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Des espèces invasives voyagent en toute impunité et s’installent en Antarctique

Écrit par Héloïse Roc, The Epoch Times
06.04.2012
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  • Des touristes, lors d’une croisière en Antarctique, peuvent introduire malencontreusement des espèces invasives.(攝影: Franz Gingele / AFP ImageForum)

Les voyages en Antarctique seraient la cause involontaire de l’introduction d’espèces végétales invasives dangereuses qui perturberaient à long terme la biodiversité et les écosystèmes du continent austral. En effet le Grand Nord est très visité. Plus de 30.000 touristes s’offrent des croisières chaque année sur le continent blanc et plus de 7.000 scientifiques s’y rendent pour travailler.

Malencontreusement ces voyageurs emportent avec eux et en toute discrétion des plantes, des fragments de graines, pour leur consommation courante ou en toute innocence, sous les semelles des chaussures. Ces espèces peuvent se reproduire, s’installer et nuire aux espèces locales.

Les espèces invasives, les plus grands prédateurs

Ainsi, selon la liste rouge de l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN), les espèces introduites envahissantes constituent la troisième menace pesant sur les espèces à l’échelle mondiale. L’UICN décrit une espèce envahissante comme exogène. C’est une espèce vivante exotique qui devient un agent de perturbation nuisible à la biodiversité autochtone. Ces espèces causent des dommages à la biodiversité naturelle des lieux empruntés et, selon l’ONU, sont une des grandes causes de régression de la biodiversité. D’après Kalemani Molungoy, chef de la division scientifique sur la diversité biologique des Nations unies, «le changement climatique crée des conditions difficiles pour plusieurs espèces et la plupart des espèces invasives sont plus résistantes et plus opportunistes que les organismes indigènes». Selon l’ONU, depuis le XVIIe siècle, les espèces invasives ont contribué à près de 40% de toutes les extinctions animales et elles posent le plus grand risque à la biodiversité des écosystèmes isolés, tels les îles, où la concurrence naturelle et les prédateurs qui contrôlent les populations envahissantes sont absents.

Les scientifiques présentent une évaluation du rôle des visiteurs

Une équipe internationale de scientifiques s’est penchée sur le problème des espèces invasives. Ainsi Marc Lebouvier, écologiste terrestre du laboratoire de l’université de Rennes I, du CNRS et coordinateur de la Zone-Atelier de recherches sur l’environnement antarctique et Yves Frenot, directeur de l’Institut Polaire français Paul-Emile Victor, présentent, dans un article publié dans les PNAS (Comptes-rendus de l’Académie nationale américaine des Sciences), une évaluation du rôle des visiteurs dans le transport et l’introduction accidentelle de graines lors de leur voyage en Antarctique. Ils ont effectué une étude à partir d’un questionnaire distribué aux navires de touristes. Huit cent cinquante-trois d’entre eux ont répondu et accepté une fouille minutieuse de leurs effets personnels.

Enfin, les chercheurs ont estimé qu’il existe une probabilité pour que ces espèces étrangères s’établissent en Antarctique dans les conditions climatiques actuelles, mais aussi en se basant sur les scénarios climatiques du Groupe d’Experts Intergouvernemental sur l’Évolution du Climat (GIEC). En conclusion, les risques d’établissement d’espèces étrangères à l’échelle du continent lui-même sont réels. Les auteurs mettent en avant les risques éventuels d’invasions biologiques en Antarctique et mentionnent les conséquences sur la biodiversité et les écosystèmes locaux.

Diverses sortes d’introductions des espèces

Les espèces invasives peuvent être introduites avec les eaux ou sous les coques des navires. Les trains, camions et voitures en transportent aussi. Selon une étude de 2007 de l’université d’Oxford dans des régions au climat comparable, plus on s’approche d’une zone desservie par des lignes aériennes, plus augmente le risque d’invasion par des espèces étrangères animales, avec une « fenêtre d’invasion » de juin à août, a priori du fait du nombre de vols et de passagers qui augmente et de conditions climatiques favorables. Huit cents lignes aériennes ont été étudiées du 1er mai 2005 au 30 avril 2006, soit 3 millions de vols environ.

Dans un contexte où les déplacements humains sont toujours plus nombreux, l’impact climatique des activités humaines est toujours plus important. Le risque d’une augmentation des phénomènes d’espèces invasives avec ses conséquences sur la biodiversité est bien réel. Il a d’ailleurs commencé à être pris en compte lors de la Conférence de Rio en 1992. Elles sont aujourd’hui la deuxième cause de régression de la biodiversité.

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