En Syrie, tout est toujours pire

Écrit par David Vives, Epoch Times
04.08.2012

Le massacre qui a fait 20.000 morts depuis mars dernier en Syrie est loin de donner des signes de fatigues. Aujourd’hui, le sentiment d’échec et d’impuissance de la communauté internationale a commencé à se transformer en véritable malaise. Le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, a déclaré que le conflit était désormais une «guerre par procuration». L’Assemblée générale a voté une résolution appelant le régime syrien à cesser ses actes de guerres, comme le pillonage des villes, qui devient systématique. Elle a également condamné le conseil de sécurité, incapable d’adopter une réponse commune à la crise actuelle.

Un peu plus tôt, Kofi Annan a officiellement démissionné de la mission qui lui avait été confiée: trouver une solution pacifique au conflit. Ce dénouement, prévisible si l’on considère l’immobilisme de la communauté internationale ainsi que l’obstination du président syrien à vouloir génocider son peuple, a néanmoins jeté un froid sur les relations Orient-Occident, ajoutant de la discorde à la discorde.

La Russie déplore cet échec, «très regrettable». Laisser cette mission aboutir était la base de l’argumentation du veto russe à l’intervention militaire. Vladimir Poutine dit espérer néanmoins une «solution diplomatique», propos étonnamment optimistes à moins que cela ne soit une stratégie pour permettre à Bachar Al-Assad de gagner toujours plus de temps. L’Iran accuse l’Occident d’être à l’origine de cet échec. Pour Washington, ce départ «met en relief l’échec de la Russie et de la Chine». 

Le régime syrien regrette lui aussi cet échec et affirme sans ciller que ce sont les «États qui cherchent à déstabiliser la Syrie», mentionnant la Turquie, l’Occident ainsi que les pays du Moyen Orient défavorables au régime. Les Affaires étrangères syriennes ont même affirmé que «la Syrie a toujours prouvé qu'elle était engagée totalement au plan», à propos du plan de Kofi Annan en six points. Difficile de faire plus cynique. 

Sur le terrain, le régime s’est engagé à reprendre Alep des mains des rebelles, dans une opération qu’il appelle par sa propre presse la «mère de toutes les batailles». La ville est pilonnée sans relâche, au même titre que Damas. Cela n’a pas empêché des manifestations anti al-Assad de se produire. Les combats sans merci ne cessent de s’intensifier, alors que le Nord-Est du pays est quasiment aux mains des rebelles, et que l’on compte déjà 1,5 million de réfugiés fuyant le conflit.

Ban-Ki moon, qui a visité récemment les Balkans, a déclaré: «Le conflit en Syrie est un test pour l'ONU qui ne doit pas échouer. Je veux que nous montrions tous au peuple syrien et au monde que nous avons retenu les leçons de Srebrenica».

En 1995, l’ONU avait été impuissante à empêcher le massacre de milliers de musulmans par les forces serbes. L’ombre de l’histoire plane sur les consciences des États et des populations, à propos de ces tragédies humaines qui se déroulent sous nos yeux sans que personne ne semble pouvoir intervenir.