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Lutte acharnée au sein du régime chinois concernant la liberté d'expression

Écrit par Jin Jing, The Epoch Times
26.06.2012
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  • Le premier ministre chinois, Wen Jiabao(攝影: / 大紀元)

Ce qui semble être une lutte acharnée au sujet de la liberté d'expression produit des messages officiels bien confus en Chine dernièrement. Le même jour, le premier ministre aux accents réformistes a demandé «plus de vérité», alors que le département de la Propagande du Comité central émettait la directive de contrôler davantage la presse.

Le 15 juin, Wen Jiabao a insisté que les dirigeants chinois devaient «parler vrai et écouter la vérité».

«Les dirigeants de la Chine devraient garder l'esprit ouvert à différents points de vue et ne pas simplement les écarter. Ils devraient plutôt apprendre des diverses opinions, particulièrement celles qui sont critiques», a déclaré Wen le 15 juin, selon la Radio nationale de Chine.

Wen a également souligné que sans la primauté du droit démocratique pour contenir les gens au pouvoir, «quelqu'un pourrait utiliser le pouvoir en ses mains pour violer ou piétiner la loi».

Mais, le même jour, le département de la Propagande du Comité central (DPCC), dirigé par le chef de la propagande Li Changchun, a émis une directive à toutes les agences de nouvelles de publier des reportages soulignant les «grandes réalisations» du Parti communiste chinois (PCC) des dix dernières années et de cesser de rapporter des nouvelles qui font mal paraître les autorités, au risque d'être sévèrement punies.

Ces directives conflictuelles ont à nouveau mis en relief les divergences entre l'approche réformiste de Wen Jiabao et le contrôle étouffant des médias exercé par le DPCC.

Sarah Cook, analyste principale de la recherche en matière de liberté sur Internet et en Asie de l'Est chez Freedom House, une ONG américaine militant pour la démocratie, souligne que ces divergences devraient être prises dans le contexte de l'actuel régime en Chine.

«Il n'est pas entièrement nouveau d'entendre des hauts dirigeants chinois parler de “démocratie”, de “vérité”, de “supervision”, de “primauté du droit”.»

«Si Wen Jiabao et d'autres responsables sont d'avis que les médias devraient pouvoir rapporter la vérité, alors il y a des couches et des couches d'institutions qui doivent être démantelées, en commençant par le département de la Propagande du PCC.»

Le Bureau municipal de la presse et des publications de Pékin a annoncé le 15 juin que les agences de nouvelles à tous les niveaux ne pouvaient rapporter des nouvelles négatives sans la permission du DPCC. Elles ne peuvent non plus rapporter des nouvelles à l'extérieur de leurs provinces, selon Boxun, un site de nouvelles en langue chinoise basé à l'étranger et opposé au régime.

L'annonce mentionne également que si un journaliste se fait prendre à rapporter une nouvelle à l'extérieur de sa province, il doit être dénoncé au DPCC et au Bureau de la presse et des publications, et le journaliste pourrait perdre son permis de travail. De plus, les nouvelles importantes ne peuvent être rapportées qu'avec la permission du DPCC.

«En pratique, si des journalistes découvrent des cas de torture ou de corruption, ou d'autres questions qui font mal paraître le PCC, ces journalistes pourraient être censurés, leurs articles ne seront pas publiés et ils pourraient être congédiés, voire emprisonnés», explique Mme Cook.

Un journaliste qui travaille pour le Southern Media Group, dans le Guangdong, affirme que l'agence de nouvelles est surveillée de près par le DPCC. Les journalistes se font avertir de ne pas rapporter des nouvelles dans d'autres provinces. «Dans les cas plus sérieux, le directeur de l'agence pourrait même être forcé de démissionner», explique-t-il.

Selon un reportage du China Digital Times (CDT), le DPCC a émis des directives spécifiques concernant deux récents évènements : le décès d'un militant du mouvement de la place Tiananmen, Li Wangyang, et l'arrestation de huit Chinois par la police indienne le 12 juin. Tous les médias chinois doivent s’abstenir de rapporter, d'effectuer des entrevues, de commenter les évènements ou de reproduire des articles de médias étrangers.

D'autres nouvelles – y compris celle sur les métaux lourds découverts dans le lait en poudre ainsi que celle sur les autorités locales qui ont forcé une femme enceinte de sept mois à avorter – étaient frappées d'autres restrictions. Pour ces nouvelles, seulement les articles de l'agence officielle Xinhua peuvent être utilisés. «Accorder plus d'importance, exagérer et fournir un reportage ou des commentaires locaux» est strictement interdit, rapporte le CDT.

Zhang Sutian, un chroniqueur habitant à l'étranger, a commenté à Époque Times que si le régime chinois levait la censure sur la presse, son système de propagande pour faire subir le lavage du cerveau à la population cesserait de fonctionner complètement et le PCC pourrait s'effondrer en un clin d'œil, tout comme le mur de Berlin. «C'est la raison pour laquelle le PCC garde un contrôle serré sur sa machine de propagande», explique-t-il.

Version anglaise : Chinese Regime’s Tug-of-War Over Free Speech

Plus de 204 718 434 personnes ont démissionné du PCC et de ses organisations.