Le président égyptien limoge les hauts dirigeants militaires

Écrit par David Vives, Epoch Times
14.08.2012

À la surprise générale, le président égyptien a ordonné la retraite forcée de l’influent Tantaoui Hussein, chef du Conseil Suprême des Forces Armées (CSFA). Il s’est également débarrassé du «numéro deux» du CSFA, le général Sami Anan, ainsi que des chefs de la Marine, de l’aviation et de la défense aérienne, en les redéployant à des postes clés du secteur public.

Dans la foulée, il a supprimé les amendements constitutionnels émis par le conseil militaire et a donc coupé court à la cohabitation difficile qu’il entretenait avec Tantaoui. En effet, la tutelle imposée par le CSFA, qui s’était octroyé le pouvoir législatif en juin, restreignait la marge de manœuvre du président.

Ce dernier a désormais les mains libres pour la formation d’une nouvelle Constitution. Les nouvelles prérogatives dont disposent le président ont été perçues comme «pouvant favoriser la stabilité du pays», selon les analystes financiers. La bourse du Caire a enregistré à ce titre une hausse de 1,5% de l’indice de référence EGX-30.

Coté Presse, ces décisions ont été qualifiées de «révolutionnaires». Pour le journal indépendant Al-Watan, ces mesures donnent au président un pouvoir supérieur au président Moubarak, déchu l’année dernière, tandis que l’hebdomadaire Al-Ousboua, proche des militaires, dénonce «la dictature des frères».

Outre-Atlantique, les changements entrepris par le président correspondent aux attentes formulées par Hillary Clinton, qui avait appelé récemment au «pouvoir civil complet» en Égypte. Les États-Unis attribuent chaque année près de 2 milliards d’euros à l’Égypte pour les militaires, dont 1,3 pour l’armée, ce qui pourrait expliquer l’apparente facilité avec laquelle Mohamed Morsi a pu faire entendre raison à ses généraux.