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Le business de Dalian: comment Gu Kailai a transformé la persécution en profit

Les cadavres des pratiquants de Falun Gong sont les corps le plus souvent livrés aux macabres usines de Dalian

Écrit par Wen Hua, Epoch Times
20.08.2012
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  • Des policiers montent la garde le 10 août, à l’extérieur du Tribunal intermédiaire du peuple de la ville de Hefei dans la province d’Anhui. Gu Kailai a été jugée ici pour le meurtre de Neil Heywood, homme d’affaire britannique. (Peter Parks/AFP/GettyImages)

Le procès de Gu Kailai, la milliardaire chinoise, accusée du meurtre de l’homme d’affaire britannique Neil Heywood, a été une sorte de procès monté. Le but de ce drame a été de cacher une grande criminalité plutôt que de la faire connaître.

D’après les rapports parus dans les médias étatiques, la Cour a accepté la confession de Gu selon laquelle elle a assassiné Heywood de peur qu’il puisse nuire à son fils. C’était aussi les arguments de Gu qui servaient à justifier la clémence dans sa sentence, y compris les remords et l’angoisse d’une mère.

Si le tribunal avait choisi d’investiguer les relations d’affaires entre Gu et Heywood, il aurait trouvé que ce binôme a profité pendant les treize dernières années des meurtres de centaines ou de milliers de personnes – le nombre de victimes ne peut qu’être vaguement évalué. Ce sont ces crimes que le tribunal intermédiaire du peuple de la ville de Hefei a voulu cacher.

L’histoire a commencé en 1999, dans la ville de Dalian dans la province du Liaoning au Nord-est de la Chine. Bo Xilai, le mari de Gu, était le maire de cette ville portuaire pendant six ans. Il était mécontent de ce poste, se sentant apparemment exilé des hautes sphères du pouvoir.

Gu partageait son mécontentement. Belle, élégante, tenace et intelligente, titulaire d’une maîtrise en politique de l’université de Pékin, Gu faisait penser à une Jacqueline Kennedy de Chine, selon le Wall Street Journal. Dalian était une ville trop petite pour elle.

Un entretien entre Bo et Jiang Zemin, chef du PCC à l’époque, allait changer à jamais les choses pour Bo et Gu.

Le journaliste Jiang Weiping a parlé de cet entretien dans un article publié en 2009 après avoir immigré au Canada. En 2002, Jiang Weiping avait publié un article accusant Bo de corruption. Bo l’a récompensé en l’arrêtant pour avoir dévoilé des secrets d’Etat et avoir incité à la subversion; il l’a fait condamner à sept ans de prison.

Un homme nommé Wang, chauffeur de Bo, avait dit à Jiang Weiping ce qui s’était passé entre Bo et Jiang Zemin.

«Tu dois être ferme envers le Falun Gong comme l’a été Hu Jintao en 1989 envers l’émeute tibétaine; ce sera ton capital politique», avait dit Jiang Zemin à Bo.

Bo et Gu n’avaient pas besoin davantage d’encouragement. Alors que de nombreux hauts fonctionnaires du Parti et des provinces étaient peu enthousiastes lorsque Jiang Zemin a lancé sa campagne d’éradication de la pratique spirituelle du Falun Gong le 20 juillet 1999, Bo et Gu ont sauté sur cette occasion comme un ticket de sortie de Dalian.

La ville est rapidement devenue un enfer pour les pratiquants de Falun Gong, et l’ascension de Bo a commencé. En 1999, il a été nommé à la tête du PCC de la ville de Dalian –le poste la plus puissant à Dalian. En 2000, il a été nommé gouverneur par intérim de la province du Liaoning et gouverneur de cette province en 2001. A partir de 2002, il était membre du comité central du PCC et avait atteint une importance au niveau national.

Pendant ce temps, les pratiquants de Falun Gong se mobilisaient sur Pékin cherchant à demander au PCC de mettre fin à la persécution. Les prisons et les camps de travaux forcés de Pékin et des environs étaient pleins à craquer. Bo a vu une autre occasion d’obtenir les bonnes grâces de Jiang Zemin.

Bo a pris l’initiative de construire et d’agrandir de grandes prisons et des camps de travail dans la province du Liaoning, y compris: la prison de Dalian, la prison de Nanguanling, la prison de Jinzhou, la prison de Wafangdian, le camp de travail de Zhoushuizi et le centre de détention de Yaojia.

Bo a également agrandi le camp de travaux forcés de Masanjia dans la ville de Shenyang, en en faisait le plus grand centre pénitencier de Chine. Il a également agrandi le camp de travail de Longshan, le camp de travail de Shenxin et d’autres.

Bo s’est arrangé pour remplir ses établissements pénitenciers rénovés avec les détenus provenant de Pékin, de sorte que ses prisons et camps de travaux forcés gardaient des pratiquants de toutes les régions de la Chine. En particulier, Bo acceptait les pratiquants qui avaient été arrêtés à Pékin mais qui refusaient de révéler leurs noms.

Opportunité de faire du profit

Alors que Bo et Gu ont vu tout d’abord la persécution comme une chance de grimper l’échelle du PCC, Gu a rapidement vu une autre chose dans tous ces pratiquants qui arrivaient dans les nouvelles prisons de Bo: une opportunité de faire d’énormes bénéfices. Selon une source bien informée, Neil Heywod était à ses cotés depuis le début, comme un homme de confiance, quand elle a commencé à faire de l’argent avec les organes et les corps des pratiquants.

  • Le 2 février 2004, des experts chinois en dissection préparent un corps humain dans l’usine de plastination à Dalian. C’est la première usine de plastination ouverte  à Dalian, mais elle a été rapidement suivi par plusieurs imitateurs. (STR/AFP/GettyImages)

En août 1999, la première usine de transformation de cadavres a été ouverte à Dalian. En utilisant la technique appelée plastination inventée dans les années 1970 et prévoyant le remplacement des liquides du corps par des polymères, l’usine préservait les corps humains pour les démonstrations et la recherche.

En 1995, des expositions de ces corps préservés ont été organisées, transformant cette invention en une industrie lucrative. En fait, ces expositions organisées dans le monde entier ont attiré plusieurs millions de personne et ont rapporté des centaines de millions de dollars.

L’usine a été approuvée par le bureau du commerce extérieur et de coopération économique et par le bureau de gestion administrative commerciale et industriel de Dalian. Par ailleurs, Bo était personnellement impliqué dans l’approbation de cette entreprise.

Nécessitant un investissement initial de 15 millions de dollars, l’usine était située dans la zone de développement high-tech de Dalian, un endroit magnifique près de l’océan et au pied des montagnes.

Le propriétaire de l’usine a dit au New York Times qu’il avait installé l’usine à Dalian parce qu’il avait trouvé une main-d’œuvre qui n’était pas chère, des apprentis avides d’apprendre, peu de restrictions gouvernementales et un accès facile aux corps de Chinois qu’il utilisait, selon ses paroles, principalement pour des expériences et la recherche médicale et pas pour ses expositions.

Corps non réclamés

Selon le New York Times, le propriétaire de l’usine  avait facilement accès à des corps de Chinois, parce qu’il utilisait ce qui est désigné dans la législation chinoise comme des corps non réclamés. Il a dit au New York Times qu’après de nouvelles réglementations chinoises en juillet 2006, «c’est maintenant difficile [d’utiliser des corps non réclamés]».

Conformément à l’article 348 de l’interprétation judiciaire par le Haut tribunal populaire du peuple chinois de la législation sur la procédure criminelle de la Chine, la famille d’un criminel exécuté est censée être informée que son corps est disponible pour être récupéré dans un laps de temps spécifié.

«Si la famille du criminel ne réclame pas le corps après la date spécifiée», précise le commentaire judiciaire, «le tribunal du peuple peut informer les organisations concernées pour récupérer le corps ou les restes».

L’article 348 laisse effectivement la porte grande ouverte aux tribunaux et aux fonctionnaires de la sécurité publique de disposer comme ils le souhaitent de tout corps désigné comme non réclamé.

Peng Yongfeng a travaillé dans le domaine de l’application de la loi en Chine. Il a déclaré à la radio «Son de l’espoir» que l’article 348 a donné le droit aux tribunaux d’incinérer le corps d’un prisonnier et d’enlever auparavant les organes sans en avertir la famille.

En fait, lorsque les familles de pratiquants de Falun Gong étaient convoquées pour récupérer le corps de leurs proches, souvent il ne leur était remis qu’une boite de cendres, selon le site Internet du Falun Gong Minghui. Les familles n'avaient aucun moyen de vérifier de qui provenaient les cendres qu’on leur remettait.

Les circonstances de la persécution du Falun Gong ont rendu les pratiquants particulièrement vulnérables, pour que leurs corps soient considérés comme non réclamés.

Erping Zhang, porte parole du centre d’information du Falun Dafa, explique dans son chapitre du  livre Organes d’Etat, pourquoi les pratiquants refusaient souvent de révéler leur identité lorsqu’ils étaient arrêtés. Si l’identité était révélée, alors la famille entière du pratiquant et ses collègues pouvaient en souffrir. En refusant de révéler leur identité, les pratiquants protégeaient leurs proches.

Les pratiquants non identifiés sont par définition «non réclamés» s’ils sont exécutés, car les policiers n’ont aucun moyen de contacter leur famille. De plus, les familles de ceux qui ne se sont pas identifiés n’ont aucun moyen de connaître leur sort, ce qui libère les autorités du risque de devoir rendre des comptes.

La police et les tribunaux ont alors toute liberté dans la façon de disposer des corps non réclamés – par exemple de les vendre au plus offrant.

Fournir des corps

Gu a découvert qu’il y avait deux façons de transformer les corps des détenus en argent. Les organes pouvaient être prélevés et utilisés pour la transplantation dans les hôpitaux du Liaoning, tandis que les corps pouvaient être vendus aux usines de plastination.

Le propriétaire de l’usine a expliqué au New York Times que son partenaire, Dr Sui Hongjin, avait ouvert une usine en concurrence avec la sienne et fournissait ses concurrents avec des corps plastinés.

Ils se sont séparés en l’an 2000. Depuis lors, plusieurs autres usines de plastination ont ouvert leur porte à Dalian et la Chine a acquis la triste notoriété d’être le premier exportateur de cadavres dans le monde. Selon la radio Free Asia, un seul corps plastiné peut être vendu pour un million de dollars.

Selon la source d’Epoch Times, Gu et Heywood était au cœur du développement de cette nouvelle industrie. Selon cette source, ils fournissaient aux usines les corps des pratiquants de Falun Gong qui constituaient la grande majorité des cadavres provenant de la Chine, aux usines de plastination de Dalian.

Selon cette source, Gu était le cerveau pour les aspects financiers, la publicité internationale et nationale en ligne et l’ouverture des réseaux d’exportation pour le trafic d’organes et de corps humains.

Epoch Times ne dispose d’aucune information confirmant que Von Hagens ou d’autres propriétaires d’usines de plastination étaient au courant que les corps qui étaient supposés provenir des écoles de médecine de Dalian, étaient en fait ceux des pratiquants de Falun Gong assassinés.

Selon la source d’Epoch Times, Gu a assassiné Heywood parce qu’il avait commencé à parler de leurs affaires au sujet des corps des pratiquants de Falun Gong à Dalian. Le meurtre n’a rien à voir avec la protection du fils de Gu.

 

 

 

   

 

     

 

Version anglaise: The Dalian Business: How Gu Kailai Turned Persecution Into Profit

       

 

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