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Les Réformistes Chinois croisent le fer avec la ligne dure du Parti

Écrit par Gao Zitan, The Epoch Times
13.06.2012
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Comprendre l’actualité

  • Wang Yang, un réformiste déclaré face aux conservateurs lors d’une réunion politique en Mars 2010 dans le Guandong.(攝影: / 大紀元)

D’ordinaire le régime communiste chinois exige de ses cadres une certaine obéissance et une adhésion sans faille à la ligne du Parti, tout écart pouvant être fatal pour le fonctionnaire coupable. Cependant, dans la dynamique région méridionale du Guangdong, Wang Yang, le secrétaire du Parti se fait connaître ouvertement comme un réformateur, ouvert aux nouvelles idées. 

Cette attitude détonne avec les autres cadres qui se contentent de garder le statu quo et la mainmise du Parti sur le pouvoir. Wang s’est étroitement aligné sur la position du leader actuel Hu Jintao et de son Premier Ministre Wen Jiabao, qui a indiqué clairement qu’il souhaite une plus grande liberté en Chine. Seulement cette position réformiste constitue une menace pour les cadres qui ont bâti leurs carrières en sévissant contre le peuple.

A présent les personnages clés du «clan de ceux qui ont les mains pleines de sang» affrontent la censure. Ces cadres ont gravi les échelons en participant avec zèle au projet d’éradication de la méthode de méditation Falun Gong, conformément aux ordres de leur leader de l’époque Jiang Zemin.

 

Dans la tempête politique qui secoue la direction du parti communiste chinois (PCC), la province du Guangdong est devenue un champ de bataille important. C’est dans cette province que Hu et Wen ont essayé les réformes pour une Chine plus ouverte et c’est là aussi que les membres restant du «clan de ceux qui ont les  mains pleines de sang»  se sont attelés à les bloquer.

Hu et Wen ont déjà pris les mesures pour contraindre Zhou Yongkang, le plus haut responsable de la ligne dure. Zhou – qui est le chef de la Commission des Affaires Politiques et Législatives du régime (PLAC) – a dirigé tout l’appareil de la sécurité intérieure du régime, les millions de policiers des forces de l’ordre, les tribunaux et des millions de forces de police paramilitaires. Zhou qui est actuellement l’objet d’une enquête, a été contraint de rendre les clés du pouvoir du PLAC à un de ses anciens subordonnés.  

Cela déplaît fortement aux deux alliés les plus puissants de Zhou, à savoir Li Changchun, l’actuel chef de la propagande du Parti et Zeng Qinghong, le chef du Congrès National du Peuple. Les deux alliés ont agit dans les coulisses dans une démarche de vengeance, d’autoprotection, mais aussi pour contrer les avancées de Hu et Wen. 

Propagande et liberté de la Presse, dos à dos

Avant la tenue du 18ème Congrès National qui aura lieu cette année, Li se sert de sa position de chef de la propagande pour monter les médias contre Wang dans le Guangdong. Lors de ce Congrès, sept des neuf membres du tout-puissant Comité Permanent du Politburo seront remplacés, dont Zhou et Li. Une source bien placée a révélé à Epoch Times que le Congrès pourrait marquer le début de la fin du régime communiste, d’où les jeux de coudes pour se positionner avantageusement avant un Congrès critique pour tous.

Récemment, Li a dépêché Tuo Zhen, vice-président de l’Agence Xinhua, l’un des médias officiels du Parti Communiste Chinois à la tête du Ministère de la Propagande de la Province du Guangdong. Yang Jiang, adjoint de Li à la Propagande, en provenance également de Xinhua est devenu Secrétaire du Parti pour le Southern Media Group et les onze journaux qu’il contrôle au Guangdong.

Selon le quotidien Hong Kong’s Oriental, ce changement de direction a été imposé à Wang par le sommet du Parti.  Quelques heures seulement après sa publication, l’article a été retiré. Au Southern Metropolis, on révèle que la pression est venue «d’en haut», ce qui sous-entend que le Département de la Propagande de la Ville de Dongguan et de la Province du Guangdong ont exigé le retrait de l’article. D’après les mêmes sources, le journal a rarement reçu des ordres de suppression d’article.  La censure est ainsi le premier signe des efforts grandissants de Li pour contrer Wang et entraver l’ouverture entreprise par Hu et Wen.

Wang est en situation difficile, car les cadres qui lui sont opposés contrôlent la grande partie du paysage médiatique du Guangdong. Wang a été un ardent défenseur d’une presse plus libre et les journaux du sud de la Chine comme ceux du Guangdong sont connus pour leurs audaces et leur franc-parler. Wang a encouragé la presse à révéler les affaires de corruption, chose que la majorité des cadres s’activaient à étouffer.

Lin Ying, Secrétaire Général adjoint de Wang, déclarait le 7 mai: «Nous devons soutenir les journalistes à mener des enquêtes secrètement sur les usines qui font de la contrefaçon et sur les vendeurs de produits contrefaits. Nous devons aussi faire en sorte que la Sécurité Publique les protège».

Ying soutient que les journalistes doivent être protégés afin qu’ils puissent «enquêter de manière plus approfondie et exposer les faits avec précision».

Or, si Wang veut exposer les faits à la lumière du jour, Li de son côté veut les maintenir dans l’ombre.  Après la publication récente par le quotidien Southern Metropolis d’un article sans détour sur la contre façon de produits chimiques, le Département de la Propagande s’en est pris à Wang, le forçant à retirer l’article.

L’article en question couvrait les activités d’une usine secrète de la ville de Huizhou, les fonctionnaires venaient de saisir plus de 70 tonnes d’agents de coagulants chimiques contrefaits, qui servaient à la construction du métro de Dongguan. Le propriétaire de l’usine supervisait le projet du métro et vendait les produits chimiques.

Face-à-face entre factions

En même temps, Wang Yang s’est confronté à l’aile dure de l’administration de sa propre province du Shenzhen.  Le 11 mai dernier, le journal chinois First Financial Daily a publié un éditorial titré: Les critiques de Wang Yang sur les réformes de Shenzhen: de la passion de ces dernières années au déclin

Selon l’édito, Wang Yang a critiqué les réformes économiques de Shenzhen, la ville ayant perdu de son dynamisme au 11ème Congrès du PCC de Guangdong. Wang Yang indiqua que sans la conduite d’une réforme significative de l’économie de marché, Shenzhen perdrait progressivement  toutes ses avancées économiques.

Le même jour, le journal Southern Metropolis Daily a publié un éditorial dans lequel Wang Rong, secrétaire du Parti pour la ville de Shenzhen, réfute fermement les affirmations de Wang Yang. Wang Rong a été cité s’exprimant sur la question: «Nous ne sommes pas d’accord avec les récentes déclarations selon lesquelles la volonté d’une réforme est en berne pour la ville de Shenzhen. Si la réforme des années 80 avait demandé du courage, celle-ci aura besoin de sagesse».

Selon les règles tacites du PCC, il n’est pas normal que Wang Yang émette une critique directe à l’encontre de son camarade, mais le défi Wang Rong était également des plus singuliers.

Les commentateurs indiquent que les deux hommes agiraient par procuration, se disputant sous l’égide de leur chef de faction.

Fini de jouer pour le PLAC

Selon le défenseur de la démocratie et dissident chinois Song Yuxuan, la ville de Guangdong est devenue un véritable champ de bataille, principalement car Wang Yang a exclu le Comité des Affaires Politiques et législatives (PLAC) du Comité permanent de Guangdong.

«La raison principale qui pousse la faction criminelle à s’installer à Guangdong est le récent changement de leadership, Wang Yang ayant exclu le Comité des Affaires Politiques et législatives du Comité permanent de Guangdong. Cela a été interprété comme la première action du plan élaboré par Hu Jintao et Wen Jiabao pour éliminer entièrement le PLAC».

Avec Zhou Yongkang sous contrôle, la faction criminelle perd l’ascendant d’un levier essentiel du pouvoir au sein du régime. Et cela laisse libre court à Li Changchun d’utiliser sa position de chef de la propagande pour lutter contre Hu Jintao et Wen Jiabao.

Ce n’est pas la première fois que Li Changchun stoppe les efforts des autres officiers en contrôlant l’opinion publique à travers les médias. En tant qu’ancien Secrétaire du Parti de Guangdong, après avoir été promu à la tête de la propagande, il travailla en collaboration avec son successeur à Guangdong et débuta une grande épuration au sein du Southern Metropolis Daily. Le rédacteur en chef adjoint a été arrêté sous des accusations de délits économiques et condamné à huit ans de prison, une sentence que Wang Yang avait levée lors de son accession au pouvoir dans la province. Wang avait relâché également d’autres prisonniers.

Wang Yang, grand réformateur de la politique

Ces derniers jours, la position de Wang Yang en tant que fervent partisan des appels lancés par Wen Jiabao pour une réforme politique, inclue l’audacieuse réfutation de l’idéologie du PCC et de la position qu’il occupe en Chine.  En attendant, ces réformes menacent les cadres corrompus.

Pour le Parti communiste, il ne reste que quelques minces principes qui forment sa revendication pour rester au pouvoir, dont l’idée qu’il n’y a pas de Chine sans le PCC et que tout ce qui est bon et glorieux en Chine provient directement du Parti.

Le 9 mai dernier, au 11ème Congrès de la Province de Guangdong, Wang Yang a totalement rejeté ces affirmations: «Nous devons briser les fausses notions qui nous amènent à croire que le bonheur du peuple est le fruit du Parti», a-t-il déclaré aux participants.

Le 13 mai dernier, Wang Yang a également déclaré que «celui qui recherche son propre profit en utilisant son pouvoir sera dénoncé par la population. Le pouvoir nous est conféré par le peuple, et il ne peut être utilisé que pour les bénéfices de celui-ci».

Le jour suivant, soit le 14 mai dernier, Wang Yang a tourné en dérision un élément d’une maxime hypocrite construit par le PCC, que les membres du Parti – connaissant le double jeu du PCC – ne peuvent que bien comprendre. Wang Yang, relatant les dires du Comité Permanent de Guangdong, a déclaré à la presse que «parfois, il peut être raisonnable pour un maître de souligner les erreurs de ses élèves». La propagande du Parti proclame sans fin que le peuple chinois est le maître et que les officiels sont les élèves. Wang Yang a donc joué sur ce refrain bien connu pour encourager les dissidents à s’exprimer sur leurs préoccupations.

Mais, ce sont les efforts de Wang pour lutter contre la corruption qui ont concerné le plus de cadres.

Wang Yang a récemment fait état de certains plans pour faire de Guangdong la première province où il serait obligatoire pour les cadres et les fonctionnaires de déclarer leurs biens, une réforme de choc qui exposera le niveau de corruption en Chine et combien de hauts gradés officiels sont concernés.

Dans les prochaines semaines

Guangdong reste une ville à suivre dans les prochaines semaines car elle représente une force adverse en  Chine à l’aube du prochain Congrès National. Alors que le futur de Wang dépend en partie du succès rencontré par les réformes revendiquées par ses alliés Hu Jintao et Wen Jiabao, la chance d’éliminer certains des cadres les plus brutaux du régime est de bon augure pour l’avenir. 

Version anglaise: Reformist Crosses Swords With Hard-Liners in China’s South

Plus de 204 720 056 personnes ont démissionné du PCC et de ses organisations.