Chypre: le prochain plan de sauvetage de l’Union européenne

Écrit par Ilya Rzhevskiy, Epoch Times
27.06.2012
  • Une vue de Petra Tou Romiou (le Rocher d’Aphrodite) dans la région sud-ouest de l’île de Paphos à l’est de l’île méditerranéenne de Chypre, le 1er juin dernier.(Staff: PATRICK BAZ / 2012 AFP)

L’Eurozone ne connaît pas d’accalmie, car Chypre, le plus petit membre de l’UE pourrait demander une aide financière au fonds de sauvetage de l’Union. Une somme estimée à environ 10 milliards d'euros est nécessaire pour garantir les finances en difficulté de l’île. Les difficultés subites de Chypre – un petit pays relativement stable, connu pour ses lieux de vacances et ses merveilleuses plages – peuvent surprendre.

La cause sous jacente aux déboires de Chypre est que le pays a placé l’essentiel de ses investissements nationaux en Grèce avant la crise et, par conséquent, a perdu environ 74% de ses investissements dans les obligations d'État grecques ce qui a conduit les deux principales agences de notation à dégrader la  note de Chypre. Voir sa notation dégradée signifie que Chypre doit payer 14% d'intérêt sur ces nouvelles obligations décennales – un prix trop élevé pour n'importe quel pays. Ce qui laisse à l’île peu d’options pour obtenir un financement et l'une d’elles est le fonds de sauvetage de l’UE.  Dimitris Christofias, président de Chypre depuis 2008 déclarait: «Certes, je ne dis pas avec certitude que  nous allons négocier notre entrée dans le mécanisme de soutien. Mais je ne veux pas l’exclure complètement».

 

Parmi les banques, la Chypre Popular Bank est la plus sérieusement touchée, car elle a investi massivement dans les obligations grecques et a donc subi de grosses pertes.

A ce sujet, Alex Apostolides, professeur d'économie à l’université européenne de Nicosie déclarait au Wall Street Journal: «Les effets de la crise grecque commencent seulement à se faire sentir à Chypre et le pays n’a probablement pas d’autres recours que de demander l’aide européenne. Il y a eu un rétrécissement de toutes les autres options préalablement disponibles, à tel point que recourir au FESF [le Fonds européen de stabilité financière] est de plus en plus probable, pour ne pas dire inévitable».

 

Au-delà de l’investissement financier en Grèce, toute l'économie de Chypre et la culture du pays sont intimement liées à celles de son voisin. Les deux pays partagent la même langue et la Grèce reste le principal partenaire commercial de Chypre. Les effets désastreux de la crise financière grecque ont de fortes répercussions à Chypre, qui espère que la Grèce acceptera les mesures d'austérité et demeurera ainsi dans la zone euro. La réintroduction de la  drachme en Grèce rendrait les choses plus compliquées pour Chypre, car elle entraînerait de nouvelles pertes, la Grèce n’étant plus en mesure de rembourser ses prêts restants, ni de continuer à faire des affaires avec sa monnaie dévaluée.

Chypre cherche son plan de sauvegarde

Fin 2011, Chypre empruntait 2,5 milliards d'euros à la Russie avec un taux d'intérêt relativement bas, bien en dessous du taux du marché auquel elle emprunterait aujourd'hui. Cependant, cet argent ne suffira pas pour compenser la perte de 74 % des investissements de Chypre en Grèce. Aujourd’hui le pays tente d'obtenir des prêts similaires à bas prix avec la Chine.

Outre les emprunts à la Russie et sa candidature pour un prêt du fonds de sauvetage de l’UE, Chypre est prête à introduire des mesures d’austérité afin de réduire son déficit budgétaire à 2,5%. Le Président Christofias annoncerait le mois prochain des mesures concrètes.

En 2008, Chypre opérait son entrée dans la zone euro. Son PIB total est de 23 milliards d'euros, dont 17,3 sont exposés en raison du commerce et d’autres impacts grecs. Chypre a une population de seulement 1 million d’habitants répartie sur une superficie de 9.251 km².

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