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Grèce: l’inexorable sortie de l’euro

Écrit par Lauren Smith, The Epoch Times
24.05.2012
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  • La place centrale d'Athènes en face du Parlement grec. Les élections législatives du 6 mai dernier ont rendu le pays ingouvernable avec pour conséquences de nouvelles élections pour le 17 juin prochain dans un contexte de craintes de la sortie de la zone d’euro.(Stringer: LOUISA GOULIAMAKI / 2012 AFP)

Il y a quelques semaines à peine, la question paraissait encore incongrue, et toute personne osant imaginer une sortie de l’euro pour la Grèce était taxée de défaitiste. Mais les élections législatives du 6 mai dernier ont rendu le pays ingouvernable, avec pour conséquences de nouvelles élections pour le 17 juin prochain, et le sentiment général que le pire est possible. Selon les derniers sondages, le risque de vote vers la coalition du gouvernement contre le programme d’austérité, ou d’un échec à former un gouvernement, a augmenté de façon significative. Le programme d’aide de 173 milliards d’euros de la part de l’Union européenne et du Fonds monétaire international (FMI) ne trouve pas de soutien ni politique ni public. Bien qu’encore favorables à l’euro, les Grecs craignent le retour de la drachme, l’effondrement de leurs banques, voire une guerre civile.

Une sortie de l’euro inévitable

Les premiers à envisager sérieusement une sortie de l’euro sont les Grecs eux-mêmes. Les retraits des dépôts dans les banques, qui se montent à près de 3 milliards d’euros depuis le 6 mai, s’accélèrent et aggravent la fragilité des banques grecques. Mais ils ont commencé depuis longtemps: selon l’ancien ministre des Finances, Evangelos Vénizelos, «sur les 72 milliards d’euros envo- lés des coffres des banques depuis fin 2009, 16 milliards sont partis à l’étranger».

Une partie de l’argent retiré sert aussi à assurer les besoins courants, suite à la baisse des salaires et à la chute du pouvoir d’achat de la population (10.787.000 habitants).

Par ailleurs, la Banque centrale européenne (BCE) a annoncé qu’elle suspendait l’octroi de liquidité à certaines banques grecques, ce qui a intensifié les craintes sur leur futur d’autant plus qu’elles restent fortement sous-capitalisées. De l’autre côté, pour apaiser les marchés financiers, à la conférence du mercredi 16 mai, Mario Draghi, président de la BCE, a affirmé que «notre forte préférence est que la Grèce continue de rester dans la zone euro».

Enfin, le FMI a prévenu qu’il arrêtait ses contacts avec la Grèce en attendant les nouvelles élections législatives et ne travaillerait pas avec le nouveau gouvernement d’intérim nommé le jeudi 17 mai. Christine Lagarde, la directrice générale du FMI, a indiqué qu’une «sortie ordonnée» de la Grèce «fait partie des options que l’on est obligé de regarder techniquement».

L’agence de notation Fitch, qui a évalué à 375 milliards d’euros les engagements grecs vis-à-vis de la zone euro, considère comme « probable » le scénario de sortie en cas de nouveau blocage institutionnel après les élections du 17 juin. Elle a donc décidé sans attendre les prochaines élections de baisser de deux crans supplémentaires la note de la Grèce de B- à CCC.

Mille milliards d’euros!

Les pertes totales pour le système financier devraient cependant être beaucoup plus élevées. Selon le journal Athens News de vendredi dernier, dans un rapport remis en février 2012 aux autorités européennes, l’Institut de la Finance Internationale (IIF), qui regroupe plus de 400 institutions financières dans près de 70 pays, a estimé à plus de 1.000 milliards d’euros le coût total d’une sortie de la Grèce de l’euro. En effet, en plus de pertes directes liées au défaut du pays et de ses banques, il faut ajouter celles de la BCE, le renforcement de l’aide aux autres Etats en difficulté de la zone euro (Portugal, Irlande), la hausse des taux d’intérêts des dettes italienne et espagnole, la nécessaire recapitalisation des banques européennes et la chute inévitable du PIB de la zone euro qui est estimée à 4% au moins, selon l’étude de Bank of America Merrill Lynch. Les estimations du FMI indiquent qu’en cas de sortie de la Grèce de la zone euro, le PIB grec pourrait subir une contraction de 10% dans la première année et le taux de change effectif pourrait se déprécier de plus de 50%.

Quoiqu’ils en disent officiellement, les dirigeants du G8 réunis à Camp David ne se demandent donc plus si la Grèce doit rester dans la zone euro, mais quand elle devra en sortir, combien cela coûtera et surtout, comment prévenir le risque systémique qui s’ensuivra inévitablement.

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