Écrit par Alina Maslakowa, Epoch Times

Kiev Ukraine – Durant des siècles en Ukraine la tradition nous a avisé que durant sa vie un homme doit élever un fils, planter un arbre, et construire une maison. Mais avec le temps la sagesse populaire a cédé place à la modernité.

Planter un arbre est encore assez facile, et bien qu’éduquer un fils soit un objectif  plus difficile  on y parvient tout de même encore assez communément. Cependant, dans notre monde moderne, rares sont ceux qui s’attellent à la construction d’une maison de leurs propres mains.

En Ukraine cependant la coutume ne s’est pas tout à fait perdue. Au cours du 20ème siècles, dans les villages, nombreux sont ceux qui ont continué à construire des maisons traditionnelles, de sorte que les observances anciennes ont été préservées.

Par ailleurs aujourd’hui on voit une tendance au retour vers l’autoconstruction, on s’appuie sur les techniques héritées de différents groupes ethniques pour construire des maisons écologiques contemporaines. 

Croyances populaires:

Bien que variées, les différentes ethnies ukrainiennes ont toujours eu un point en commun : l’art de construire des maisons respectueuses de l’environnement, et elles se sont partagées leurs connaissances pour vivre en harmonie avec le milieu environnant.

Dans son livre intitulé Conception de l’architecture et du logement Volodymyr Korol explique les croyances qu’impliquent ces méthodes de construction séculaires.

«Les Ukrainiens conçoivent leur maison comme un organisme vivant qui, s’il n’a pas été soigné correctement, pourrait nuire à son propriétaire », nous explique-t-il.

Il a toujours existé des règles strictes pour déterminer le lieu de construction d’une bâtisse. De fait les Ukrainiens n’ont jamais implanté leur demeure aux abords d’une route ancienne, ni dans une plaine inondable ou dans le lit d’une rivière sèche.

Ils testaient les énergies du site où ils voulaient construire leur habitation en plaçant du seigle dans les endroits clés de leur future maison: la pierre angulaire, la cheminée, l’endroit où l’on devrait être en face du foyer, la place du lit.

Si le seigle devenait noir avant le lever du soleil, le site était considéré comme mauvais. Si le grain était resté intact, le site était considéré comme favorable.

«L’ère de repos des bovins était considérée comme un très bon emplacement», écrit encore Korol.

Moderne et traditionnel:

Les logements folkloriques des différentes régions d’Ukraine ont leurs propres caractéristiques en termes  de matériaux et de techniques. Les personnes engagées dans l’écoconstruction sont principalement revenues vers deux types de constructions ukrainiennes traditionnelles: les maisons dont les murs clayonnés seront ensuite recouverts de torchis et les maisons d’adobe.

Les maisons en torchis sont des constructions dont le cadre en bois (le clayonnage) sera ensuite rempli d’un mélange à base d’argile, blanchies alors à la chaux des deux côtés. Les constructions en pisé sont faites de briques de boue et de paille séchées au soleil. Ces maisons gardent la chaleur en hiver et préservent la fraicheur en été.

Vitaly Fasolya, un écoconstructeur qui dirige le projet Info Toloka, une organisation à but non lucratif pour la construction de la maison en accord avec l’environnement, a déclaré que les technologies traditionnelles de construction sont maintenant souvent combinées avec d’autres techniques plus modernes.

Par exemple, les murs creux sont remplis de ballots de paille, bien que traditionnellement, les Ukrainiens n’aient jamais eu de presses à balles, dit Fasolya. Dans de tels bâtiments, les ballots de paille sont incérés entre les murs intérieurs et extérieurs qui sont construit sur le dessus par des blocs d’adobe séchés au soleil.

Un socle de béton ou des pieux vissés peuvent être employés pour les fondations et les toits de paille d’autrefois ont généralement été remplacés par de la tuile, de l’ardoise ou d’autres matériaux modernes.

L’ingénierie des systèmes modernes; capteurs solaires, récupérateurs dans les systèmes de ventilation, panneaux solaires et technologies modernes de chauffage, se combine également avec des techniques traditionnelles.

Fasolya a déclaré que les préoccupations environnementales se font plus pressantes, et l’immobilier est en pleine expansion.

«Il n’y a pas beaucoup de gens, qui érigent ces écomaisons en Ukraine, mais chaque année leur nombre augmente. Ce sont soit des personnes riches menant une vie saine, ou innovateurs par  nature, qui sont souvent intéressés par diverses pratiques spirituelles», explique Fasolya.

Fasolya dit que d’autres types de personnes s’impliquent aussi et impliquent à leur tour, les gens autour d’eux.

«Il y a moins de gens aisés, employés de bureau, résidents urbains, agriculteurs. Toutefois ceux qui s’engagent partagent les croyances idéologiques modernes tout en s’intéressant à la santé, l’écologie et le développement personnelle. Ils construisent ces maisons par eux-mêmes, aidés de leur famille, de leurs amis et connaissances».

 

Version anglaise: Ukrainian Eco-Homes Inspired by Folk Tradition