Jiang Zemin, un personnage récurrent dans les scandales du Parti

Écrit par James Burke, The Epoch Times
10.06.2012

Analyse

  • Jiang Zemin en 2007.(攝影: / 大紀元)

Selon un nouveau livre, auquel fait référence l’agence Reuters, un ancien secrétaire du Parti à Pékin, emprisonné pour corruption en 1998, reste inflexible sur le fait que ce sont les luttes politiques intestines qui l'ont envoyé pour sept ans en prison.

Dans un livre en langue chinoise de Hong Kong’s New Century Media, qui devrait paraître prochainement, Chen Xitong, l'ancien haut fonctionnaire du Parti et maire de Pékin, a déclaré dans une série d'entretiens avec l'ancien fonctionnaire et chercheur Yao Jianfu, qu'il n'était pas coupable des crimes de corruption qui l'ont mis en prison en 1998. Selon une copie de ce livre obtenu en avant-première par Reuters, Chen a affirmé: «Ce fut la pire erreur judiciaire impliquant un dirigeant de haut niveau depuis la Révolution culturelle, ou depuis 1989 – c’était une erreur judiciaire absurde».

«Dans une lutte pour le pouvoir, tous les moyens sont possibles, tous les coups bas sont utilisés ; l'objectif est de s'emparer du pouvoir», a déclaré Chen, cet ancien membre du Politburo, lors de commentaires sur sa chute.

Chen était maire de Pékin au moment des protestations des étudiants et il était parmi ceux qui ont ordonné la répression armée.

De nombreux observateurs de la Chine pensent que c'étaient la lutte entre les factions au sein du Parti qui ont mis Chen derrière les barreaux et que le principal suspect est son rival Jiang Zemin, chef du clan des fonctionnaires du Parti basé à Shanghai. Jiang dirigeait le Parti communiste chinois (PCC), de 1993 à 2003.

«Je n'ai participé à aucune de ces luttes de pouvoir, peu importe ce qu'ils peuvent croire», a précisé Chen à Yao.

Dans un éditorial publié en 2005, le journal The Epoch Times disait que sous couverture d'une croisade anti-corruption, Jiang a éliminé Chen et ses partisans de Pékin au milieu des années 1990. Parmi ceux qui ont été emprisonnés se trouvaient des secrétaires des autorités municipales de Pékin. Le maire adjoint Wang Baosen a été retrouvé mort avec une balle dans la tête. Les autorités ont déclaré qu'il s'était suicidé, mais les autres pensaient qu’il s’agissait d’un crime.

Chen a été libéré en 2003 pour raison médicale. L'ancien maire de Pékin a écrit une lettre de cinquante mille caractères accusant Jiang de le persécuter politiquement et disant qu'il était victime d'une lutte pour le pouvoir. Il a également accusé Jiang et ses fils de corruption.

La publication du livre coïncide avec la date du 4 juin, date de l’anniversaire du massacre de la place Tiananmen. Dans le livre, Chen nie avoir utilisé ses liens avec le chef suprême, Deng Xiaoping, pour lui donner une image exagérée de la menace des protestations des étudiants, en disant qu'il n’était qu’un homme de paille à l'époque.

Le livre fournit aussi des informations sur les affaires scandaleuses de Jiang Zemin juste au moment où la faction de Hu-Wen au sein du Parti se prépare à détrôner Zhou Yongkang ainsi que la faction de Jiang dont il fait partie.

Un éditorial de The Epoch Times décrit comment les luttes intestines entre les factions de Jiang et Chen marquent le début des relations entre Jiang et Bo Xilai, récemment disgracié. Le pouvoir politique de Bo s'est rapidement désintégré après la fuite de son ancien adjoint Wang Lijun au consulat américain en février de cette année.

L'article de Reuters, écrit par Benjamin Kang Lim et Chris Buckley, établit des parallèles entre les récentes luttes intestines du Parti impliquant le scandale de Bo Xilai, et celles qui avaient amené Chen Xitong derrière les barreaux il y a près de vingt ans. Pourtant il n’attire pas l’attention sur le fait que Jiang était la même personne-clé dans les deux conflits.

L'éditorial de The Epoch Times révélait que Bo Yibo, le père de Bo et l’un des dirigeants - fondateurs du Parti, avaient utilisé une lettre de Chen dénonçant Jiang pour gagner les faveurs de Jiang et persuader Jiang d'accélérer la progression hiérarchique de son fils Bo au sein du Parti.

La montée de Bo dans les rangs du Parti était largement due à Jiang, y compris sa participation dans la persécution du mouvement spirituel Falun Gong qui a débuté en 1999 et était initiée par Jiang.

Selon certains rapports, après la tentative de Wang d’obtenir l’asile au consulat des États-Unis, Bo et le chef de la sécurité Zhou sont soupçonnés d'avoir comploté afin de faire dérailler la succession de l'actuel vice-président Xi Jinping qui devrait devenir le futur chef du Parti.

De récents rapports suggèrent que Bo, son épouse Gu Kailai et Wang Lijun pourraient être jugés au cours de ce mois de juin. Bo et sa femme sont soupçonnées d'avoir tué l'homme d'affaires britannique Neil Heywood. Wang est en instance de procès pour trois chefs d'accusation: trahison, grave corruption et torture.

Version anglaise: Jiang Zemin a Recurring Figure in Party Scandals