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Greg Autry : Les luttes intestines au sein du régime chinois rappellent l'effondrement de l'URSS

Écrit par Jenny Liu, The Epoch Times
07.04.2012
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Les évènements des dernières semaines en Chine ont ébranlé le Parti communiste chinois (PCC).

Après que Wang Lijun, l’ancien chef du bureau de la Sécurité publique de Chongqing, est allé au consulat américain de la ville de Chengdu le 6 février dernier, le Parti communiste chinois a vu les luttes de pouvoir et d’allégeance dans ses rangs débouler comme des dominos.

  • (攝影: / 大紀元)

Le 21 mars, l’expert des affaires chinoises et coauteur de Death by China, Greg Autry, s’est adressé à l'University of California de Irvine pour expliquer les récentes disputes entre des dirigeants du PCC, et leur impact sur la communauté internationale. The Epoch Times a interviewé Autry avant son allocution.

Greg Autry : Lorsque vous avez affaire avec Bo Xilai [ancien chef du Parti communiste à Chongqing], vous avez affaire avec un voyou vieux jeu; vous avez affaire avec quelqu’un dont vous connaissez les opinions, contrairement aux dirigeants chinois actuels, Hu Jintao et Wen Jiabao, qui sont des personnages fuyants. C’est bien que l’on se soit départi d’un jusqu’au-boutiste comme Bo Xilai, mais je ne suis pas confiant que la Chine avance vers un système démocratique. Ça ne fait que me dire que leur stratégie de marketing continuera à plaire à l’Occident.

Je crois que le fait que l’on discute des luttes intestines, et même d’un coup d'État, nous convainc que le régime est beaucoup [plus] instable que les Américains, particulièrement les hommes d’affaires et politiciens, ne le pensent. Les États-Unis doivent être au courant de ce risque.

Le congédiement de Bo Xilai montre clairement qu’il y a une lutte de pouvoir au sein du PCC. Il est important que les hommes d’affaires et politiciens américains sachent que ce régime n'est pas un régime stable dans lequel nous devons investir nos ressources financières et politiques...

Je ne crois pas que le renvoi de Bo indique que la Chine se dirige vers la démocratie ou les droits de l’homme. Je crois simplement que nous continuerons à avoir un régime qui sait quelle stratégie de marketing à adopter face aux États-Unis et aux autres pays occidentaux.

The Epoch Times : Vu la situation actuelle, croyez-vous que la démocratie changera la Chine de manière positive?

G. Autry : Je ne crois pas que ce que nous avons vu jusqu’à maintenant nous indique qu’il y aura des changements positifs en Chine.

Évidemment, les dirigeants actuels de la Chine discutent de progrès, utilisant des euphémismes et des expressions semblant chaleureuses, particulièrement lorsqu’ils s’adressent à l’Occident, mais il n’y a jamais de progrès réel. Le contrôle de l'information sur Internet, la censure, la répression des pratiquants religieux, des Tibétains continuent sans relâche. Je n’ai aucune raison de croire que nous verrons un changement simplement parce que Bo a été remplacé à Chongqing.

Il pourrait y avoir un changement dans cette ville, où l’on pourrait voir une régression du type de culte à la Mao tel qu’on le voyait sous Bo, mais je ne crois pas que la Chine changera, à moins qu’il y ait un conflit qui éclate et menace de renverser tous les hauts gradés de Zhongnanhai [l’enceinte de la direction du Parti à Pékin].

The Epoch Times : Quel rôle voyez-vous le gouvernement américain jouer?

G. Autry : Je ne crois pas qu’il soit particulièrement une bonne chose pour le gouvernement américain d’interférer directement, car je ne crois pas que le gouvernement américain puisse soutenir un côté ou l’autre.

L’un est une dictature maoïste démodée et l’autre régime est constitué d’une bande de menteurs. Il n’y a donc pas de raison de soutenir celui-ci ou celui-là. Les États-Unis doivent soutenir le peuple chinois et nous devons continuer à être clairs et transparents que nous soutenons les droits de l’homme, [et] nous soutenons la liberté de presse en Chine. Jusqu’à ce que ces enjeux aboutissent, nous ne sommes pas vraiment intéressés dans leurs disputes.

Cependant, nous devons comprendre clairement qu’il s’agit d’un régime instable s’apparentant à l’Union soviétique de 1990-1991. Nous devons être conscients qu'il est risqué pour les politiciens américains d’investir du capital politique dans le régime actuel, et pour les hommes d’affaires de continuer à investir leur capital. Nous devons aussi réévaluer les nombreux efforts que nous consacrons pour coopérer avec le gouvernement chinois actuel jusqu’à ce que la stabilité revienne.

Je ne crois pas que le gouvernement américain devrait faire autre chose que d’essayer d’être plus honnête quant à la nature des gens avec qui il traite en Chine actuellement, et le fait qu’il y ait des forces opposées au sein de leur prétendu parti unique. Puisqu’ils insistent à avoir un seul et unique parti, tout transfert de pouvoir paisible d’un groupe à l’autre en Chine est impossible.

Il est clair que nous aurons droit, à un moment donné, à un transfert non pacifique du pouvoir et cela ne sera pas bien pour l’économie mondiale. Peut-être que ce ne sera pas bien pour le peuple chinois, et ce n’est probablement pas bien pour le gouvernement américain de s’impliquer.

Je ne crois pas que le gouvernement américain puisse prendre des mesures concrètes pour affecter cette situation d’une façon ou d’une autre parce qu’une fois de plus nous ne pouvons soutenir aucun des deux côtés dans cette situation jusqu’à ce qu’une nouvelle force se lève en China comme la révolution du jasmin, un printemps asiatique, si vous voulez... Il y a peu que le gouvernement américain peut faire, sauf arrêter de soutenir les mensonges venant du PCC.

The Epoch Times : Certains Chinois veulent que le gouvernement américain expose toute preuve que Wang Lijun a amenée au consulat.

G. Autry : Je crois que ce sera très intéressant de savoir pourquoi Wang Lijun était à l’ambassade à Chengdu et je crois que c’est intéressant que la police de Chongqing l’ait poursuivi jusqu’à Chengdu. Des Américains, y compris des politiciens et des hommes d’affaires, ne savent pas que cet évènement a eu lieu.

C’est ce qui est effrayant : la Chine n’est pas sous la primauté du droit. Ça serait bien de savoir ce qu’il faisait là. Y cherchait-il réellement refuge? Se cachait-il seulement de Bo jusqu’à ce que les dirigeants à Pékin viennent le sauver pour qu’il leur offre la preuve sur le coup d'État que Bo planifiait?

Je ne sais pas, mais je crois que le gouvernement américain devrait partager ce qu’il sait. Je sais que des membres du Congrès ont fait pression sur le département d’État pour que cela ait lieu. Je serai à DC la semaine prochaine pour témoigner devant le comité des Affaires étrangères, et je partagerai certainement ce que je sais avec les membres du Congrès... Je crois qu’ils seront très intéressés à faire parvenir cette information aussi bien au peuple américain que chinois.

The Epoch Times : Wang Lijun est sous Bo Xilai. Bo Xilai est sous Zhou Yongkang, et Zhou est sous Jiang Zemin, celui qui a entamé la persécution du Falun Gong. Croyez-vous que cet incident parviendra à faire lumière sur les crimes de Jiang?

G. Autry : J’aimerais croire que lumière sera faite quant au règne de Jiang Zemin, à sa persécution du Falun Gong, à la création du bureau 610 et toutes les autres choses qu’il a faites.

Mais, d'un autre côté, le régime actuel ne veut pas nécessairement montrer ce que Hu Jintao a fait aux Tibétains, ou la persécution qu’il a perpétrée jusqu’à aujourd’hui. Je crois qu’ils seront prudents et ne révèleront pas cette information, même s’ils voulaient l’utiliser pour combattre leurs rivaux politiques. Mais on ne sait jamais, car le PCC est une boîte noire remplie de rats qui se battent. C’est un système politique comme aucun autre dans le monde.

The Epoch Times : On dit que cet incident pourrait être le premier pas vers la fin du PCC. Qu’en pensez-vous?

G. Autry : Je crois que ça ressemble beaucoup à la situation que nous avons vue en Union soviétique en 1990-1991, où les jusqu’au-boutistes essayaient de restaurer la ligne dure du système. Gorbachev avait commencé à déverrouiller un peu... Lorsqu’il ne pouvait plus garder la clé dans la porte, tout le système s’est effondré.

Je crois que c'est possible, mais nous ne le savons pas parce qu’il s’agit d’une boîte noire, parce que le PCC insiste à maintenir son parti comme le seul et unique parti. Les gens en Chine ne savent pas ce qui se passe, et c’est dommage.

chinareports@epochtimes.com

Version originale : Greg Autry: Chinese Regime Infighting May Prefigure Soviet Style Collapse

Plus de 204 718 434 personnes ont démissionné du PCC et de ses organisations.