Assad: Les défections sont «une opération d’auto-nettoyage de l’Etat»

Écrit par David Vives, Epoch Times
30.08.2012
  • Un rebelle tient un des tracts largués par un hélicoptère du régime syrien. Dans celui ci, les forces syriennes appellent la population à ne pas abriter les rebelles. À ces derniers, il déclare que l’Armée de Libération syrienne a encore une chance de se rendre. (AFP PHOTO/BULENT)

Dans une interview donnée à la chaîne pro-régime Ad-Dounia, Bachar Al-Assad s’exprime sur le conflit qui ronge son pays depuis 18 mois. «La situation est meilleure, mais nous n’avons pas encore gagné, cela prendra du temps».

Il est apparu confiant dans les chances de victoires de son gouvernement face aux rebelles, prenant à contrepied les anti-régime et la communauté internationale. D’après lui, les rebelles et opposants ne représentent pas la majorité de la population syrienne: «Malgré les nombreuses erreurs, il existe un lien solide[...] Tout le monde est inquiet pour sa patrie, c’est normal. Mais ils (les anti-régime) ne parviendront pas à disséminer la peur, ils n’y parviendront jamais», a-t’il déclaré.

À propos des nombreuses défections des derniers mois, il a affirmé: «Les gens patriotes et les gens bien ne s’enfuient pas, ne quittent pas la patrie. Finalement, cette opération est positive, c’est une opération d’auto-nettoyage de l’Àtat premièrement et de la nation en général».

Selon la Turquie, 80.000 réfugiés ont fuit la Syrie à ce jour. L’idée d’une «zone tampon» fait son chemin dans la communauté internationale: il s’agirait de créer une zone de sécurité pour accueillir et protéger les réfugiés, à l’intérieur de la Syrie. Une telle mesure est néanmoins difficilement réalisable, car elle suppose une zone d’exclusion aérienne. Bachar Al-Assad a affirmé son hostilité à une telle décision, «irréaliste» d’après lui.

Ce dernier dénonce également le comportement de la communauté internationale et des pays arabes avoisinants (Qatar, Arabie saoudite et Turquie). «La Syrie est la cible d’un complot mondial dont les agents sont les pays de la région», a-t’il souligné.

Sur le terrain, l’opposition s’organise

À l’heure où les pays de la communauté internationale campent sur leurs positions et multiplient les déclarations, le combat continue et s’intensifie toujours. La ville d’Alep constitue un point focal pour les deux camps. La semaine dernière, le régime a pilonné le quartier de Salaheddine et déployé des troupes et des chars. Les opposants ont repoussé leurs attaques. Dans la seule journée de mercredi, 189 personnes dont 143 civils ont trouvé la mort en Syrie.

Abou Mousab, un commandant d’unité a confié: «Si Bachar envoie toute l’armée syrienne à Alep, il pourra peut-être entrer en ville. Mais autrement ils n’ont aucune chance contre nous, assure-t-il. Alep est la capitale économique de ce pays, plus aucune usine ne fonctionne. La fin du régime est proche».

L’opinion publique constitue un enjeu majeur pour les deux camps. Bachar Al-Assad a rendu hommage à son armée, menant «des actes héroïques selon lui». Les opposants aux régimes affirment leur soutien à la population et distribuent des tracts. Omar Hachemi, habitant d’Alep, déclare: «J’étais même membre du parti Baas. J’ai fini par ouvrir les yeux sur la nature de son régime, mais beaucoup de gens le soutiennent encore, sans toujours savoir pourquoi. La moitié des habitants n’attend que le retour de l’armée pour se retourner en faveur du gouvernement».

Sur l’un des tracts, on peut lire: «Nous avons dû venir à Alep aussi vite que possible pour protéger la ville et sa population. Coopérez avec nous pour prévenir les vols et le chaos: la nouvelle Syrie sera celle des honnêtes gens. L’ancien régime est en train de tout détruire. Nous ne pourrons sauver la Syrie que si le peuple et l’Armée syrienne libre coopèrent. N’hésitez pas à nous contacter en cas de problème, 24 heures/24».

Petite histoire: un jeune garçon à lunettes dorées et dents écartées a voulu piller un magasin en forçant l’entrée. Il a été pris la main dans le sac, privé de son arme et de son gilet, et giflé en public. La leçon apprise, il sera renvoyé à son groupe.