Les entreprises chinoises à «l’école de la fraude»

Écrit par The Epoch Times
03.06.2012

Le NASDAQ souhaite réduire les risques engendrés par les entreprises chinoises de «fusion inversée»

  • CHINE, Pékin: Le chef exécutif de la direction du Nasdaq Bob Greifeld (3e à partir de la droite) sonne l’ouverture de la séance du NASDAQ au Grand Hyatt de Pékin, avec l’ambassadeur des États-Unis en Chine, Clarke Randt à gauche à côté de lui, le 3 avril 2007 à Pékin. Un total de 40 entreprises chinoises avaient été cotées à la bourse américaine. Aujourd’hui un système de fraude au détriment du marché boursier américain est utilisé par les entreprises chinoises utilisant des méthodes sournoises pour récupérer des investissements.(Stringer: China Photos / 2007 China Photos)

Habituellement, tout un chacun va à l’université pour y bénéficier d’enseignements productifs et de qualité. Cependant, une récente «école de la fraude» en Chine, a trouvé une niche des plus lucratives en enseignant aux petites firmes comment trafiquer leurs bilans financiers pour pénétrer le marché des capitaux américains et récolter des millions de dollars provenant d’investisseurs peu méfiants. L’école a été décrite dans l’article d’un journal chinois, début avril. Celui-ci, titré Révéler le désastre des multiples «concepts chinois», se réfère à une école de la fraude anonyme qui serait sous investigation policière chinoise. L’auteur présupposé de l’article, John Caines, n’a pas établi formellement son lien avec la dépêche. Le journal qui a édité l’article, le Fortune Today, n’a d’ailleurs pas souhaité répondre à un email concernant l’identité de John Caines.

L’article précise que cette «école de la fraude», actuellement banque d’investissement, conseille les entreprises chinoises qui souhaitent faire de l’argent rapidement en leur montrant comment jouer avec le marché boursier aux Etats-Unis. Les combines frauduleuses incluent la création de faux contrats de vente, la fabrication de documents officiels et le maquillage des bilans  financiers. Ces documents sont ensuite crédibilisés par un faux «imprimatur» avec l’aide d’un commissaire aux comptes coopératif. En ce moment-même, cette compagnie n’est pas encore côtée en Chine.

La boue est transformée en or lorsque les bilans financiers montrent une croissance rapide et un large profit, qui attirent alors des investisseurs étrangers. Des fonds privés sont alors obtenus, l’étape finale étant d’être côtée aux Etats-Unis. Cela est généralement mis en place par une «fusion inversée», où l’entreprise chinoise fusionne dans la «coquille vide» d’une ancienne firme américaine ayant encore des cotations boursières.

L’entreprise est alors listée comme étant en dehors du marché réglementé, avec des exigences moins strictes pour la vente d’actions. Des financements fictifs, fournis par l’école de la fraude à la société, donnent l’illusion que l’entreprise est en croissance. L’école de la fraude donne des instructions détaillées sur la manière dont on peut maquiller ses revenus, ses profits et sa balance commerciale. Mais elle peut aller encore plus loin en produisant de fausses listes de clients et de coordonnées d’investisseurs, afin de pouvoir «vérifier» que la firme fait des affaires. Selon l’article, tout est préparé à l’avance.

Comme la société tente d’être côtée sur un marché de change réputé comme le NASDAQ ou le New York Stock Exchange, elle doit rechercher davantage de commissaires aux comptes réputés et conduire la supercherie de manière encore plus sophistiquée. Une entreprise est capable, par exemple, d’embaucher des travailleurs temporaires, d’organiser de faux inventaires ou d’acheminer des camions momentanément afin de les présenter aux investisseurs et aux commissaires aux comptes lors d’une inspection. Lorsque les inspecteurs s’en vont, tout ce petit monde rentre à la maison.

Les sociétés qui pratiquent ce genre de méthodes en Chine sont capables d’aller aussi loin car elles peuvent acheter la coopération d’officiers locaux. Des scellés d’offices gouvernementaux montrant certaines transactions foncières n’ayant jamais eu lieu ou encore des soldes de comptes en banque indiquant des fonds fictifs représentent quelques unes des manœuvres frauduleuses découvertes par des chercheurs.

L’article concernant ces écoles de la fraude a été repris par Muddy Waters Research LLC, une organisation de recherche spécialisée dans la révélation de l’existence de sociétés frauduleuses. Lorsque le prix de l’action de la société en fraude décline – après l’exposition de ses fraudes par l’organisation Muddy Waters – la firme essaye de profiter jusqu’au bout de son statut à travers une pratique nommée «vente à découvert».

Muddy Waters a tenté d’identifier l’école de la fraude en question et suggère qu’il s’agit de la firme «Chief Capital LTD», basée à Hong Kong, et dont le site web indique au moins une société qui a contribué à apporter aux États-Unis ce qui sera identifié plus tard par les vendeurs à découvert comme une fraude. La compagnie Chief Capital n’a pas souhaité répondre aux appels téléphoniques demandant des explications.

L’appétit des investisseurs pour les entreprises chinoises entrées au États-Unis après le processus de fusion inverse a décliné en 2010 et 2011, après qu’une série de compagnies potentiellement prometteuses se soient révélé être des escroqueries.

Avec la découverte de ces scandales, le NASDAQ qui avait, à un moment donné, courtisé les entreprises chinoises, a depuis durci le ton. Au cours d’un comité d’audience début 2011, Michael Emen, vice président principal des Listes de Quotations a déclaré: «Le principal défi règlementaire auquel nous sommes confrontés est de savoir comment atténuer efficacement les risques réglementaires et de réputation liés à l’inscription des entreprises chinoises de fusion inversée».