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Les peuples originaires d’Amazonie cultivaient la terre en bandes surélevées

Écrit par Héloïse Roc, The Epoch Times
05.05.2012
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  • La richesse des sols vient aussi de la Varzea, c’est une zone de forêt inondée par les crues du lit principal d’un fleuve qui s’étend de 20 à 100 kilomètres du cours d’eau.(攝影: @ 2009 Sascha Grabow / 大紀元)

Des milliers de buttes ont été localisées dans les savanes côtières inondables des Guyanes. Des chercheurs ont analysé ces petites surélévations et ont démontré qu’elles étaient d’origine humaine. Des travaux viennent d’être publiés dans la revue de l’Académie Nationale des Sciences, concernant l’agriculture précolombienne. Une équipe internationale d’archéologues et de paléo-écologues composée de chercheurs du CNRS de l’université de Montpellier, de l’École pratique des Hautes Étude et du laboratoire d’Archéologie des Amériques de la Sorbonne Paris I ont mené ces recherches. Ainsi, l’étude a montré pour la première fois que les peuples précolombiens habitaient la savane autour des forêts amazoniennes et qu’ils pratiquaient l’agriculture sans avoir recours aux feux.

Cette déduction a été faite par l’analyse des pollens, des charbons et des micros fossiles de plantes recueillis dans les savanes amazoniennes de la Guyane française. Ainsi les paléontologues ont mis en relief les prémices d’une agriculture ancestrale et durable basée sur la création de plates-bandes surélevées. Les archives de pollen étudiées par les paléontologues couvrent une période de plus de 2.000 ans. C’est ainsi qu’ils ont noté en détail l’histoire de l’utilisation des terres dans les savanes amazoniennes de la Guyane française.

Le caractère ancestral des terres cultivables amazoniennes

Les terres ancestrales des premiers peuples de l’Amazonie étaient construites en champs surélevés. Les habitants créaient de petites buttes agricoles, à l’aide d’outils en bois. Cette manière de faire améliorait le drainage, l’aération du sol et la rétention de l’eau. Ainsi la conception primitive de l’agriculture amazonienne selon laquelle le feu était utilisé pour fertiliser les champs a été remise en question. Mitchell Power, professeur à l’université de l’Utah, aux États-Unis, co-auteur de l’étude, souligne au magazine Science: «Pendant longtemps, on a pensé que les incendies étaient une caractéristique omniprésente de la savane en Amazonie». Les scientifiques ont compris notre ignorance. En effet, cette manière de surélever les terrains favorisait les cultures et donnait un environnement idéal aux terres agricoles, confrontées par intermittence à la sécheresse ou aux inondations. De plus, les champs surélevés profitaient des matières organiques décomposées, produites par les bassins inondés et déposées ensuite sur les buttes. Elles devenaient un engrais naturel très fertilisant. Les anciens agriculteurs d’Amazonie ont limité les feux afin de mieux conserver la matière organique, les nutriments et la structure du sol. Les feux en agriculture seraient arrivés avec la venue des premiers Européens.

L’agriculture sur champs surélevés est très coûteuse en temps de travail, elle a donc été perdue, car 95% de la population indigène a été anéantie par des maladies venues du Vieux Continent.

Les chercheurs ont utilisé la datation au carbone 14

Pour en arriver à de telles conclusions, les chercheurs ont utilisé la datation au carbone 14. Ainsi, ils ont défini l’âge des monticules de terre surélevés formés à l’époque par les agriculteurs. «En datant les strates de charbons déposés au-dessus et en dessous des dépôts de pollens de maïs, nous avons conclu que ce dernier était vieux d’environ 800 ans» explique Mitchell Power. De sorte, les chercheurs espèrent, pouvoir donner des éléments pour inciter au développement d’une agriculture durable et favoriser la conservation des écosystèmes. Ces anciennes populations connaissaient naturellement le travail de la terre et ceci de manière à protéger l’environnement. Ces travaux nous donnent une perspective unique sur ces terres avant et après l’arrivée en Amérique des premiers Européens en 1492.

  • Les habitants de ces régions vivent dans des maisons sur pilotis. Ils sont pêcheurs pendant la période des crues et agriculteurs le reste de l’année.(攝影: / 大紀元)

Les terres développées par les Amérindiens d’une fertilité exceptionnelle

Les champs surélevés des Guyanes furent exploités entre 650 et 1400 ap. J.-C. par les populations locales. Les terres développées par les Amérindiens étaient riches, telles les cultures faites sur terre noire. C’est un type de sol sombre d’origine humaine, d’une fertilité exceptionnelle: une sorte de terreau composé de charbon de bois, de matières organiques et avec des nutriments comme l’azote, le phosphore, le potassium, le calcium. L’activité micro-organique y est très développée. Ces sols sont d’origine précolombienne. Ils sont si réputés au Brésil qu’ils sont récoltés et vendus comme du terreau. Le récolter ne le réduit pas, car les fermiers ont découvert qu’il se renouvelle à la vitesse d’1 centimètre par an (d’après une étude faite en 2004 par l’université de Georgia, États-Unis).

En effet, la richesse des sols vient aussi de la Varzea, c’est une zone de forêt inondée par les crues du lit principal d’un fleuve qui s’étend de 20 à 100 km du cours d’eau. Les zones s’enrichissent et deviennent fertiles grâce aux alluvions déposés et souvent mises en cultures.

Les habitants de ces régions vivent dans des maisons sur pilotis. Ils sont pêcheurs pendant la période des crues et agriculteurs éleveurs en été. La période des crues peut durer de trois à quatre mois, en fonction de la situation en amont.

Les écosystèmes amazoniens hébergent une grande diversité de plantes et d’animaux. Malheureusement, les savanes amazoniennes sont aujourd’hui associées à des feux fréquents et à des émissions élevées de gaz carbonique. Ces études scientifiques montrent que les pratiques d’agriculture ancestrales ne sont pas celles d’aujourd’hui. Elles permettent de s’interroger en raison du réchauffement climatique. Le plus important aujourd’hui est de trouver un compromis pour gérer ces étendues, peut-être qu’il s’agirait de puiser dans les pratiques anciennes qui viennent d’être mises au jour.

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