Les pays du «printemps arabe» glissent, tout comme le Japon

Écrit par Alex Johnston, The Epoch Times
25.06.2012
  • Des Libyens célèbrent dans les rues le 19 novembre 2011(攝影: / 大紀元)

Classement mondial de la stabilité des États

Des pays où les manifestations du «printemps arabe» ont éveillé l'espoir d'un avenir plus radieux, tels que l'Égypte, le Bahreïn, la Libye, la Syrie et la Tunisie, ont tous obtenu un moins bon score que l'année précédente selon l'Index des États en déroute (Failed State Index – FSI) publié la semaine dernière par l'ONG américaine Fund for Peace.

Le déclin de la Libye a été le «plus remarquable» et a établi un nouveau record pour une augmentation annuelle, soit de 16,2 points, alors qu'un score plus élevé indique plus d'instabilité. Le précédent détenteur du record était le Liban entre 2006 et 2007, avec une augmentation de 11,9 points en raison du conflit entre Israël et le Hezbollah.

Fund For Peace souligne que la position de la Libye a été affectée par la guerre civile, mais le pays s'en est remis quelque peu lorsque Mouammar Kadhafi a été tué et que le Conseil national de transition a pris le contrôle. Autrement, la situation aurait été pire.

Le FSI évalue 178 pays en utilisant 12 indicateurs sociaux, économiques et politiques, en plus de 100 sous-indicateurs de facteurs qui exercent une pression sur l'État. Sont considérés le développement inégal, les droits de la personne, les griefs des groupes sociaux, le nombre de réfugiés ou de personnes déplacées à l'interne et l'intervention étrangère. Un score élevé indique que l'État subit de fortes pressions, ce qui se traduit en un plus grand risque d'instabilité. Les pays les moins stables occupent le haut du classement.

Le Japon a probablement causé la plus grande surprise, alors que son score a augmenté de 12,5 points et a établi un record en tant que deuxième changement le plus radical depuis les huit années d'existence du FSI.

Bien qu'il possède un des indices de développement humain les plus élevés au monde et le troisième plus important produit intérieur brut, la mauvaise performance du Japon est attribuable au chaos causé par la triple catastrophe (séisme, tsunami, incident nucléaire) de mars 2011.

Le Japon a dû déclarer l'état d'urgence dans le Nord-Est alors que des centaines de milliers de personnes ont été déplacées, sans compter la perte de vies et les problèmes économiques. La catastrophe s'est avérée être le désastre naturel le plus coûteux de l'histoire, ayant causé 200 milliards de dollars en dommages de toutes sortes.

«Le record presque atteint par le Japon dans le FSI démontre comment même les États les plus stables sont vulnérables aux chocs soudains», affirme Fund for Peace.

La Somalie, la République démocratique du Congo (RDC) et le Soudan ont été qualifiés d’États les plus en déroute. Sans un gouvernement central depuis 1991, et souffrant du terrorisme, d'une insurrection et de piraterie, la Somalie s'accroche au titre peu enviable de pays le moins stable pendant quatre années consécutives.

La Grèce a aussi chuté en raison de la crise économique et de la difficulté à obtenir une aide financière de la zone euro. La Grèce a mal fait en ce qui a trait à la confiance de la population dans l'État et la capacité du gouvernement à fournir des services publics.

La plupart des 20 pays en haut du classement sont en Afrique, mais l'Afghanistan et l'Irak – deux pays ayant subi une intervention militaire principalement américaine – de même qu'Haïti, qui se remet encore du séisme dévastateur, arrivent également en haut du classement.

À l'opposé, les pays scandinaves (Finlande, Suède, Danemark et Norvège), de même que la Suisse, sont considérés comme les pays les plus stables. Le Canada (169e) est considéré comme le neuvième pays le plus stable, juste après l'Irlande.

Les États-Unis ont perdu du terrain en 2011 et sont maintenant classés 159e sur 177, un rang derrière le Royaume-Uni. Ils ne sont pas considérés comme aussi stables que la France et l'Allemagne, respectivement classés 162e et 164e.

Fund for Peace affirme qu'un pays avec des institutions gouvernementales fortes et stables basées sur la primauté du droit et la démocratie est considéré stable.

L'organisation dresse son index en se basant sur des statistiques compilées par différentes sources, notamment les Nations Unies, la Banque mondiale, des ONG comme Freedom House et Transparency International, ainsi que des sources commerciales comme The Economist Intelligence Unit.

Version anglaise : Arab Spring Countries Slip in Failed States Rating