Fabius: «Bachar Al-Assad ne mérite pas d’être sur Terre»
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Des colonnes de réfugiés syriens qui fuient les bombardements des forces aériennes à Azaz. Selon les observateurs de l’ONU, ni le régime, ni l’opposition ne portent attention à la situation des civils, toujours plus fragile. Les villes d’Azaz, Alep, Harik sont toujours pilonnées par le régime. Certains fuient, ceux qui restent enterrent leurs morts. (AFP PHOTO/Bulent Kilic)
Les opinions continuent de converger sur la cruauté du président syrien contre son peuple. Il y a trois jours, l’ONU a accusé le régime de Bachar Al-Assad de crimes contre l’humanité, en raison des «meurtres illégaux, des attaques indiscriminées contre les populations civiles et des actes de violence sexuelle», des «crimes de guerre» et des «violations flagrantes des droits de l’homme et des droits humanitaires».
La ligue arabe a également annoncé apporter son soutien à l’opposition syrienne et s’est totalement désolidarisée du gouvernement syrien en appelant ses membres à rejoindre l’opposition.
Laurent Fabius a confirmé une série de défections au régime, qui selon lui indique que «le régime syrien est en décomposition». Après le Premier ministre et le général Manaf Tlass, ami personnel du président, des rumeurs courent au sujet de la défection du vice président Farouk al-Chareh, et de Bousseïna Chaabane, conseillère politique et médiatique, qui n’est plus visible dans son entourage.
Les informations contradictoires à leur sujet montrent néanmoins la difficulté du régime à «retenir» ses membres d’aller voir ailleurs. À ce titre, des diplomates syriens à l’étranger sont invités à rejoindre le pays pour recevoir leurs salaires, qui n’a pas été versé ces derniers mois.
C’est dans ce contexte qu’a été nommé Makhdar Brahimi à la succession de Kofi Annan dans la charge de trouver une solution pacifique. Mais personne n’y croit vraiment: le plan de cessez-le-feu, que l’armée syrienne était censée suivre, n’a été qu’un épouvantail. Brahimi s’est déclaré «peu confiant» sur la résultat de sa mission, assurant pourtant qu’il fera tout ce qu’il pourra.
Le nombre de réfugiés présents dans des camps en Turquie serait de 70.000. Le chef de la diplomatie française, Laurent Fabius, qui a visité un de ces camps jeudi, a déclaré à cette occasion: «Après avoir entendu les témoignages bouleversants des personnes ici (...), quand on entend ça, je suis conscient de la force de ce que je suis en train de dire: M. Bachar al-Assad ne mériterait pas d’être sur la Terre».
