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Chine: un puissant organe de sécurité est davantage affaibli

Les chefs de police ne pourront plus siéger sur la CAPL

Écrit par Wen Jun, The Epoch Times
10.07.2012
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  • Des agents de la Police populaire armée montent la garde sur la place Tiananmen. (Brown/AFP/Getty Images)

Le pouvoir de Zhou Yongkang a été davantage circonscrit récemment alors que les hauts dirigeants chinois ont décidé d'interdire aux chefs de police d'occuper des postes de secrétaire au sein de la Commission des affaires politiques et législatives (CAPL), une pratique ayant vu le jour il y a une dizaine d'années.

Zhou Yongkang a pris les commandes de la CAPL en 2007 et, par la suite, la Commission a accru son contrôle sur l'appareil de sécurité chinois, devenant essentiellement une organisation de type gestapo qui fonctionne au-dessus de la loi.

L'abolition du double emploi va affaiblir l'emprise de Zhou sur l'appareil policier/paramilitaire. Le site Takungpao.com de Hong Kong a rapporté, le 3 juillet, que le double emploi n'était plus autorisé dans 23 provinces, villes et municipalités.

The Economist a également rapporté que des 30 comités provinciaux du Parti communiste établis jusqu'à maintenant, seulement dix incluent le chef de police régional, alors qu'il y a moins de cinq ans 14 y siégeaient. «Ce changement dans l'organisation provinciale fait qu'elle ressemble davantage au gouvernement et au parti central, où le ministre de la Sécurité publique, Meng Jianzhu, n'est pas un des 24 membres du Politburo, et encore moins sur le Comité permanent [du Politburo, plus haute instance qui régit la Chine]», indique l'article.

Ce modèle permettant le double emploi a vu le jour en 2003 avec l'objectif d'augmenter le poids politique du Bureau de la Sécurité publique, qui régit les forces de sécurité domestique. Cela cadrait également avec un effort plus vaste d'augmenter l'influence et le pouvoir de la CAPL, car elle obtenait ainsi un meilleur accès à la force policière.

Pour les dirigeants actuels, la menace posée par une CAPL toute-puissante s'est clarifiée en février dernier lorsqu'un complot pour affecter la configuration des plus hauts échelons du pouvoir a possiblement été révélé par le chef du Bureau de la Sécurité publique de Chongqing de l'époque, Wang Lijun, alors qu'il tentait de faire défection au consulat américain de Chengdu. Wang aurait révélé que Zhou Yongkang et son protégé Bo Xilai, à l'époque dirigeant la mégalopole de Chongqing, planifiaient d’empêcher l'ascension de Xi Jinping à la tête du régime chinois.

Depuis cet incident, le président Hu Jintao, le premier ministre Wen Jiabao et le vice-président Xi Jinping ont adopté une série de mesures visant à affaiblir la CAPL et Zhou Yongkang, selon Zhou Xiaohui, chroniqueur de The Epoch Times. Ceci fait partie d'une «enquête non publique» sur  Zhou Yongkang et cela vise à reprendre contrôle des forces armées et à purger les alliés de Zhou Yongkang au sein de la CAPL, explique Zhou Xiaohui.

Des reportages dans les médias chinois font également état des bouleversements politiques.

Le 18 juin, le Study Times, une publication de l'École du Parti du Comité central du Parti communiste chinois (PCC), qui est contrôlée par Xi Jinping, a critiqué la performance de la CAPL en matière de maintien de la stabilité. L'article, intitulé Qui gère l'ordre social?, mentionne qu'historiquement le leadership du PCC sur le front social était l'affaire de la CAPL. L'article suggère que la gestion actuelle de la CAPL n'arrive pas à combler ce rôle.

Un journal officiel de la CAPL, le Legal Daily, a publié un article le 25 juin écrit par l'ex-vice-ministre de la Justice, She Mengxiao. Elle a écrit sur la période quand l'ex-dirigeante de la CAPL, Qiao Shi, était en poste et sur les réalisations de Qiao Shi en matière d'avancées dans les systèmes démocratique et judiciaire en Chine.

L'article cite des analystes qui estiment que Qiao Shi et Zhou Yongkang considèrent la CAPL de manière complètement différente. Beaucoup ont vu, dans cet organe même de la CAPL, une critique de la gestion actuelle.

Peter Mattis, rédacteur en chef de la publication China Brief de la Jamestown Foundation, a écrit dans un article publié dans The Diplomat le 29 juin que «lors du 18e Congrès du Parti cet automne, l'importance de la position de Zhou pourrait être diminuée pour son successeur (probablement Meng Jianzhu), dans un changement qui pourrait aussi engendrer un remaniement des portefeuilles au sein du Comité permanent».

Zhou Yongkang fait partie du Comité permanent du Politburo, mais des rumeurs circulent à l'effet qu'il va perdre son siège lors du Congrès et que le nombre de membres du comité passera de neuf à sept.

À la veille du 18e Congrès, le PCC a également accéléré la purge dans les systèmes de justice provinciaux, diminuant ainsi l'emprise de la CAPL et de Zhou sur le système judiciaire.

Durant le remaniement des comités permanents provinciaux, les dirigeants de la CAPL et des forces armées se voient exclus du comité permanent. Ces positions sont plutôt données au secrétaire adjoint du PCC ou au maire adjoint de chaque ville.

Selon le chroniqueur Zhou Xiaohui, la CAPL a dépassé les limites de son autorité et a ainsi causé des difficultés pour la gouvernance locale. Selon lui, si le secrétaire général du PCC (Hu Jintao) souhaite reprendre contrôle sur la gestion de l'ordre social, Zhou Yongkang doit au moins être rétrogradé au niveau du Politburo (qui contient de 25 à 30 membres), le deuxième plus haut organe de pouvoir en Chine.

Selon Zhou Xiaohui, les récents évènements en Chine démontrent clairement que Zhou Yongkang a chuté et que Hu Jintao a sans aucun doute repris le contrôle du 18e Congrès.

 

 

 

Version anglaise : China’s Top Leaders Move to Further Weaken Gestapo-Like Organization

Plus de 204 718 434 personnes ont démissionné du PCC et de ses organisations.