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La décontamination de l'agent orange améliore les relations entre Washington et Hanoï

Écrit par Shar Adams, Epoch Times
21.08.2012
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  • Un manifestant à New York en 2007 porte un ruban indiquant son appui aux victimes de l'agent orange au Vietnam. (Stan Honda/AFP/Getty Images)

Des responsables vietnamiens et américains ont lancé une opération de nettoyage des régions qui ont été contaminées par l'agent orange, marquant un tournant dans les relations entre Washington et Hanoï.

Lors d’une cérémonie dans le sud du Vietnam récemment, le sous-ministre vietnamien de la Défense, le lieutenant-général Nguyen Chi Vinh, a déclaré que le projet était le résultat de la détermination des deux gouvernements et a indiqué qu'il serait administré conjointement par son ministère et l'agence de développement internationale américaine USAID.

Quant à l'ambassadeur américain, David Shear, il a indiqué une volonté d'atteindre un plus haut niveau de coopération sur la question.

«Nous faisons ensemble les premiers pas pour enterrer l'héritage de notre passé», a-t-il déclaré. «Je m'attends à beaucoup d'autres succès à l'avenir.»

Steve Maxner, directeur du Vietnam Center and Archive à l'Université Texas Tech, a qualifié le projet de «symbolique à plusieurs niveaux», conférant au passé les tensions entourant cette affaire et soulignant un plus haut degré de maturité en matière de coopération entre les deux pays.

«Nous devons arriver au point dans notre relation avec le Vietnam où nous pourrons considérer cette affaire comme une question humanitaire», explique-t-il.

Non négociable

Entre 1960 et 1972, les États-Unis ont vaporisé environ 72 millions de litres d'herbicide, principalement l'agent orange, sur le Vietnam, selon l'institut de recherche américain Aspen Institute. Le défoliant contenait l'ingrédient toxique dioxine, qui prend des décennies pour se décomposer. Il a été entreposé, vaporisé et déversé dans tout le pays, entrant dans la chaîne alimentaire par la terre, les récoltes et la nappe phréatique.

Selon la Croix-Rouge, plus de trois millions de Vietnamiens ont été affectés par l'agent orange, dont au moins 150 000 enfants qui sont nés avec de graves malformations.

Pour les Vietnamiens, résoudre le problème de ce contaminant était d'une importance primordiale, mais les États-Unis étaient demeurés «intransigeants à cette idée», affirme M. Maxner. Ils refusaient même d'admettre à ses propres troupes que l'agent orange avait été nocif. Du côté américain, la pierre d'achoppement concernait les disparus au combat (Missing in Action – MIA), mais des progrès ont été effectués dans ce domaine également.

«Ils [les Vietnamiens] ont aidé avec les MIA, et maintenant nous essayons d'aider avec ce qui leur importe, soit la décontamination de l'agent orange et de la dioxine», indique M. Maxner.

Aide du Congrès

Certains analystes ont affirmé que les disputes territoriales dans la mer de Chine occidentale et le récent changement de stratégie américaine se concentrant sur la région Asie-Pacifique ont grandement influencé les nouveaux développements entre Washington et Hanoï. M. Maxner est d'avis que la situation est plus complexe.

Il estime que les anciens combattants du Vietnam présents dans le Congrès américain, soit environ 60 membres, ont joué un rôle important. Comme plusieurs anciens combattants, ces membres du Congrès sont préoccupés par le gouvernement communiste au Vietnam ainsi que les violations des droits de la personne et l'absence de liberté religieuse associées à ce système politique. Mais plus important encore, certains membres influents du Congrès ont visité le Vietnam et ont constaté eux-mêmes la dévastation causée par l'agent orange.

«Ils ont vu les effets sur la population et ils ont vu comment il est difficile pour les Vietnamiens de faire face à leurs défis quotidiens, sans parler d’un immense projet environnemental à entreprendre», explique-t-il.

Les anciens combattants de la guerre du Vietnam ont dû mener une âpre lutte pour qu'on reconnaisse que leurs maladies étaient causées par l'agent orange, mais ils l'ont essentiellement remportée. Selon M. Maxner, cela a permis à Washington d’aborder plus facilement la question de l'agent orange au Vietnam.

Le projet de nettoyage, notamment le creusage, l'entreposage et le traitement du sol contaminé, devrait s'étaler sur plusieurs années, a indiqué l'ambassadeur Shear dans un communiqué.

Version anglaise : Agent Orange Clean-Up Boosts US-Vietnam Relations

 

 

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