Écrit par Jack Phillips, Epoch Times

La Cour suprême ukrainienne a rejeté le 29 août dernier l’appel de Ioulia Timochenko, chef de l’opposition, dont l’incarcération est dénoncée par l’Union européenne.

À la suite de cette décision, Ioulia Timochenko devra purger la peine de sept ans de prison déterminée lors de sa condamnation l’an dernier. Elle est accusée de corruption en relation à un accord sur le gaz traité avec la Russie durant son mandat de première ministre. Ses partisans et les dirigeants occidentaux ont qualifié de farce son procès et jugent que sa condamnation permet de renforcer la mainmise de son adversaire Viktor Ianoukovitch sur l’Ukraine.

«Le panel de juges considère que cet appel n'était pas justifié», a déclaré le juge Oleksandr Yelfimov lors de la lecture de la décision, selon l’agence de presse russe Interfax.

Ses avocats ont réclamé à la cour son acquittement et la fermeture du dossier en raison du manque de preuves. De leur côté, les procureurs ont insisté qu’elle devait purger sa peine.

Timochenko est considérée comme une force d’inspiration importante de la Révolution orange de 2004 qui a fait la promotion de la démocratie en Ukraine. Elle a brigué la présidence et a perdu face à Ianoukovitch, mais elle est toujours populaire parmi de nombreux Ukrainiens.

Sa fille, Evguenia Timochenko, a déclaré dans un communiqué qu’il n’y avait plus d’espoir que sa mère reçoive un procès équitable.

«Aujourd’hui nous avons encaissé un jugement scandaleux qui prouve encore une fois qu'une dictature s'est établie en Ukraine. Nous continuerons à nous battre», a-t-elle déclaré en ajoutant qu'une équipe d’avocats allait soumettre une plainte auprès de la Cour européenne des droits de l’homme.

À la suite de la décision du tribunal, l’Union européenne a appelé l’Ukraine à réformer son système judiciaire, ce procès n’ayant pas atteint la note de passage.

Ce procès «n’a pas respecté les normes internationales en matière de procédures équitables, transparentes et indépendantes», ont déclaré conjointement Catherine Ashton, haute représentante de l’Union pour les Affaires étrangères et la Politique de sécurité, et Stefan Füle, commissaire européen à l’Élargissement et à la Politique européenne.

Le vice-premier ministre ukrainien, Sergei Tigipko, a quant à lui déclaré que cette condamnation était juste.

«Il est clair pour nous qu’il y a eu une violation flagrante», a-t-il déclaré au Daily Telegraph, ajoutant qu'Ioulia Timochenko était assurément coupable d’avoir signé cet accord sur le gaz avec les Russes et qu'il s'agit d'«un cas pénal et non d'un cas politique».

Tigipko a ajouté que cet accord sur le gaz aurait coûté 6 milliards de dollars l’an dernier à l’Ukraine.

«Nous avons le gaz le plus cher en Europe à cause de cela, et nous ne sommes pas le pays le plus riche d’Europe», a-t-il ajouté.

 

Version anglaise: Sentence Upheld for Ukraine Opposition Leader Tymoshenko