunet, Bernard Crettaz, Michel Doré, Michel Faubert, Esperanza Goyamez, Emilia Dominguez Groba, Karina Dominguez Groba, Elizabeth Knox, Ariane Krachner, Gisèle Laberge, Père Benoît Lacroix, Fleet Maull, André Melly, Célien Melly, Françoise Moquin, Père Jean Patry, Maria Rodriguez Perez, Diane Prévost, Dr Yves Quenneville, Manuel Martinet Rodriguez, Raul-Emilio Castro Rodriguez et de Horta Van Hoye.