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Dilemme norvégien: des lois sans mordant pour punir Breivik

Écrit par Aron Lamm, The Epoch Times
03.04.2012
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  • Anders Behring Breivik est l'auteur d'un attentat et d'une tuerie de masse en Norvège(攝影: / 大紀元)

La peine maximale pour un meurtrier de masse est de 21 ans

Le procès du terroriste et auteur d'une tuerie de masse Anders Behring Breivik devrait débuter en Norvège le 16 avril. Cependant, dans un pays où la peine maximale pour les meurtriers est de 21 ans d'emprisonnement, on se demande si des crimes aussi monstrueux ne devraient pas être punis plus sévèrement.

Au sein du Parlement, les législateurs norvégiens débattent sur un projet de loi hautement controversé qui permettrait d'emprisonner Breivik à perpétuité dans un institut psychiatrique. À l'extérieur du Parlement, au moins une famille des victimes avance que si la Norvège ne peut traiter cette affaire de manière appropriée, le cas devrait aller devant une cour internationale.

Le 22 juillet 2011, Anders Behring Breivik, 33 ans, a fait détoner une bombe dans le cœur de la capitale norvégienne, Oslo, faisant huit victimes. Par la suite, armé et déguisé en policier il s'est rendu sur l'île d'Utoya où l'aile jeunesse du parti dominant la coalition au pouvoir (Parti travailliste) tenait son camp d'été annuel. C'est à cet endroit que Breivik a tiré sur tout ce qui bouge, tuant ainsi 69 personnes, pour la plupart des jeunes campeurs.

Son crime, qui avait un motif politique – il aurait publié un manifeste d'extrême droite – est sans précédent en temps de paix, non seulement en Norvège mais dans toute la Scandinavie de l'après-guerre.

Alors que le premier ministre norvégien, Jens Stoltenberg, a promis après les attaques que la Norvège allait répondre à cette violence en encourageant une société encore plus ouverte et démocratique, un problème se pose tandis que les lois actuelles ne semblent pas avoir les capacités de juger un tel crime.

La Norvège n'a ni la peine de mort ni l'emprisonnement à vie, et la peine maximale est de 21 ans, ce qui signifie que Breivik retournerait dans les rues du pays à l'âge de 54 ans. D'un autre côté, s'il est déclaré fou, il pourrait, en théorie, être libéré aussitôt qu'on juge qu'il est réhabilité.

Toutefois, un nouveau projet de loi déposé suggère que si Breivik est diagnostiqué fou, il pourrait être détenu indéfiniment pour le protéger d'éventuelles représailles, ou aussi longtemps que la police perçoit une menace à sa vie. Ce projet de loi a déclenché un débat passionné dans le pays scandinave.

«Cette loi possède plusieurs aspects controversés», a commenté le journaliste norvégien Ronnie Baraldsnes à la Radio suédoise (SR). «Principalement, la police plutôt que des professionnels médicaux évaluerait si Behring Breivik doit demeurer en détention.»

Cette loi, qui s'appliquerait aux détenus dangereux dans les instituts psychiatriques, n'est pas nouvelle et flotte dans le système judiciaire norvégien depuis plusieurs années, explique Baraldsnes. Après les actes terroristes de Breivik l'année dernière, les législateurs y ont vu une bonne solution pour s'occuper de son cas et ainsi ils tentent de la faire adopter rapidement au Parlement.

«Tout le monde interprète cette loi comme si elle était conçue spécialement pour Breivik», ajoute Baraldsnes, mais ce n'est pas le cas. Néanmoins, ceci soulève tout de même un autre aspect controversé, soit que la loi est faite sur mesure pour un individu particulier.

L'idée de garder quelqu'un en détention pour le protéger a aussi été critiquée, puisque tous les citoyens devraient avoir les mêmes protections légales et policières peu importe ce qu'ils ont fait.

«En même temps, les politiciens se retrouvent dans une situation délicate. Il est impensable que Behring Breivik puisse être relâché éventuellement», mentionne Baraldsnes à SR. «Beaucoup de gens y percevraient une grave injustice. C'est pourquoi le gouvernement veut s'assurer qu'il demeure en détention jusqu'à la fin de ses jours.»

Entre-temps, d'autres estiment que si Breivik passait le restant de sa vie dans un hôpital psychiatrique, ce serait un traitement trop clément pour ce qui est probablement le pire criminel de l'histoire norvégienne en temps de paix.

La télévision norvégienne (NRK) a interviewé les parents de Tamta Liparteliani, 23 ans, une des victimes de Breivik sur l'île d'Utoya. Ses parents, qui habitent toujours dans son pays de naissance, la Géorgie – où le décès de Tamta a été très médiatisé – estiment que Breivik s'en tire trop facilement. Ils peinent aussi à comprendre le système de justice criminelle norvégien.

Ils ont vu à la télévision des images des conditions de vie actuelles de Breivik en Norvège et croient que s'il est envoyé dans un institut psychiatrique, ce sera pour lui une vie de luxe.

«Peut-être que je n'en connais pas assez sur les lois norvégiennes, mais j'aimerais qu'il soit traité comme les terroristes sont traités dans les autres pays. Si la Norvège n'y arrive pas, peut-être que la Cour internationale à La Haye peut s'en occuper», a commenté à NRK Leila Asatiani, la mère de Tamta.

Version originale : Norway’s Dilemma: No Laws Tough Enough for Breivik

 

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