Une étude dévoile les conséquences néfastes du réchauffement climatique sur les plantes

Écrit par Héloïse Roc, The Epoch Times
02.06.2012

  • Depuis les années 1970 la floraison des cerisiers est avancée d’une semaine.(攝影: / rttttt)

Depuis plus de vingt ans, les scientifiques effectuent des expériences consistant à imiter les effets de la hausse des températures sur les premières feuillaisons et sur la floraison des espèces végétales dans le monde entier. Ainsi, une étude publiée dans le journal Nature du début mai a donné les conclusions des recherches, pouvant être un sujet d’inquiétude. Les experts avaient pour objectif d’observer le cycle de la vie des plantes sur les quatre continents et ceci auprès de 1.634 espèces sélectionnées et analysées. L’étude a été réalisée aux États-Unis et menée par des chercheurs de l’Université de Californie à San Diego et d’autres institutions américaines.

Le but suprême du sujet «est de prévoir la réponse des espèces aux changements climatiques, un défi majeur en matière d’écologie», disent les scientifiques. «Nous montrons également par ces expériences que l’impact du réchauffement climatique a été jusqu’à présent sous évalué par rapport au calendrier de la vitesse de pousse, la floraison est supérieur de 8,5 fois et la feuillaison est supérieur de 4,0 fois, ceci en rapport à la normalité de la nature». Sachant que la période de référence a été établie en 1875, suite aux relevés systématiques des dates de floraison faits en Grande-Bretagne cette année là. L’étude a révélé qu’en moyenne, chaque degré supplémentaire sur une année ferait éclore les bourgeons cinq à six jours plus tôt que par le passé.

Effets négatifs sur les chaînes alimentaires et les écosystèmes

D’après l’étude, les conséquences du réchauffement climatique pourrait affecter les espèces, avec des implications majeures pour l’approvisionnement en eau, la pollinisation des cultures et des écosystèmes. L’impact serait important sur des centaines d’espèces de plantes et d’animaux dans le monde, modifiant les modèles de reproduction, de migration et d’alimentation, ce qu’indique les scientifiques. Le Docteur Elizabeth Wolkovich, une écologiste de l’Université de la Colombie-Britannique, qui a dirigé une équipe interdisciplinaire de scientifiques, commente: «Cela suggère des modifications des écosystèmes, des nouveautés, mais aussi des pertes dans la majeure partie du globe, peut-être beaucoup plus importantes que les estimations actuelles basées sur des données provenant d’expériences».

En effet, les plantes sont indispensables à la vie sur Terre. Elles sont le fondement de la chaîne alimentaire, elles produisent du sucre à partir du dioxyde de carbone, de l’eau en utilisant la photosynthèse. Ainsi, elles rejettent de l’oxygène ce qui est essentiel à presque tous les organismes vivants sur la Terre.

Les limites de l’étude et le réchauffement climatique

Selon les auteurs de l’étude, une différence peut se comprendre et s’expliquer, car les expériences sont faites par simulation. En effet, les méthodes d’expérimentation ont pu être faussées, du fait qu’elles diminuent la lumière, le vent et l’humidité du sol, elles provoquent la maturité saisonnière des plantes. «Jusqu’ici, on partait du principe que des systèmes expérimentaux répondaient de la même manière que des systèmes naturels, mais ce n’est pas le cas», explique le co-auteur de l’étude, Benjamin Cook de l’Observatoire de la terre Lamont-Doherty à l’université de Colombia, New York.

A titre d’exemple, les chercheurs invoquent la floraison des cerisiers à Washington, la capitale des États-Unis, car le premier jour occasionne traditionnellement des festivités. Ces fêtes sont de plus en plus précoces, et depuis les années 1970 elles ont avancé d’une semaine. Si la tendance se poursuit, d’après des études simulées, d’ici 2080, les arbres fleuriront en février. De même au Japon la précocité de la floraison des cerisiers inquiète les Japonais. La «ligne de floraison» se situait ordinairement à la date du 1er avril il y a quatre décennies, elle est maintenant depuis ces dernières années située plus au nord, d’environ 200 kilomètres. L’impact du changement climatique et de la forte urbanisation est visible sur la floraison.

Les scientifiques estiment que la température moyenne mondiale a augmenté d’environ 0,8°C depuis 1900, et près de 0,2°C par décennie depuis 1979. Jusqu’à présent, les efforts visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre et le réchauffement planétaire ne sont pas considérés comme suffisants pour empêcher la Terre de chauffer au-delà de 2°C durant ce siècle. C’est la limite évaluée, au-delà les risques ne sont plus contrôlables, le climat sera instable, les phénomènes météorologiques seront extrêmes, ce qui va conduire à la sécheresse, aux inondations, aux mauvaises récoltes et à l’élévation du niveau des mers.