Anglais | Chinois | Coréen | Français | Allemand | Espagnol | Japonais | Russe | Ukrainien | Hébreu | Roumain | Bulgare | Slovaque | Tchèque | Indonésien | Vietnamien
Faites un don

Chine: Appels contre le système des camps de rééducation par le travail

Écrit par Li Ping, Epoch Times
31.08.2012
| A-/A+
  • Prisonniers marchant au côté d’une escorte de police lors d’une journée porte ouverte des prisons à Nanjing en 2005. Récemment, les appels visant à démanteler le système des camps de travail en Chine se sont accrus. (STR/AFP/Getty Images)

Selon un site internet (basé à Hong Kong) de plus en plus de voix se font entendre en Chine pour s’opposer au système tristement célèbre des camps de travail, notamment celle du Premier ministre Wen Jiabao.

Un article du 17 août du magazine Mingjing a transmis les rapports d’une source initiée aux propos tenus par Wen lors des rencontres des dirigeants du PCC à la station balnéaire de Beidahe.

Wen y a déclaré que le système de travaux forcés est devenu un système exploité par des fonctionnaires corrompus pour se protéger tout en réprimant le peuple. Ce système doit être aboli sans retard ni prétexte quelconque pour empêcher son déclin. Il a également déclaré que le Parti devait protéger les gens et non les fonctionnaires corrompus.

Selon Mingjing toujours, Hu Jintao en tête du PCC actuellement et Xi Jiping, le prochain dirigeant présumé du PCC, lui auraient répondu qu’ils n’allaient ni s’opposer ni le soutenir.

Récemment, les médias officiels communistes ont également dénoncé le système des camps de travail. L’agence de presse Xinhua, héraut du régime, a publié un éditorial le 11 août accusant certains fonctionnaires d’avoir abusé du système des camps de travail; et Le Quotidien du Peuple a réédité le même article le 16 août.

Abus

Apparemment les camps de «rééducation par le travail» du PCC forment un système destiné à réhabiliter les personnes dont les crimes ne sont pas suffisamment graves pour la prison.

Cependant Radio Chine Nationale a rapporté les propos de Wang Xixin, un professeur de droit de l’Université de Pékin et selon lui le défaut du «système de rééducation» est qu’il donne toute sa puissance à l’accusation, l’enquête, puis la punition dans le Bureau de Sécurité publique. Ainsi le système condamne souvent des innocents, comme dans le cas de Tang Hui de la province du Hunan, un bon exemple des abus dénoncés par Wen.

La fille de Tang, âgée de 11 ans a été enlevée, violée et forcée à la prostitution il y a six ans. Cette épreuve a conduit l’enfant à la maladie et la stérilité, sa mère, Mme Tang, a cherché à obtenir justice pour ces crimes à plusieurs reprises.

Protestant contre le verdict infligé aux délinquants, le Bureau de la Sécurité publique lui a administré une peine d’un an et demi de travaux forcés.

Cette sentence a largement été pointée du doigt, devenant l’exemple emblématique pour dénoncer le système de rééducation par le travail et la justification de sa fin.

Après un tollé public, Tang a été libérée le10 août.

Persécution

Le système de rééducation par le travail a joué un rôle majeur pour le PCC durant les 13 années de persécution des pratiquants du Falun Gong. Selon une organisation humanitaire qui assure avoir couvert les persécutions durant toute cette période, bien plus nombreux sont les pratiquants qui ont été martyrisés dans les camps que dans les prisons.

«Le recours aux camps de travaux forcés a été plus souvent exploité car c’est un produit dérivé étrange de l’autorité du PCC et d’un système judiciaire établi indépendamment de lui», a déclaré Wang Zhiyuan, le directeur de L’Organisation mondiale d’Investigation de la Persécution du Falun Gong (WOIPFG).

Selon ses déclarations, 1 million de pratiquants de Falun Gong sont détenus dans des camps de rééducation. Chaque ville et chaque province a son camp de travaux forcés.

Il rajoute que les gens envoyés dans ce type d’endroit s’y retrouvent généralement sans même bénéficier d’un semblant de procédure judiciaire. Beaucoup de pratiquants Falun Gong sont ensuite soumis à des techniques de lavage de cerveau visant à briser leur volonté.

«En termes simples, il s’agit de tuer votre esprit, et si vous ne vous transformez pas, vous serez éliminé physiquement».

Des écrivains, des avocats et des universitaires

Zheng Yuanjie, un auteur de littérature pour enfant surnommé «le roi des fées», a lancé sur Weibo.com un sondage concernant les camps de travail. 88% des 19.876 interrogés ont voté pour la cessation du système de rééducation par le travail.

L’avocat des droits de l’homme Wang Zheng, de la ville de Hangzhou, dans la province du Zhejiang, a également lancé une pétition pour l’abolition des camps de travail.

«Ils essayent toujours de préserver ce type de pratique. Personnellement je souhaite leur  disparition totale. Le remplacement des camps de travail par une alternative qui ne respectera pas les droits de l’homme ne vaudra rien non plus», a-t-il déclaré à la radio Son de l’Espoir.

Yu Jianrong, professeur et directeur du Centre pour l’étude des problèmes sociaux à l’Institut du développement rural de l’Académie chinoise des sciences sociales, a analysé le système des camps de rééducation par le travail en 2009.

Il a constaté que «dans certaines zones, le système de rééducation n’est qu’un outil aux mains des gouvernements locaux de menace et de pression utilisé au nom de la sauvegarde de la stabilité», en concluant que «ce système doit être aboli dès que possible».

Version anglaise: Calls in China for Ending Labor Camp System

 

Plus de 204 718 434 personnes ont démissionné du PCC et de ses organisations.