Écrit par Affaires-stratégiques.info

Une nouvelle agence de renseignement a été créée par le ministère de la Défense américain afin d’améliorer son travail hors des zones de guerre. Cette décision a été paraphée par le secrétaire à la Défense, Leon Panetta, ancien patron de la CIA. Une réorganisation qui reflète l’évolution des menaces, diffuses et globalisées, pour lesquelles l’armée américaine semble manquer d’outils d’analyse.

Le nouveau service du Pentagone, le Service clandestin de la défense (Defense Clandestine Service, DCS), s’attachera surtout à surveiller des régions comme la Chine, l’Iran, la Corée du Nord et le Sahel. Ce nouveau service devra collaborer avec la CIA qui dispose déjà d’un Service clandestin national (NCS). La CIA et le Pentagone connaissent une forte rivalité depuis le 11 septembre, mais se focalisent de plus en plus sur les mêmes menaces.

La naissance de ce nouveau service fait en partie suite à un rapport confidentiel réalisé l’an dernier. Celui-ci avait violemment critiqué la manière dont étaient menées les opérations en Afghanistan, reprochant aux agents du Pentagone un manque de compréhension du contexte politique. Le rapport préconisait de sortir des missions traditionnelles et de s’intéresser davantage à des sujets stratégiques.

Cette volonté d’étendre l’action des renseignements militaires hors des zones de guerre se heurte cependant au champ d’action de la CIA. Sous la présidence de George W. Bush, le secrétaire à la Défense avait déjà tenté de faire évoluer les capacités du Pentagone mais avait été freiné par la CIA, traditionnellement impartie à cette tâche. Les missions de l’armée et de la CIA semblent donc aujourd’hui de plus en plus mêlées et cette «guerre» des agences est parfois considérée comme contre-productive.

Mais le rapprochement des missions semble plutôt être le résultat de l’évolution des menaces, de plus en plus interconnectées et globalisées. L’Iran et la Corée du Nord devraient être au centre des préoccupations avec les installations nucléaires iraniennes et les programmes balistiques de Pyongyang. L’Afrique est également jugée inquiétante avec la région du Sahel et la présence de groupes salafistes tel Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI).

Sources : Le Monde, New York Times, Le Matin

Source :  Affaires-stratégiques.info