L’Italie mal classée dans la lutte anti-corruption

Écrit par Aron Lamm, The Epoch Times
24.04.2012

  • L’ancien Premier ministre Silvio Berlusconi. (Andreas Solaro/AFP/Getty Images)(Stringer: ANDREAS SOLARO / 2012 AFP)

L'Italie a besoin d'une organisation indépendante d'observation pour lutter contre l'étendue de la corruption qui mine le pays. C'est l'une des conclusions d'un nouveau rapport de la coalition mondiale anti-corruption Transparency International (TI) visant particulièrement l'Italie. Le directeur de TI en Italie a également dit que la lutte contre la corruption est une clé pour aider à stabiliser l'économie italienne actuellement dans la tourmente.

«Sans loi anti-corruption, sans observateur, sans code de conduite, l'Italie est derrière les autres pays en ce qui concerne la lutte contre la corruption. Pour rattraper dans une époque où l'Europe et l'Italie font face à la crise économique, notre pays à besoin de réinstaurer une culture d'intégrité, de professionnalisme et de respect pour l'intérêt public, de nos écoles jusqu'aux plus hauts niveaux du gouvernement», a expliqué Maria Teresa Brassiolo, directrice de TI Italie dans une déclaration de presse.

Ce rapport, qui évalue différentes institutions de gouvernance et leurs rôles dans la lutte contre la corruption, désigne le manque d'intégrité dans les partis politiques, le secteur public et les médias comme le plus grand problème. La justice et l'institution d'audit suprême, quant à elles, jouent un rôle relativement positif.

TI évalue treize institutions ou piliers selon leur modèle, pour créer un modèle du système national d'intégrité. L'Italie ne marque que 55,04%, ce que le rapport qualifie de «loin d'être solide». Dans une autre analyse de TI, l'index de perception de la corruption, l'Italie s'était placée 69e sur 183 pays, ce qui place le pays parmi les pires nations européennes.

«Ces dernières années, les dirigeants italiens n'ont pas fait la moitié de ce qu'ils auraient dû faire pour combattre la corruption», explique Brassiolo. «Leur échec à agir a affaibli la comptabilité et le contrôle des dépenses publiques tout en les rendant plus coûteuses, créant un énorme gaspillage. Nous voyons des exemples de cela presque tous les jours et cela ne peut être accepté plus longtemps.»

Le rapport montre que l'Italie souffre d'une variété de problèmes, comme des réglementations exagérément complexes ou contradictoires, un manque de médias véritablement indépendants, des systèmes d'évaluation inadaptés et des conflits d'intérêts effaçant les séparations entre les différents pouvoirs d'État et donc minant l'intégrité des différents piliers.

Un phénomène internationalement connu lié à ce dernier point est ce que le rapport nomme la super concentration du contrôle des médias, en particulier la diffusion entre les mains de l’ancien Premier ministre Silvio Berlusconi, où seuls la radio et Internet présentent une mesure d'équilibre. La Rai, un diffuseur du service public, ne fournit pas non plus de faits impartiaux. Le journalisme d'investigation est rare avec peu d'impact, selon TI.

L'Italie manque aussi d'une agence dédiée à la lutte anti-corruption, comme le demande la Convention des Nations unies contre la corruption. Les efforts actuels du pays sont insuffisants lorsqu'il s'agit des ressources, de l'indépendance et de la transparence.

Les recommandations de TI insistent sur le besoin d'une organisation de surveillance ainsi que de lois anti-corruption, de codes de conduite pour les membres du Parlement et du gouvernement, ainsi que de mécanismes de contrôle et de sanction.

Mais d'autres mesures doivent également être prises pour arrêter le gaspillage dans l'économie italienne provoqué par la corruption. Le secteur public italien doit commencer à appliquer des critères de mérite et des lois pour protéger les dénonciateurs. De plus, la justice a aussi besoin de modernisation pour combattre efficacement les crimes de corruption.