Les oiseaux marins de l’Arctartique s’adaptent aux changements climatiques

Écrit par Héloïse Roc, The Epoch Times
30.05.2012

  • Les mergules nains sont parmi les plus petits des oiseaux marins, ils nichent dans des crevasses ou sous de grandes pierres.(攝影: / 大紀元)

Des chercheurs ont étudié, sur trois ans, pendant l’été, trois colonies de mergules nains situées de part et d’autre de la mer du Groenland. Une équipe internationale a accompli l’étude, elle fut menée par un chercheur du CNRS. Il s’agissait de mettre en évidence l’adaptabilité de ces oiseaux marins. Ils sont les plus nombreux de l’Arctique, entre 40 et 80 millions et s’adaptent bien, pour l’instant, au réchauffement climatique. Ils nichent au Groenland, dans la Mer de Baffin, en Islande, en Nouvelle-Zemble, sur l’île Jan Mayen, sur l’Île aux Ours, au Svalbard et sur l’Archipel François-Joseph. Les plus grandes colonies se trouvent dans le nord-ouest du Groenland, et du Spitzberg. En hiver, on trouve le mergule nain jusqu’à la limite des glaces, de la Nouvelle-Écosse à l’ouest, jusqu’à la Grande-Bretagne à l’est.

Ils se sont spécialisés dans la pêche aux copépodes

Les mergules nains ont adopté un comportement de pêche en fonction du réchauffement actuel des eaux de surface en mer du Groenland. Habituellement, ils se nourrissent de zooplancton et de petits crustacés, mais aussi de petits invertébrés et de petits poissons. Actuellement, pour se nourrir et alimenter leur poussin, ils se sont spécialisés dans la pêche aux copépodes. Ce sont des petites crevettes planctoniques, ils en capturent jusqu’à 65.000 individus par jour. Les eaux glaciales qui descendent de l’océan Arctique par le détroit de Fram, entre le Groenland et le Spitzberg, abritent un copépode arctique de grande taille, Calanus hyperboreus, très riche en graisse. Une autre espèce de copépode, C. finmarchicus, se développe dans les eaux plus tempérées, mais elle est plus petite et surtout moins énergétique.

De manière étonnante, les oiseaux parviennent à compenser le réchauffement actuel des eaux de surface en mer du Groenland, ils modifient leur régime alimentaire et allongent la durée de leurs voyages alimentaires en mer. Ils partent plus loin et plus longtemps pour se nourrir dans des zones où la pêche est plus fructueuse.

Les plus petits des oiseaux marins (150 g)

Les mergules nains sont parmi les plus petits des oiseaux marins (150g), 19 à 21 centimètres de longueur et 34 à 38 centimètres d’envergure. Le mergule nain adulte est noir sur la tête, la nuque, le dos et les ailes, tandis que sa poitrine est blanche. Le bec est très court et trapu. La queue est petite, arrondie et noire. Le bas de la tête et le devant du cou devient blanc en hiver. Il y a peu de différences entre le mâle et la femelle, en dehors de la longueur du bec. Les mâles sont toutefois en moyenne un peu plus lourds que les femelles.

Les taux de reproduction et de survie ne sont pas affectés

Leurs taux de reproduction et de survie ne sont pas pour l’instant affectés. Les mergules nains nichent sur des zones côtières montagneuses et se regroupent en grandes colonies. Ils nichent dans des crevasses ou sous de grandes pierres. On peut trouver des nids jusqu’à 30 kilomètres à l’intérieur des terres, sur les pentes de montagne. D’une manière générale, ils ne nichent pas dans des endroits supérieurs à 400 mètres au-dessus du niveau de la mer.

Cependant, les chercheurs pensent qu’ils ont atteint leur limite. «Il semble que les mergules sont aujourd’hui à l’extrême limite de leurs capacités physiologiques et comportementales», relève le CNRS. En effet, un réchauffement de 5°C reste pour l’instant inférieur au réchauffement maximum de 7°C envisagé, à l’horizon 2100 en Arctique. De grands écarts de température génèreront des modifications importantes sur l’abondance et la taille moyenne du zooplancton, diminuant la qualité de la ressource alimentaire des mergules.