L’Afghanistan accroît sa production d’opium

Écrit par Jack Phillips, Epoch Times
25.06.2012

Les Nations unies cherchent une solution

  • Un Afghan récolte et collecte la sève du bulbe du pavot dans la région de Mamoond Spin Ghar, le 6 mai.(Stringer: AFP / 2012 AFP)

L’Office des Nations Unies contre la Drogue et le Crime (ONUDC) a appelé l’Afghanistan à s’investir pour limiter sa production illégale d’opium, affirmant que, ces dernières années, l’effort avait été insuffisant.

Après avoir rencontré le président afghan Hamid Karzai, à Kaboul, Yury Fedotov, responsable de l’ONUDC, a déclaré: «Il faut faire beaucoup mieux».

L’Afghanistan produit environ 90% des récoltes mondiales illégales d’opium, utilisées pour la fabrication d’héroïne. En octobre 2011, l’ONUDC a rapporté que la production d’opium de l’Afghanistan avait augmenté de 7% au cours de l’année précédente et que le prix de l’opium fermier avait augmenté de 133% par rapport aux chiffres de 2010.

Une grande partie de l’économie de l’Afghanistan, nation appauvrie et déchirée par la guerre,  provient de la production du pavot, représentant jusqu’à 9% du PIB total, n’incluant pas les profits issus de la fabrication ni les gains des trafiquants.

La majeure partie de la production d’opium finance les groupes militants comme les talibans. Selon le bureau de Karzai, les régions où le contrôle gouvernemental est strict, ont vu une chute de la production d’opium, alors que dans les zones contrôlées par les militants, celle-ci s’est relevée.

«Nous devons mettre sur pied l’engagement politique nécessaire et une action concrète, si nous voulons obtenir un succès tangible contre les réseaux criminels qui font du commerce sur la mort et le malheur», a déclaré Fedotov.

Dans une déclaration, le bureau du président Karzai a affirmé que la culture de l’opium, courante depuis les années 1970,  a causé un «tort immense» à l’Afghanistan et à son identité. «Les Afghans reçoivent le blâme, alors que d’autres en tirent les bénéfices», a déclaré son bureau.

«Le trafic de drogue et le terrorisme international sont inextricablement liés et la plupart de ceux qui sont impliqués dans ce trafic ne sont pas Afghans», précise la déclaration.

Fedotov et Karzai sont en accord sur le fait qu’une «responsabilité partagée» entre le gouvernement local et les Nations unies est la meilleure façon d’agir sur la production d’opium d’un pays, qui génère le problème mondial du trafic d’héroïne et la consommation d’opiacées illégales.

Karzai a suggéré que l’Afghanistan ne pouvait régler toute seule le problème, insistant sur la nécessité d’un effort concerté entre les organisations internationales et les autres pays.

La culture des récoltes constitue l’intégralité des ressources de nombreuses familles afghanes. Les Nations unies ont déclaré qu’elles apporteraient des «modes de vies alternatifs» aux familles dépendantes de la culture de l’opium.

Selon les Nations unies, à cause de la prolifération des récoltes, l’Afghanistan détient un des taux les plus élevés de consommation d’opium, avec 2,65%. Conséquence: circulation débridée du VIH et augmentation de maladies telles que le SIDA et autres infections directement transmissibles, causées par les aiguilles des consommateurs de drogues dans le pays.

Les Nations unies ont ajouté qu’elles s’impliqueraient pour «réduire la demande de drogues» vers l’Afghanistan, tout en prenant des mesures sanitaires en matière de traitement et de prévention du VIH et du SIDA.

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