L’UE suspend les sanctions contre la Birmanie pour une année

Écrit par Jack Phillips, The Epoch Times
19.05.2012

Aung San Suu Kyi et la LND ne veulent pas entrer au Parlement tant que la question sur le serment n’est pas réglée

  • Le gigantesque édifice du Parlement birman entouré de portails et d’autoroutes à dix voies, le 5 décembre 2011 à Nay Pyi Taw, en Birmanie.(Staff: Paula Bronstein / 2011 Getty Images)

Aux vues des récentes réformes de la Birmanie vers la démocratie, l’Union Européenne (UE) a annoncé qu’il était temps de lever les sanctions pour au moins une année. Cependant, l’interdiction des ventes d’armes reste en place. Le bloc des 27 nations a déclaré que les sanctions sont temporairement levées suite aux concessions accordées par la Birmanie aux partis d’oppositions – y compris à la dissidente Ligue Nationale pour la Démocratie (LND) de Aung San Suu Kyi.

«L’Union européenne a suivi avec un grand intérêt et un respect particulier les changements historiques de la Birmanie au cours de la dernière année. Elle encourage le gouvernement à poursuivre ses grandes réformes», a dit le président birman Thein Sein en lisant la déclaration de l’UE.

Ces réformes, ajoute l’UE, ont toujours «besoin de temps pour se mettre en œuvre et porter leurs fruits». De plus, l’UE souligne la nécessité d’un gouvernement légitime, de la primauté du droit, ainsi que d’efforts vers une réconciliation suite à plus de 60 ans de dictature militaire, la junte militaire ayant cédé le pouvoir à un gouvernement soutenu par l’armée civile l’an dernier.

La raison principale de la levée des sanctions est que le parti de Aung San Suu Kyi occupe actuellement 43 sièges au Parlement birman, suite aux élections du 1er avril. L’Union européenne a noté également d’autres avancées: une plus grande transparence, une liberté de réunion, des efforts visant à éliminer le travail forcé, la libération de certains prisonniers politiques, ainsi qu’un effort de cessez-le-feu face aux mouvements séparatistes.

«Comme gage de soutien et pour encourager le processus de réforme, le Conseil Européen suspend les mesures restrictives imposées au gouvernement birman, à l’exception de l’embargo sur les armes, qu’il conservera», a déclaré l’UE.

Cependant selon des rapports régulièrement faits par des groupes d’aides humanitaires et par des médias Kachin, une ethnie minoritaire birmane, l’armée birmane se serait engagée dans des conflits avec l’ethnie armée Kachin. C’est pourquoi Aung San Suu Kyi a appelé les puissances mondiales à réduire certaines sanctions. Selon le prix Nobel de la paix 1991, cela encouragerait les réformateurs du pays à mieux faire.

Les législateurs de la LND nouvellement élus et le prix Nobel de la paix avaient cependant refusé de prendre leur place au Parlement, ce qui aurait dû être fait le jour de leur investiture. Ces derniers avaient pris cette décision suite au viol du serment de liberté de réunion fait par le gouvernement, la LND réclamant que les mots de la Constitution birmane «se conformer et protéger» soient remplacés par «se conformer et respecter». Aung San Suu Kyi a cependant ensuite porté serment devant le parlement le 2 mai 2012, montrant à la fois sa détermination à jouer de son poids dans le gouvernement birman et sa flexibilité par rapport aux enjeux internationaux que sa décision impliquait.