Les Avengers: le film

Au-delà du «chacun pour soi»

Écrit par Mathieu Côté-Desjardins, The Epoch Times
16.05.2012

  • New York sur le point (攝影: / © 2011 MVLFFLLC. TM & © 2011 Marvel. All Rights Reserved.)

Marvel Studio avait depuis longtemps l'idée de créer un film sur la célèbre bande dessinée The Avengers. Après avoir lancé au grand écran Captain America: First Avenger (2011), Thor (2011), Iron Man (2008), L'incroyable Hulk (2008), la voie était libre pour enfin plancher sur Les Avengers : le film, version française de The Avengers. C'est le réalisateur Joss Whedon (Buffy the Vampire Slayer, Serenity, Angel, Glee) qui a hérité du privilège de concevoir une des réunions de superhéros les plus attendues.

Alors qu'un ennemi déchaîné fait soudainement son apparition et menace la sécurité publique, Nick Fury (Samuel L. Jackson), le directeur de l'agence pour le maintien de la paix connue sous le nom de S.H.I.E.L.D., se trouve dans l'obligation de réunir différents superhéros afin que le monde ne connaisse pas une catastrophe d'ampleur démesurée. Iron Man (Robert Downey Jr.), Hulk (Mark Ruffalo), Thor (Chris Hemsworth), Captain America (Chris Evans), Hawkeye (Jeremy Renner) et Black Widow (Scarlett Johansson) sont donc recrutés d'urgence, mais non sans résistance de leur part.

L'aspect le moins travaillé de Les Avengers : le film est sans hésitation le «méchant» appelé Loki, interprété par Tom Hiddleston (Thor, War Horse, The Deep Blue Sea). Rien ne le démarque en ce qui concerne l'originalité et le charisme, et il n'arrive même pas à susciter un minimum de terreur. Cet antagoniste de série B, pourtant présenté pour la première fois dans le film Thor, ne permet qu'un prétexte pour établir un certain ordre logique au film. Il s'agit non d'une faiblesse d'acteur, mais de choix au niveau du scénario. C'est une mauvaise surprise faisant perdre un peu de valeur au phénomène de l'heure. Mentionnons que le sextette de superhéros fait de l'ombre sur tous les éléments le moindrement secondaires, dont Loki. Les confrontations égotiques des détenteurs de superhabiletés procurent déjà beaucoup d'euphorie et d'hilarité tout au long du film.

L’interprétation la plus remarquable va sans conteste à l'acteur Mark Ruffalo (Shutter Island, The Kids Are All Right, Blindness) en tant que Bruce Banner et, par moments, Hulk. Ruffalo fait sensation avec son jeu tout en retenue; en plus que Hulk est animé de manière encore plus intéressante et plus près de la bande dessinée que pour les deux films où il était le seul protagoniste. Les plus prestigieux instants d'effets spéciaux ont aussi été axés sur les segments où se trouve ce superhéros. Les quelques scènes où survient Hulk sont à la fois les plus attendues et les plus satisfaisantes.

L'aimable condescendance de Tony Stark (le toujours précis Robert Downey Jr.), l'homme se cachant sous l'armure de Iron Man, demeure très appréciée et arrive toujours au bon moment. Des répliques savoureuses continuent de découler de ce trait de personnalité.

  • Thor et Captain America(攝影: / © 2011 MVLFFLLC. TM & © 2011 Marvel. All Rights Reserved.)

Le personnage de Scarlett Johansson (Lost in Translation, The Prestige), Black Widow, est un peu plus ancré que lors de son passage dans Iron Man 2 (2010). Les scénaristes lui ont permis d'offrir quelques nuances à son jeu, en plus de séquences d'action trépidantes dans laquelle elle figure.

Pour ce qui est de Thor (Chris Hemsworth – Star Trek, The Cabin in the Woods ) et de Capitain America (Chris Evans – Sunshine, Fantastic Four), ils prennent leur juste place en participant activement à leur nouvelle mission. Le personnage de Clint Barton alias Hawkeye (Jeremy Renner, le prochain Jason Bourne en août 2012) n'est présent que pour rajouter une couche supplémentaire d'action. Il est somme toute peu développé comme superhéros. Le personnage de Samuel L. Jackson, Nick Fury, a la responsabilité d'être le liant menant à la concrétisation des Avengers. Peu d'importance lui a été accordée.

Le scénario a la chance de compter sur une bonne intrigue, celle de la possible corruption de l'agence S.H.I.E.L.D, celle justement qui a appelé chaque superhéros disponible à faire partie des Avengers. Un autre aspect très appréciable est que tous les superhéros sont habilement raccordés à la problématique centrale. Chacun peut contribuer grâce au vécu ou à son expérience afin de dénouer la crise. La considération de chaque superhéros dans l'écriture du film est très sentie. On pourrait croire que Les Avengers : le film contient cinq films dans un, tellement il y a eu un souci de refaire sortir ce qui est propre à chaque superhéros. On y retrouve même certains personnages, dont Pepper Potts (Gwyneth Paltrow) et une allusion à Jane Foster (Natalie Portman) du film Thor, qui amènent plus de plausibilité à Les Avengers : le film. À part Hawkeye, chaque superhéros du film a sa raison d'être. Les films de Marvel mettant en scène les X-Men devraient prendre en exemple Les Avengers : le film pour éviter d'inclure des personnages que pour inclure des personnages.

L'humour à retardement de Les Avengers : le film est vraiment ce qui vient lever la barre des films de superhéros. Quant aux effets spéciaux, ils sont abondants sans révolutionner, ni même stupéfaire, mais on devine qu'on ne risque pas d'en manquer. Les Avengers : le film représente, certes, l'apogée des films de superhéros de Marvel, un film de divertissement de bonne qualité, mais ne réinvente pas le genre comme a pu faire Christopher Nolan avec une vision plus dramatique et réaliste du personnage de Batman.