Des géologues percent le mystère des rochers volants des îles d’Aran

Écrit par Héloïse Roc, Epoch Times
30.06.2012

  • Une vue sur l’île d’Aran, c’est la plus grande île de l’estuaire de la Clyde, avec une superficie 432 km2.(攝影: / 大紀元)

Les îles d’Aran forment l’un des lieux les plus étonnants d’Irlande! On comprend difficilement comment des hommes ont pu s’installer sur des terres aussi arides, couvertes de cailloux, fouettées par les vents. Mais, on accepte volontiers que des moines ou des artistes aient pu chercher dans ces lieux la solitude et la tranquillité. Les paysages sont si particuliers qu’ils restent à jamais dans la mémoire de ceux qui ont foulé son sol.

Perchées au sommet des falaises abruptes du littoral des îles d’Aran en Irlande, les crêtes de rochers géants ont intrigué les géologues pendant de nombreuses années. Les chercheurs se sont demandé «quelles sont les forces qui pourraient avoir arraché ces roches des falaises, et les avoir déposées loin dans les terres?».

Des chercheurs pensaient alors que seul un tsunami avait pu soulever ces roches, les vagues des tempêtes n’étant pas assez puissantes pour transporter des rochers aussi haut et aussi loin à l’intérieur des terres. Mais l’idée du tsunami a été rapidement écartée. En effet, il semble peu probable que des tsunamis aient pu créer des alignements qui évoquent la limite des marées sur les plages. C’est ainsi que de nouvelles recherches ont été faites. Elles sont publiées dans le Journal Géologie. Les géologues prétendent que les ondes et les remous du vieil océan, avec l’aide de quelques fortes tempêtes, ont fait le travail.

Les géologues ont écarté l’hypothèse des raz-de-marée

Les chercheurs du département de géosciences de Williams College aux États-Unis ont écarté l’hypothèse des raz-de-marée en vérifiant le mouvement récent des blocs de roche. De plus, le dernier tsunami répertorié est celui provoqué par le tremblement de terre de Lisbonne de 1755. Puis, par des relevés photographiques pris entre 2006 et 2011, ainsi que des cartes topographiques précises du XIXe siècle, les blocs ont été comparés et l’évidence a vu le jour. Les roches et blocs de pierre sont récents, ils sont postérieurs au séisme de 1755. De plus, une datation au carbone 14 a été faite sur des palourdes prélevées dans les fissures des rochers. Les résultats montrent que les blocs les plus anciens datent d’environ 1.800 ans, tandis que les plus récents ont moins de 60 ans. L’équipe de chercheurs a fait cette recherche à partir d’un bloc pesant environ 78 tonnes, éloigné du niveau de la mer de 36 pieds et poussé à l’intérieur des terres.

Les tempêtes sur la côte sont puissantes

  • Les paysages sont si particuliers qu’ils restent à jamais dans la mémoire de ceux qui ont foulé son sol.(攝影: / 大紀元)

Pour les chercheurs Rónadh Cox et ses collègues, si les raz-de-marée jouent un rôle dans l’érosion de la falaise et le transport des rochers, ils ne sont pas les seuls. Les tempêtes sur la côte des îles d’Aran sont probablement assez puissantes pour être à l’origine des empilements observés. La disposition du rivage des îles d’Aran donne une explication. Les falaises à pic du versant atlantique obligent les vagues à dévier brusquement dans leur course. Ce reflux peut amplifier les vagues à venir. Ainsi une onde de tempête occasionnelle peut devenir plus violente que prévu initialement et les vagues s’approchent des côtes sans retenue.

Un physicien se joint à l’étude

Rónadh Cox prévoit d’ajouter un physicien à l’équipe de recherche. Il veut faire la lumière sur le dynamisme des mouvements de vagues sur les îles d’Aran et faire la preuve de ce que l’équipe avance. Les chercheurs ont compris que les ondes de choc des tempêtes sont plus importantes que prévu. Des habitants, au cours de leur vie, confirment le déplacement d’énormes rochers sur l’île, malgré qu’il n’y ait pas eu de tsunami depuis 1755. Rónadh Cox insiste: «Sauf si vous aviez des petits hommes verts venant de Mars pour porter les rochers, dans la logique il ne peut y avoir que les vagues des tempêtes».

Les îles d’Aran ont influencé l’art et la littérature

Le peuplement sur les îles d’Aran est très ancien. Des monuments funéraires riches en objets datent de l’âge de bronze. Au VIe siècle, l’archipel a été le lieu de l’un des premiers établissements monastiques d’Irlande. Saint Enda d’Aran y a fondé plusieurs monastères où il a formé, jusqu’à sa mort en 530, des centaines de moines chrétiens. Les disciples d’Enda ont ensuite essaimé dans tout le pays. Les îles d’Aran ont eu par ailleurs une influence sur la littérature et les arts en général qui dépasse de beaucoup leur petite taille. La culture particulière, l’histoire et les paysages grandioses de ces îles et la survie de la langue et de la culture irlandaise ont attiré de très nombreux auteurs et voyageurs de toutes sortes. Les récits de leur séjour sur ces îles sont devenus des monuments de la littérature et du cinéma.

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