Des hôpitaux militaires chinois seraient impliqués dans les prélèvements d’organes forcés

Écrit par Michelle Yu, The Epoch Times
20.06.2012

Le rapport d’enquête fournit les preuves

  • Carte de la Chine montrant les régions où le personnel a reconnu, lors d’appels téléphoniques, le prélèvement d’organes sur des pratiquants de Falun Gong.(攝影: / 大紀元)

Un rapport d’enquête contenant les détails de l’implication des hôpitaux militaires chinois dans les prélèvements forcés d’organes a été complété par l’Organisation mondiale pour enquêter sur la persécution du Falun Gong (WOIPFG), une ONG basée aux États-Unis.

La première ébauche du rapport avait été rédigée en 2008 et le rapport comprend maintenant des preuves assemblées au cours des trois dernières années. Il conclut que les hôpitaux militaires, en Chine, ont prélevé les organes de pratiquants de Falun Gong détenus dans les prisons, les camps de travail forcé et autres établissements pour alimenter le commerce lucratif des transplantations d’organes en Chine. Le rapport affirme que les organes sont vendus à des patients en Chine et à l’étranger.

Parmi les preuves contenues dans le rapport, on trouve des données publiées antérieurement sur les sites Internet des hôpitaux chinois, des conversations enregistrées avec le personnel hospitalier et des comptes rendus de témoins oculaires. Plus de 30 hôpitaux militaires et hôpitaux de la police armée dans toute la Chine sont cités dans le rapport.

Le Centre de chirurgie hépatobiliaire de l’Hôpital général du commandement militaire de Nanjing, qui se trouve à Fuzhou, est un centre médical mentionné dans le rapport. Le site officiel de l’hôpital montrait que le centre a effectué plus de 150 greffes du foie, 6 transplantations simultanées du foie et du rein et 6 transplantations simultanées du rein et du pancréas entre 1999 et avril 2008. En septembre 2004, l’hôpital a effectué la première transplantation simultanée du pancréas-rein-foie en Asie.

WOIPFG cite un autre rapport d’enquête, effectué par l'ex-secrétaire d’État canadien David Kilgour et l’avocat des droits de l’homme David Matas, qui révèle l’abondance des sources d’organes. Monsieur H.X., un patient asiatique, a parlé aux enquêteurs de ses deux voyages à Shanghai pour des transplantations. Lors de son premier séjour de deux semaines en septembre 2003, quatre reins fraîchement prélevés sur le corps des donneurs ont été transportés à son hôpital pour des tests de compatibilité et tous les quatre se sont révélés négatifs aux tests. Au cours de son deuxième voyage en mars 2004, quatre autres reins ont été testés pour en trouver enfin un qui correspondait. Dr Tan Jianming de l’hôpital général de Fuzhou était en charge de l’opération.

«L’épouse de M. H.X. a vu une vingtaine de feuilles de papier avec des informations sur les donneurs d’organes et leurs codes HLA», indique le rapport Kilgour-Matas. «Le médecin [Tan] en a pris quelques-unes et les a mises en ordre [...] Les autres médecins ont dit à M. H.X. que l’organe provenait d’un prisonnier non consentant qui avait été exécuté.»

Selon le rapport de WOIPFG, le temps d’attente pour trouver des organes compatibles est généralement très court dans ces hôpitaux. L’hôpital Changzheng de Shanghai, l’un des plus grands et des plus connus de Chine, est affilié à la deuxième université médicale militaire. Le site Internet de l’hôpital disait auparavant que le temps d’attente, en moyenne, pour une greffe du foie était d’une semaine, mais cette information a été retirée du site.

Le rapport WOIPFG a également répertorié des citations sur de nombreux autres sites Internet d’hôpitaux militaires qui se vantaient d’un grand nombre de transplantations d’organes. Avant 1999, le nombre de greffes d’organes était près de zéro; il a fortement augmenté après le début de la persécution du Falun Gong.

Au cours de multiples conversations téléphoniques avec les enquêteurs qui se faisaient passer pour des clients, les médecins et les courtiers leur disaient que les organes provenaient de pratiquants de Falun Gong encore vivants. En 2007, un courtier a dit à un enquêteur qu’il avait obtenu des organes de pratiquants de Falun Gong pour l’Hôpital 307 de l’Armée populaire de libération. «Comment puis-je être sûr que cela vient d’un pratiquant de Falun Gong?», avait demandé l’enquêteur. «De notre côté, les responsables vous montreront des documents, vous savez. Ils ont des documents comprenant le curriculum vitae [des donneurs d’organes]», a déclaré le courtier lors d’un appel téléphonique enregistré.

Le prélèvement d’organes à grande échelle sur des pratiquants de Falun Gong était dirigé par l’ancien chef du Parti communiste chinois, Jiang Zemin, affirme la WOIPFG dans son rapport.

Selon le rapport, une greffe du rein coûte entre 50 000 et 100 000 yuans (8000-15 000 dollars), tandis qu’une transplantation du foie coûte généralement entre 200 000 et 400 000 yuans (31 000-63 000 dollars).

Dans un communiqué, la WOIPFG a lancé un appel à «l'action immédiate de la communauté internationale pour mener une enquête approfondie et mettre fin à la persécution génocidaire des pratiquants de Falun Gong par le Parti communiste chinois».

Version anglaise: Chinese Military Hospitals Involved in Forced Organ Harvesting