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Témoignage d’un jeune chinois persécuté en Chine

Écrit par Epoch Times
21.07.2012
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  • France, Paris. Wang Zhe un jeune pratiquant chinois de Falun Gong interviewé par la télévision New Tang Dynasty devant l’Ambassade de Chine le 20 juillet 2012. ( Laurent Gey, Epoch Times)

Lors de la commémoration le 20 juillet 2012 des 13 ans de persécution du Falun Gong, Wang Zhe un jeune pratiquant chinois ayant subi la persécution en Chine et récemment arrivé en France a pu témoigner de la persécution qu’il a enduré et qui a failli lui coûter la vie en Chine. Ci dessous son témoignage prononcé lors d’une conférence à Marseille avec Amnesty International et l’ACAT et qu’il a répété devant l’Ambassade de Chine ce vendredi.

Bonjour à tous, je m’appelle Wang Zhe. Je remercie Amnesty International, ACAT et Les Amis de l’Empire du Milieu de me laisser cette chance de pouvoir témoigner de la persécution que j’ai subie et que les autres pratiquants continuent à subir même aujourd’hui. J’ai 33 ans. J’ai commencé à pratiquer le Falun Gong fin 1997, après qu’un membre de ma famille m’a présenté cette méthode. Depuis quelques années, j’avais attrapé une maladie dermatologique infectieuse à l’hôtel où je travaillais et malgré plusieurs visites dans différents hôpitaux, aucun médecin n’était arrivé à me guérir.

À la fin de l’année 1997,  j’ai lu entièrement le Zhuan Falun du Falun Gong. Après avoir lu ce livre plusieurs fois, j’ai commencé à faire les 5 exercices. Après une semaine, des dizaines de pustules sont apparues soudainement sur mon corps. Puis, après trois ou quatre jours, elles ont éclaté libérant pus et sang. Une semaine plus tard, j’avais complètement récupéré de cet état et je me sentais détendu dans tout mon corps, comme je ne l’avais jamais été auparavant. La maladie dermatologique avait totalement disparu sans médicament ni aucun traitement médical ou chirurgical.

Après cela, j’ai commencé à pratiquer et échanger régulièrement avec le groupe local de pratiquants et je participais aussi à enseigner à de nouvelles personnes les exercices. Cette période d’un an et demi de ma vie était très heureuse et ces souvenirs là, me sont très chers. A cette époque, j’avais réussi mon permis de conducteur d’autocar et j’ai été embauché par une société autocariste.

Tout a commencé le 11 avril 1999, lorsqu’un scientifique controversé He Zuoxiu, a publié un article pour diffamer le Falun Gong dans un magazine de l’institut d’éducation de Tianjin. Cet article avait repris le cas cité par la télévision à Pékin en 1998 et qui a été reconnu plus tard comme une histoire fausse. Ayant vécu une amélioration dans ma vie grâce à cette pratique, je pouvais témoigner objectivement de la situation du Falun Gong. Après avoir entendu que des pratiquants se rendaient auprès des éditeurs de l’institut d’éducation de Tianjin pour dénoncer les diffamations contenues dans l’article, je m’y suis rendu aussi.

Quand je suis arrivé sur place, Le 21 avril, la cour était pleine de pratiquants de Falun Dafa. Vu le grand nombre de personnes, seuls quelques-uns ont été choisis pour aller s’exprimer dans les bureaux des éditeurs. Les autres, dont je faisais partie, sont restés  dehors tranquillement à lire le livre en attendant le résultat des discussions. De temps en temps, les pratiquants sortaient des sacs en plastique pour ramasser les ordures dans la rue. Il y avait aussi beaucoup de policiers, mais tout ce monde était paisible et calme.

Comme il n’y avait pas eu de réponse du magazine, les pratiquants sont constamment retournés à l’institut jusqu’au 24 avril. Mais ce jour-là, la police a commencé les arrestations. A ma connaissance 45 personnes ont été arrêtées. La Police fit preuve de violence, il y eu beaucoup de pratiquants blessés et ensanglantés. Suite à ces évènements, certains pratiquants sont allés au gouvernement municipal de Tianjin pour demander de l’aide. Les officiels leur on dit d’aller à Pékin pour résoudre ce problème. Alors plusieurs pratiquants y sont allés dans la nuit du 24 avril, espérant que le gouvernement central résoudrait correctement et de façon juste les évènements de Tianjin. C’était pour cette raison là, que 10 000 pratiquants se sont retrouvés à Pékin pour manifester pacifiquement.

Après cet événement, la Police a demandé à tous les responsables des points de pratiques de Falun Gong, de collecter auprès de tous les pratiquants, leurs coordonnées, leurs expériences ainsi que les bienfaits qu’ils ont ressentis et les guérisons qu’ils ont vécus. J’ai écris comme les autres une lettre sur moi-même, mais nous n’étions pas conscient que c’était en fait une ruse du PCC pour collecter des informations détaillées sur les pratiquants du Falun Gong. Plus tard, ces informations furent utilisées par le PCC pour persécuter les pratiquants.

En Juin, le lieu où j’allais pratiquer les exercices, juste devant les locaux du Trésor Public, nous a été refusé. Les officiels et la Police nous ont éjectés en nous annonçant que le Falun Gong n’avait plus le droit de pratiquer dans ce lieu. Puis, le 20 juillet, les arrestations à grande échelle ont débuté. Le gouvernement commença à réprimer publiquement le Falun Gong en diffusant une fausse propagande dans tous les médias. Ils ont discrédité le Falun Gong et développé une ambiance de terreur dans tout le pays. Je trouvais cela tout à fait injustifié et diffamatoire, je pensais que quelqu’un ou un groupe avait monté un coup contre le Falun Gong.

En novembre 1999, je suis allé à Pékin avec d’autres pratiquants pour clarifier les choses et dire la vérité. Quand nous sommes arrivés au bureau des pétitions, il y avait beaucoup de policiers de toutes les différentes régions de la Chine, qui se préparaient à arrêter les pratiquants de leurs régions respectives. J’ai été arrêté. Après l’enregistrement de mes coordonnées, j’ai été ramené au deuxième service de la Police de Tianjin, et détenu avec 20 à 30 autres pratiquants à l’antenne de Police de Beichen. A ce moment là, la chaine de télévision de Beichen nous filma pour pouvoir monter toute une machination contre le Falun Gong. Cette vidéo fut diffusée en novembre. Ils m’avaient dit qu’ils me détiendraient pendant quinze jours, mais finalement ils m’ont détenu un mois et demi. La société d’autocar pour laquelle je travaillais, sous la pression du PCC, m’a licencié dès ma sortie de détention.

A partir de ce moment là, à chaque date anniversaire d’un événement politique (comme fête du PCC 1er octobre, 4 juin le massacre de Tiananmen, les jeux olympiques 2008, 20 juillet début de la persécution), des membres de l’association de recherche sur le Falun Gong, comme Li Chang, Ji Liewu, Wang Zhiwen et Yao Jie, étaient arrêtés et j’étais constamment harcelé chez moi par la Police. Ils vérifiaient ce que je faisais et me surveillaient tout le temps. Ils avaient peur que j’aille à Pékin.

Pour pouvoir continuer à gagner ma vie, j’ai suivi une formation de coiffeur et commença à travailler dans un salon de coiffure, et durant toute cette année j’ai pratiqué secrètement chez moi, sans manifester.

Le 23 janvier 2001, le PCC fabriqua l’incident de l’auto immolation de la place Tiananmen, dans le but de calomnier le Falun Gong. A partir du mois de mai, d’autres pratiquants et moi-même, nous nous mîmes à fabriquer des DVD pour révéler la vérité sur ce faux incident. Un pratiquant fut arrêté et m’a dénoncé à la Police, n’ayant pas pu résister aux tortures.

Je fus donc arrêté par la Police de Tucheng dans l’arrondissement de Hexi, sur mon lieu de travail à 16h00 le 20 juillet 2001. Dés mon arrivée au commissariat, la Police me tortura parce que je ne voulais pas révéler où j’avais obtenu les matériaux pour fabriquer les DVD. Elle utilisa la technique de torture appelée « Faire l’avion », qui est une torture douloureuse, entrainant une torsion des mains vers l’arrière.

Après avoir gardé cette position plusieurs heures, j’ai ressenti une douleur indescriptible. Dans la nuit, la directrice du commissariat nommée Wang, me mit une paire de menottes et de fers spéciaux. Je ne leur ai pas parlé. Je ne leur ai jamais donné des informations sur les DVD. En pleine nuit, je fus attaché entre deux lits où je devais rester dans une position accroupie toute la nuit jusqu'à 07h00 du matin. A 09h00 ou 10h00, le sous directeur continua mon interrogatoire. Il me frappait violemment la figure quand je ne répondais pas à ses questions. Il continua à m’interroger et à me frapper jusqu'à ce que mon nez se mette à saigner. A partir de ce moment là, l’audition de mon oreille gauche était devenue moins bonne que celle de l’oreille droite.

La persécution ne s’arrêta pas là. Ils me menottèrent à un lit, ce qui m’empêcha complètement de bouger, me lever, et de me mettre assis. Ils utilisèrent un grand ventilateur pour me souffler dessus pendant plusieurs heures. Finalement, ils ont utilisés les mensonges et la manipulation pour me faire avouer l’origine des matériaux pour clarifier la vérité. Le commissariat de Hexi, me condamna à 3 ans dans un camp de travaux forcés.

En septembre 2001, je fus envoyé au camp de travaux forcés de Qingbowa. Après plus d’un mois, je fus transféré au camp de travaux forcés de Shuangkou à Tianjin. Je faisais parti de la troisième escadrille. Là, tout le monde devait travailler dur de 06h00 a 23h00 tous les jours ; ce qui se traduit en une journée de travail de 15 heures. Parce que j’étais nouveau et que je n’avais pas encore abandonné mes croyances, le soir après le travail, ils me faisaient un lavage de cerveau pendant quelques heures. Alors je ne dormais que 2 à 3 heures par jour seulement. Ce genre de traitement continua pendant plus d’un mois.

Pendant mon incarcération dans le camp de travaux forcés, j’ai  rencontré d’autres pratiquants de régions différentes. Nous récitions ensemble le Zhuan Falun et nous nous encouragions mutuellement.

En juillet 2002, je fus transféré à la deuxième escadrille parce que je n’avais toujours pas abandonné mes croyances. Le 15 août 2002, tous les disciples du Falun Gong de la deuxième escadrille furent battus, la police demandait à des prisonniers non pratiquants de Falun Gong de nous battre avec un gros bâton et ensuite de nous emmener à l’usine. Deux pratiquants ont été très gravement battus, dont un qui faisait les exercices de Falun Gong au même endroit que moi. Les agresseurs sont Wu Guoliang, Li Wenhong et un autre homme dont j’ai oublié le nom. Les  policiers responsables sont Zheng Junhong ; Meng Zhaosheng, Wang Kui et Li Hua.

Quand ils nous ont transféré à l’usine, ils nous ont continuellement frappés. Soudain un ancien pratiquant du nom de Chen Baoliang se leva pour les arrêter, mais les policiers Zheng Junhong, Meng Zhaosheng, Wang Kui et Li Hua ordonnèrent à des prisonniers non pratiquants dénommés Li et Wu, de battre Chen Baoliang avec des gros bâtons. Ces prisonniers ont attaché les mains de Chen Baoliang derrière son dos, lui ont mis du scotch sur la bouche et n’ont pas arrêté de le battre. Rapidement Chen Baoliang tomba au sol. Wu Guoliang et d’autres prisonniers lui ont même sauté dessus et donné des coups de pieds violents sur sa poitrine. Après un moment, le visage de Chen Boaliang est devenu pâle et sa respiration très faible.

Quand Chen Baoliang essaya de se lever, d’autres pratiquants ont voulu l’aider, mais les prisonniers bourreaux les firent retourner à leur place en criant : « Voyons voir qui ose l’aider, si je comprends vous ne voulez pas rester vivant ! ». Chen Boaliang essaya de son mieux d’avancer de quelques pas mais retomba au sol immédiatement. Cette fois, les policiers étaient inquiets et ont appelé une ambulance tout en nous faisant rapidement aller vers les ateliers. Dans l’après midi, ces mêmes policiers nous demandèrent de retourner aux dortoirs. Il se mit à pleuvoir fortement et cela continua bien après que nous y soyons arrivés. Ensemble nous pleurions pour la justice dans nos cœurs. A chaque fois que je pense à cette scène, les larmes me montent aux yeux.

Le soir je suis allé au bureau pour demander des nouvelles de Chen Baoliang. Le policier nommé Meng a répondu que : « Chen Baoliang est mort d’une crise cardiaque. Nous avons prévenu sa famille. Vous ne devez rien dire ». J’étais très en colère quand j’ai entendu ces mots et lui ai dit : « Vous mentez ! J’ai vu Chen Baoliang être battu à mort. Je ferrai en sorte que justice soit faite, vous êtes des assassins ! » Je me rappelle encore très clairement ce que me répondit le policier. Il me regarda du coin de l’œil et me dit : « Jeune homme, tu devrais faire plus attention à toi. »

Le lendemain, il y avait beaucoup de policiers dans les couloirs du bâtiment du dortoir. Mon nom et celui de trois autres pratiquants furent appelés. Ils nous ont amenés au bureau et un des policiers me demanda : « comment sont tes mains ? Est ce que je peux les voir ? » A cause des mauvaises conditions sanitaires, mes mains étaient recouvertes de plaies et j’avais la gale. Quand je lui tendis les mains il me les menotta dans le dos et m’emmena dans une voiture où il y avait déjà un autre pratiquant. La police m’ordonna de m’asseoir et nous dit : « Taisez-vous ! Arrêtez de crier ! Autrement je vais vous sceller la bouche avec du scotch ! »

J’étais envoyé au camp de travaux forcés de Qingbowa et faisais partie de la septième escadrille. Excepté quelques pratiquants, tous les autres prisonniers étaient des toxicomanes. Ce lieu était très malsain. Il y avait toujours de la drogue dans ce camp et la police faisait rentrer de la drogue pour se faire de l’argent. Les policiers m’ont nommé « Le Non-Transformé » parce que je n’obéissais pas à leurs ordres. Ensuite la police arrêta les visites mensuelles de ma famille. La nourriture était très sale. Il y avait toujours les marques de rats sur le pain et des bestioles dans la soupe au chou.

C’est autour de novembre 2002 que la police a testé mon sang sans donner de raison. Maintenant, je sais qu’à cette période là, les prélèvements forcés d’organes sur les pratiquants de Falun Gong étaient à leurs apogées.

Le chef des prisonniers, m’a expliqué qu’avant la transformation obligatoire des pratiquants du Falun Gong pour leur faire abandonner leurs croyances, la police avait fait un test sur un cochon. Quand ils ont utilisés 4 matraques électriques pour choquer le cochon, le cochon est mort rapidement. Mais actuellement la police utilise 6 à 8 matraques électriques pour choquer les pratiquants du Falun Gong.

En janvier 2003, le camp commença la transformation obligatoire des pratiquants du Falun Gong. La police avait libéré tout un étage du bâtiment et l’ont nommé centre de lavage de cerveau. A chaque instant il y avait toujours quatre pratiquants détenus dans ce centre. Je fus envoyé au centre de lavage de cerveau après une grève de la faim d’un mois. Dés mon arrivée, Ils m’ont sévèrement battu au point que je suis tombé à terre. Six personnes se sont mises debout sur mes membres et mon corps. Ils ont utilisés six matraques électriques pour choquer les endroits sensibles de mon corps, comme la paume des mains, la plante des pieds, le haut de la tête, le cou et la bouche.

J’étais devenu très faible suite à cette grève de la faim d’un mois mais les policiers ont continué à me choquer.  Rapidement, comme je ne bougeais plus et ne disais plus rien, ils ont arrêté de me choquer. A cet instant là, ma conscience était brouillée et je n’avais plus de force ; je sentais l’air du sol qui était plein de l’odeur de chair humaine brûlée et le craquement des matraques électriques résonnait dans mes oreilles. Apres plusieurs jours de ce traitement, une grosse pustule s’est formée sur mon dos. J’étais à la limite de la tolérance physique et mentale. Un soir, j’ai craqué, et j’ai essayé de me couper une veine dans le bras avec un clou. J’espérais par ce geste échapper aux tortures. Je fus envoyé à l’hôpital pour quelques jours et ensuite renvoyé au centre de lavage de cerveau. J’étais très faible et je ne pouvais pas marcher sans l’aide de quelqu’un.

En juin 2003, je fus diagnostiqué tuberculeux. Plus tard, le camp de travail m’accorda une liberté conditionnelle pour raisons médicales. Après mon retour à la maison, ma santé s’était dégradée et la pustule dans mon dos devenait de plus en plus grosse. Visiblement cette infection attaqua une de mes côtes et une vertèbre qui furent rongées par tout le pus de l’abcès. Le médecin diagnostiqua  une « sténose du canal vertébral ». Un peu plus tard, la pustule apparu autour de mon cou et je devins paraplégique en juillet 2005. A cause de la persécution, ma famille n’avait pas d’argent. Il a fallu vendre la maison pour payer pour mes interventions chirurgicales.

Le chirurgien nous avait expliqué qu’il n’y avait qu’une seule possibilité pour me sauver et que c’était de dégager l’abcès et les os atteints par l’abcès pour soulager ma colonne vertébrale et guérir ma paralysie. Mais il était incertain du résultat ne sachant pas si  j’allais vraiment récupérer. Aucune anesthésie n’a été possible pendant l’intervention dans mon cou. J’ai donc tout ressenti quand la peau fut décollée dans mon cou. L’intervention a été très douloureuse et il a fallu que je résiste durant toute l’intervention et à chaque point de sutures.

Dans une deuxième intervention, le chirurgien a retiré un bout de ma hanche pour pouvoir réparer ma vertèbre abimée par l’abcès. Après ma sortie de l’hôpital comme par miracle, j’ai rapidement était beaucoup mieux dans le premier mois et après trois mois je pouvais remarcher. Le chirurgien était très surpris que cela aille si vite ; par contre toutes ses années de tortures et de grève de la faim avaient considérablement affaibli mon corps et mes muscles. Cela a pris trois ans avant que je reprenne une activité professionnelle, mais mon cou est tout de même resté fragile et cela me fatigue beaucoup quand je dois faire des travaux lourds ou quand je dois baisser la tête. Je n’ai pas pu reprendre mon travail comme coiffeur donc, en 2008, je me représentais à la société d’autocar. Comme ils ne m’ont pas reconnu, ils m’ont embauché comme conducteur, mais il me faillait un support spécial sur mon siège pour soutenir mon cou. Après un certain temps, ils m’ont reconnu et savais que j’étais toujours un pratiquant de Falun Gong. Comme ils avaient fait l’erreur de m’embaucher, ils ont eut peur des répercutions du PCC contre eux, ils ont donc décidé de ne pas me dénoncer et j’ai pu continuer à travailler comme conducteur d’autocar.

Juste après ma libération et durant la période de convalescence, J’avais demandé à un pratiquant de me prendre en photo pour que, si jamais je mourais, il puisse témoigner de mon cas. Par contre, si je survivais, je voulais quitter la Chine, pour aller témoigner auprès des gouvernements du monde entier, sur la vérité de la persécution du Falun Gong en Chine. J’étais déterminé à partir, c’était mon seul objectif, et j’ai donc travaillé pour accumuler assez d’argent pour pouvoir acheter un visa de touriste et partir à l’étranger. A partir de 2011, j’ai commencé à vouloir sortir du pays à plusieurs reprises. J’ai eu un premier visa pour la Thaïlande, mais sur place je n’ai pas pu trouver de pratiquants pour m’aider, il a donc fallu que je rentre. Je fis un deuxième essai vers le Japon, mais encore une fois je n’ai pas trouvé de pratiquants sur place, donc je suis encore une fois rentré.

Ma demande de visa pour l’Australie, m’a été refusée, mais cela m’a donné l’occasion d’appeler les pratiquants d’Australie et c’est eux qui m’ont donné les coordonnées des pratiquants Allemands. Ma demande pour un visa de touriste pour l’Europe fut acceptée et je parti pour l’Allemagne le 24 février 2012.

Comme toujours le guide touristique chinois qui accompagne le groupe, nous a obligé à lui donner nos passeports, mais grâce aux pratiquants Allemands, la police locale fut avertie et obligea le guide touristique à nous rendre les passeports. Cette  aide de la police Allemande m’a permit de fuir le groupe de touristes et je suis parti pour la France ou je suis arrivé le  28 Février. 

 

Quand j’ai présenté ma demande d’asile politique au commissariat, le policier qui enregistra ma demande me dit : «Alors il semblerait que la persécution soit véritable ! » après avoir vue mes photos. Je me suis senti triste en entendant ces mots, ils m’ont fait réaliser que beaucoup de gens ne croient pas à la persécution des pratiquants du Falun Gong en Chine.

En me rappelant  les souvenirs de ces dix dernières années, je suis extrêmement ému.

Le 28 mars 2012, je suis allé à Bordeaux pour assister à une conférence organisée par la Ligue des Droits de l’Homme. La conférence était centrée sur la persécution des pratiquants du Falun Gong en Chine, et j’ai pu présenter mon expérience.

Je souhaite pouvoir encore  témoigner de mon expérience, afin de continuer à dévoiler cette cruelle persécution jusqu’à ce qu’elle s’arrête.

Merci à tous.

 

 

 

   

 

     

 

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