D'anciens cadres, ayant écrit aux dirigeants chinois, sont désormais sanctionnés

Écrit par Angela Wang, The Epoch Times
28.05.2012

Après avoir exigé la démission du chef de la sécurité, harcèlement et assignation à résidence

Seize fonctionnaires retraités du Parti communiste chinois sont maintenant placés sous surveillance des forces de sécurité du Parti après avoir écrit une lettre exigeant la démission du chef de la sécurité Zhou Yongkang, selon les médias chinois d'outre–mer.

Les cadres ont attiré l'attention des médias internationaux - et plus sommairement, celle du pays- après la publication en ligne le 9 mai de leur lettre ouverte. Ils se sont adressés directement au chef du Parti, Hu Jintao, en exigeant la démission du chef de la sécurité Zhou Yongkang ainsi que celle du chef de la propagande Liu Yunshan, tout en prenant l'initiative audacieuse d'ajouter leurs noms, prénoms et numéros de téléphone.

Maintenant, ils sont «sous contrôle» du Comité des Affaires Politiques et Législatives (PLAC), du Comité de Sécurité Intérieure (Guobao) et des Officiers de la Sécurité Nationale (Guo'an), selon un résident de Zhaotong, situé dans la province du Yunnan au sud de la Chine, d'où sont originaires un grand nombre des fonctionnaires. Il a communiqué les informations dans un «appel téléphonique urgent» publié sur le site internet de la démocratie à l'étranger Canyu, qui dès le début a publié la lettre des cadres.

Zhou a ordonné à ses hommes de la sécurité de prendre le commandement de la situation et de mettre ces «éléments» d'instabilité sous strict contrôle, selon la source de Canyu. Les seize fonctionnaires ont également été avertis que s'ils persistaient dans leurs revendications, ils finiraient en prison ou risqueraient de perdre leur vie, a signalé Canyu.

Les cadres retraités ont dénoncé le massacre de la Place Tiananmen en 1989 et la persécution du Falun Gong depuis 1999 toujours d'actualité, mentionnés comme «taches intolérables» et «hontes» dans leur lettre.

Zhao Zhengrong, l'un des principaux organisateurs de l'appel et Yu Yongqing, auteur de la lettre, sont tout particulièrement surveillés de près, a déclaré la source de Canyu. Leurs téléphones portables semblent avoir été coupés et les agents de sécurité sont en faction devant leurs résidences 24 heures sur 24, a ajouté Canyu.

Le 22 mai, The Epoch Times a essayé de joindre chacun des seize fonctionnaires aux numéros de téléphone indiqués sur la lettre et ayant déjà fonctionné auparavant, mais aucun des appels n'a pu aboutir.

Les seize fonctionnaires, âgés pour la plupart de plus de 80 ans, sont d'anciens membres du Parti communiste et ont connu les campagnes politiques du Parti depuis de nombreuses décennies. Certains de ces fonctionnaires ont été accusés d'être des «droitistes» au cours des campagnes de rectification de Mao Zedong en subissant pour certains une intense persécution. Après l'ère de Mao, bon nombre des fonctionnaires ont repris leurs postes en tant que chefs de villes, de districts et de bureaux de sécurité publique dans la province du Yunnan, selon Canyu.

«J'espère que tout le Parti et les gens à travers le pays pourront prêter une attention particulière à la pression à laquelle font face ces fonctionnaires et empêcher aux Bureaux de la Sécurité Intérieure et de la Sécurité Nationale de les harceler ou de les terroriser», a encore ajouté la source de Canyu.

«Et j'ai spécialement demandé à Hu Jintao et au Premier ministre Wen Jiabao de les protéger et d'être intransigeants envers la malveillance de Zhou Yongkang qui détruit les forces de la démocratie au sein du Parti».

Version anglaise: Old Cadres Who Wrote to Chinese Leadership Now Punished