Peine de mort avec sursis pour Gu Kailai

Écrit par Matthew Robertson, Epoch Times
23.08.2012
  • Gu Kailai est conduite le 9 août dans la salle d’audience de la Cour intermédiaire du peuple à Hefei, province d’Anhui. Elle a avoué le meurtre du Britannique Neil Heywood dans un récit que de nombreux observateurs trouvent apocryphe. (China central television)

Le 20 août à 9h (heure locale), le tribunal a condamné à mort avec sursis Gu Kailai, la femme de Bo Xilai, haut fonctionnaire du Parti communiste chinois disgracié.

Selon le groupe des droits de l’homme Duihua, les condamnations à mort avec sursis, sont souvent transformées, deux ans plus tard, en prison à vie ou pour une période déterminée.

Le verdict  pour l’assassinat de l’homme d’affaire britannique Neil Heywood marque la conclusion d’un procès qui a attiré l’attention internationale, ainsi que le début de la résolution du scandale politique hollywoodien en Chine qui  trouble le Parti communiste depuis février.

Zhang Xiaojun, l’assistant de la famille Gu, a été condamné à neuf ans de prison. Tous les deux ont été reconnus coupables d’avoir comploté pour faire disparaître Heywood, selon le récit produit ou accepté par le tribunal. Les deux accusés ont reconnu les crimes décrits dans le récit.

Cependant, de nombreux observateurs trouvent que le récit officiel est douteux, puisque d’importants détails en ordre chronologique ne correspondent pas aux faits établis (par exemple, le moment où Heywood a séquestré et menacé Bo Guagua, le fils de Gu).

Quatre policiers qui ont aidé à couvrir Gu dans l’affaire du meurtre de Heywood ont également été condamnés, mais les détails n’ont pas été annoncés immédiatement.

Les observateurs ont des visions différentes sur ce verdict. Chen Pokong, un chroniqueur et commentateur politique basé aux Etats-Unis, a précisé que la condamnation est en fait aussi une déclaration du Parti communiste, faisant comprendre que l’immense richesse accumulée de manière illicite par le clan Bo et Gu – des centaines de millions ou de milliards de dollars – ne fera pas  l’objet d’enquête. Il n’y aura pas non plus d’enquête sur le dépouillement des hommes d’affaires de leurs actifs, ni sur le trafic d’organes et des corps provenant des pratiquants de Falun Gong détenus et exécutés, dans lesquels ces deux personnes se sont impliquées et ont énormément profité.

Normalement, les meurtriers sont exécutés en Chine, comme Gu l’avait elle-même vanté en 1998 dans un livre qui prônait les vertus du système judiciaire de la Chine communiste.

Tang Baiqio, un éminent activiste démocrate et commentateur politique, soulève la question de la possibilité d’un accord passé dans les coulisses avec Gu lui permettant d’obtenir un traitement relativement clément.

Gu et Bo sont soupçonnés d’avoir été impliqués dans un commerce de corps humains et d’organes de plusieurs millions de dollars, impliquant le prélèvement d’organes de milliers de prisonniers politiques, dont  la plupart étaient probablement des pratiquants de Falun Gong.

La raison pour laquelle Gu n’a pas été condamnée à mort doit être parce qu’elle et Bo ont négocié quelque chose avec le Parti communiste chinois (PCC) en échange de la clémence – par exemple, le silence sur leurs atrocités encore plus graves. «Ce serait une catastrophe pour la Chine si ces gens se relèvent à nouveau», a déclaré Tang.

La nécessité de boucler le procès rapidement et d’inventer une histoire, n’importe quelle histoire, peut donner l’impression que le procès n’était pas un vrai procès, mais un accord rapidement conclu. Dans ses commentaires sur ce cas, He Weifang, un juriste chinois, a écrit le 12 août sur son blog: «Si un cas de ce genre n’est pas jugé correctement, alors des mensonges doivent être utilisés pour couvrir des mensonges, menant à une situation impossible, où l’histoire ne correspond plus du tout à la vérité et devient une raillerie de la justice».

Note de l’éditeur: Lorsque Wang Lijun, l’ancien policier haut gradé de Chongqing a fui pour sauver sa vie au consulat des Etats-Unis, à Chengdu le 6 février, il a déclenché une tempête politique qui ne s’est pas calmée. La bataille dans les coulisses tourne autour de la position que les responsables prennent envers la persécution du Falun Gong. La faction aux «mains tachées de sang» – les fonctionnaires promus par l’ancien dirigeant du PCC Jiang Zemin afin de mener la persécution – cherche à éviter la responsabilité de ses crimes et à poursuivre la campagne. D’autres fonctionnaires refusent de continuer à participer dans la persécution. Les événements qui se déroulent offrent un choix aux fonctionnaires et aux citoyens de la Chine, ainsi qu’aux gens du monde entier: soutenir ou s’opposer à la persécution du Falun Gong. L’histoire enregistrera le choix de chaque personne.

Version anglaise: Gu Kailai Given Suspended Death Sentence