Les leçons d’Auschwitz rapportées en Chine

Écrit par Stephen Gregory et Ram Srinivasan, The Epoch times
11.05.2012

Les remarques du Premier ministre Wen Jiabao à Auschwitz pointent les crimes du Parti communiste chinois

  • Le Premier ministre chinois Wen Jiabao (troisième depuis la droite) lors de la visite de l'ancien camp nazi allemand d'Auschwitz-Birkenau. Lorsque le Premier ministre Wen Jiabao a choisi de s’exprimer sur le site du camp de concentration d'Auschwitz, il parlait au peuple chinois, estiment les auteurs de cet article.(Stringer: AFP / 2012 AFP)

«Le drame d’Auschwitz est une tragédie pour toute l’humanité», a déclaré le Premier ministre de la République populaire de Chine, Wen Jiabao, lors d’une visite à Auschwitz le 27 avril 2012. «La tragédie est passée, mais les leçons transmises resteront à jamais», a précisé Wen à la fin de son discours.

En sortant d’Auschwitz, Wen Jiabao a signé le livre d’or avec ces mots: «En connaissant l’histoire, nous sommes en mesure de nous projeter vers le futur».

Depuis sa libération en 1945, le camp de concentration d’Auschwitz a été considéré comme un symbole du mal fait à l’homme. On estime que 1,3 million de personnes, en grande majorité juives, mais aussi des Polonais, des Tziganes et d’autres encore, ont été exterminées par le régime nazi dans ce camp.

L’évocation d’Auschwitz par Wen Jiabao se produit dans le contexte de changements rapides qui ont lieu à Pékin et qui rendent possible d’envisager un nouveau type d'avenir pour la Chine.

Bo Xilai, un ancien poids lourd du PCC, a été relevé de toutes ses fonctions au PCC et est actuellement l’objet d’une enquête interne.

Il a aussi été signalé que Zhou Yongkang, membre permanent au Comité permanent du Bureau politique et chef de la puissante Commission des Affaires politiques et législatives, est également l’objet d’enquêtes.

A Chongqing, les proches de Bo Xilai ont fait l’objet d’une «purge», et le chef du PCC, Hu Jintao et Wen Jiabao ont été occupés à rassembler les militaires et plusieurs figures du PCC derrière eux. Un changement majeur dans le paysage politique en Chine est en train de prendre place.

Comme le disent Hu et Wen, le monde – et le peuple de Chine- sont dans l’attente d'une réponse à cette question: qu'est-ce que ce changement signifie? Après que le vent sera retombé, est-ce que cela sera un simple remaniement? Ou alors est-ce quelque chose de nouveau qui va émerger?

Au cours de toute sa carrière, Wen a été associé à ceux qui voulaient apporter la réforme au sein du PCC. Dans ses discours, il mentionne régulièrement la nécessité de mettre la primauté du droit et la démocratie en Chine et parle d'une Chine dont le gouvernement est indépendant du PCC - une perspective impensable pour quelqu'un comme Bo Xilai.

Mais ce qui a été abordé par Wen à Auschwitz est quelque chose de plus fondamental que la primauté du droit et la promotion de la démocratie.

Ses remarques à Auschwitz, avec les précisions sur comment les pays traitent le fait d'avoir commis des crimes contre l'humanité, ont été préfigurées par quelque chose qu’il a déclaré à la conclusion de sa conférence de presse le 14 mars 2012, à la fin de l’Assemblée populaire nationale. Wen a demandé le pardon et la miséricorde du peuple chinois.

Le commentateur politique Zhang Tianliang a souligné que l'on peut demander pardon pour avoir commis une erreur. Mais on demande la miséricorde pour avoir commis un crime.

Le PCC a une longue histoire de crimes. Il y a eu quelque 80 millions de morts non-naturelles en raison de la tyrannie du PCC. Mais en tant que Premier ministre Wen ne porte aucune responsabilité pour les campagnes sanglantes menées sous la politique de Mao.

Le crime qui pèse lourd sur Wen, et sur l’ensemble du PCC, c'est la persécution de Falun Gong.

Des initiés ont rapporté que lors des conseils du Parti, Wen a demandé qu'il y ait réparation sur la question du Falun Gong  – la pratique du Falun gong ne devrait plus être considérée comme un crime par le PCC et la persécution devrait arriver à sa phase finale.

Bo et Zhou, deux importants officiels du PCC à avoir le plus perdu au cours des derniers mois, étaient, chacun, très impliqués dans la persécution du Falun Gong.

«Cette histoire nous précise que nous devons nous opposer à la guerre, aux discriminations raciales et aux atrocités. Les pays qui ont été à l’origine de la guerre et apporté le désastre à l’humanité doivent aborder l’histoire de manière appropriée et en tirer des leçons», a précisé Wen. «C’est seulement à ce moment-là, quand ils seront en mesure d’admettre leurs crimes, leur culpabilité, qu’ils pourront être respectés par la communauté internationale».

A Auschwitz, Wen Jiabao a tenu compte de l’histoire pour donner des instructions sur la façon de traiter le fait d’avoir causé «une catastrophe à l’humanité».

Pendant qu’il abordait la façon dont les pays doivent reconnaître leurs crimes, il avait tout à fait conscience que la nation chinoise n’a pas commise d’atrocités contre le Falun gong. Le PCC les a commis. Bo, Zhou, l'ex-chef du PCC Jiang Zemin, et d'autres qui faisaient partie du gang de Jiang, ont contribué à la réalisation du mal causé par la persécution.

100 millions de pratiquants de Falun Gong et leurs familles ont été victimes. Des dizaines de milliers de personnes ont été tuées. Et la persécution, ainsi que de multiples autres violations des droits de l’homme, ont apporté la honte sur la Chine.

Quand une Nation a été la fois victime et déshonorée par les crimes commis en son nom, elle retrouve son honneur et sa dignité en traduisant en justice les criminels. Quand le peuple chinois juge les personnes responsables de la persécution du Falun Gong, ils se dissocient ainsi des crimes du PCC. Le peuple chinois se réapproprie sa dignité et place la Chine sur une nouvelle base morale, celle qui affirme le caractère sacré de la vie et de la conscience.

Les mots de Wen Jiabao à Auschwitz ont montré au peuple chinois que le chemin vers l'avenir exige de rejeter les crimes du passé.

Version anglaise: Lessons From Auschwitz Brought Home to China