Les protestations augmentent alors que la crise s’aggrave en Espagne

Écrit par Jack Phillips, The Epoch times
21.05.2012

  • Deux jeunes hommes portent des pancartes où l’on peut lire u00abSolidarité entre les gens, pas entre les banques» et u00abJustice» lors d’une journée de grève nationale à Madrid le 29 mars 2012.(Stringer: DANI POZO / 2012 AFP)

Plusieurs milliers de personnes ont manifesté à travers l’Espagne le 29 avril pour protester contre les plans d’austérité dans la santé et l’éducation. Les protestations ont eu lieu quelques jours après que la cote de crédit du pays est passée de A à BBB+, par Standard & Poor’s, avec des menaces de déclasser le pays encore plus si des mesures ne sont pas mises en place pour améliorer la situation économique.

À travers une dizaine de villes et villages, des Espagnols ont crié leur colère face à l’austérité. Plusieurs personnes scandaient «on ne doit pas jouer avec l’éducation et la santé». Les organisateurs parlaient de 40 à 50.000 personnes ayant pris part à plus de 50 manifestations organisées par les deux plus grands syndicats d’Espagne, UGT et CCOO.

Ignacio Fernandez Toxo, du CCOO, a expliqué que les manifestations contre le plan d’austérité, plus petites que les précédentes, donnaient lieu à «une révolte démocratique pacifique» qui ne s’arrêtera pas tant que la donne ne sera pas inversée. Toxo, dans une interview avec El Comercio, a ajouté: «Il devrait y avoir un consensus plus fort au sein du gouvernement pour une approche économique, politique et sociale pour aborder cette phase de la crise si aiguë».

«Aujourd’hui, des gens sont conscients que le problème fondamental demeure l’emploi, et que c’est une priorité avant toute autre», dit-il. Le 20 avril, le gouvernement espagnol a voté des réformes visant à baisser certains soins de santé et à augmenter les frais de scolarité universitaires parmi les réformes pour économiser 10 milliards d’euros.

Ce pack de réduction des coûts est venu s’ajouter aux 27 autres milliards d’euros du plan annoncé dans le budget 2012 remis le mois dernier. Le Premier ministre Mariano Rajoy s’est à nouveau adressé au pays déclarant que l’Espagne avait besoin de réformes, annonçant que le gouvernement allait «réécrire l’histoire» pour rendre l’Espagne plus prospère. Les mesures d’austérité, dit-il, sont «positives, nécessaires, et plus que jamais indispensables».

Le taux de chômage en Espagne a grimpé en flèche ces derniers mois, atteignant 24%, avec environ 5,6 millions de personnes sans travail, le plus haut taux depuis 1996. Candido Mendez, le chef du syndicat UGT, a dit que le gouvernement de Rajoy a «fait le contraire de ce qu’il a dit» dans le passé. Il a ajouté que Rajoy avait refusé de rencontrer les syndicats «parce qu’ils ne savent pas quoi dire» face à la crise.