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La Birmanie annonce la fin de la censure des médias

Les lois restrictives restent en place

Écrit par Kremena Krumova, Epoch Times
23.08.2012
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  • Birmanie: un ouvrier imprimeur vérifie les feuilles d’un journal local à Rangoon le 20 août. Les autorités birmanes ont annoncé la fin de la censure des médias lundi, incitant les militants à demander l’abrogation de toutes les lois répressives sur les médias. (Soe Than Win/AFP/Getty Images)

Dans une des étapes les plus importantes vers la démocratie, le gouvernement quasi civil de Birmanie a annoncé la fin officielle de la censure des médias ce lundi – censure qui a été instituée par l’ancienne junte militaire en 1962.

Toutefois, comme nombre de changements récents dans ce pays d’Asie du sud-est ayant subi une longue période de répression, les observateurs soulignent que ces progrès ne sont que superficiels aussi longtemps que les lois oppressives resteront présentes dans les textes birmans.

L’annonce a été faite par le chef du département de l’enregistrement et de la surveillance de la presse (PSRD) Tint Swe, ayant stipulé que les «médias n’ont plus besoin de passer par la commission de censure»,  en raison des changements politiques du ministère de l’Information. 

Le Professeur Kanbawza Win, ancien secrétaire des Affaires étrangères dans les années 70,  a qualifié cette annonce «de l’un des gestes  les plus spectaculaires vers la liberté d’expression dans ce pays longuement réprimé».

En même temps, il a stipulé par courriel, que «rétablir la pleine liberté des médias ne suffit pas».

Le Comité de protection des journalistes a également salué cette décision, qu’il a cependant désignée de mesure partielle.

C’est en effet, semble-t-il, une mesure partielle, car avec cette annonce, le gouvernement a aussi imposé un ensemble de 16 règles qui limitent les médias.

Debbie Stothard de Altsean-Birmanie, un réseau régional d’appui des  droits de l’homme et de la démocratie en Birmanie, a nié l’effectivité de cette décision, la tenant pour une simple opération diplomatique.

«Les autorités birmanes ont certainement amélioré leurs stratégies de relations publiques», a-t-elle commenté  par courriel.

Selon les règles, précise-t-elle,  les médias ont reçu l’ordre «d’éviter d’écrire des nouvelles, articles ou de publier des photographies qui empièteraient sur les trois principales causes nationales, en critiquant de manière corrosive le gouvernement ou en mettant à jour les éléments qui fâchent concernant ses amitiés internationales».

En plus de ces règles, 11 lois de sécurité restrictives qui ont toujours limité les libertés politiques n’ont absolument pas été abrogées, dit Stothard. Il s’agit notamment de la fameuse loi   sur les mesures d’exception (1950), la loi sur les associations illicites (1908), la loi sur la protection de l’État (1975)  et la loi 5/1996, qui interdit l’opposition à la constitution de 2008.

«Toutes les lois ‘progressistes’ ou ‘positives’ adoptées par le gouvernement sont compromises par l’existence des lois sur la sécurité», explique-t-elle.

Selon Tim Aye-Hardy le directeur de Burma Global Action Network, situé à New York, ces lois sur les médias ont souvent été exploitées pour réduire au silence et sanctionner les journalistes et les bureaux de presse ayant publié des rapports dénonçant la corruption, la fraude, les violations des droits de l’homme et globalement les tords du régime et ceux de ses puissants «compères» alliés.

En outre, en vertu du Code pénal birman, les publications peuvent perdre leur licence si elles deviennent réputées pour avoir porté atteinte à l’intégrité d’un ministère du gouvernement et les éditeurs peuvent alors avoir à faire face à de lourdes peines pour avoir incité le public à des activités illicites.

C’est pourquoi les militants insistent sur le fait que le gouvernement doit aller plus loin sur la voie de la démocratie.

Aye-Hardy a écrit: «Le gouvernement doit revoir entièrement ces lois, qui sont ouvertes à diverses interprétations et fournissent aux autorités des moyens puissants pour saper la liberté d’expression. Ce sont les éléments essentiels de la démocratie véritable».

Version anglaise: Burma Announces End to Media Censorship

 

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