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L'avantage sportif multiculturel du Canada

Une psychologie sportive à l'avant-garde donnera aux athlètes canadiens une longueur d'avance

Écrit par Matthew Little, Epoch Times
06.08.2012
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  • Les Canadiennes Alex Bruce (gauche) et Michele Li célèbrent leur victoire sur l'Australie le 1er août 2012 aux Jeux de Londres. Originaire de Hong Kong, Michele Li est arrivée au Canada à l'âge de six ans. Certains des meilleurs athlètes canadiens sont originaires d'autres pays. (Manan Vatsyayana/AFP/GettyImages)

TORONTO – Pour un pays fondé par l'immigration, aujourd'hui propulsé en partie par l'ingéniosité et l'expérience de ses nouveaux arrivants, il y a tout un avantage à être un chef de file mondial dans le domaine de la psychologie sportive multiculturelle.

Certains des meilleurs athlètes canadiens sont originaires d'autres pays.

Avec près de 20 % des athlètes canadiens de haut niveau qui sont nés à l'étranger, comprendre comment leur bagage culturel affecte leur performance sportive peut jouer un rôle important dans la façon de les entraîner.

Cela devient encore plus important lorsque l'on considère que, dans le monde d’aujourd’hui, la psychologie joue un rôle crucial dans les performances sportives des athlètes, alors que des fractions de seconde séparent les médaillés des oubliés.

Robert Schinke est titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur l’activité physique et sportive multiculturelle et professeur de sciences humaines à l'Université Laurentienne. Sa recherche actuelle se concentre sur le croisement entre le multiculturalisme et la psychologie sportive, un champ dans lequel le Canada n'a pas d'égal.

M. Schinke explique que ce ne sont pas uniquement les nouveaux Canadiens qui profitent de leur participation dans les programmes athlétiques du pays. Lorsque les entraîneurs laissent leurs athlètes nés à l'étranger partager leur propre culture sportive, par exemple une éthique de travail plus stricte ou un accent mis sur les résultats, la performance de tous peut être améliorée.

«En fait, ils incitent leurs coéquipiers domestiques à aller plus loin», mentionne M. Schinke.

«Lorsque les entraîneurs sont très ouverts aux [différentes] cultures, ils permettent à ces nouveaux venus de partager leur culture et leurs coutumes […] Cela semble améliorer en général la dynamique de l'équipe.»

C'est ce qu'on appelle dans le domaine des sciences sociales «l'acculturation réciproque». Concrètement, pour les non-initiés, cela veut dire que tu me donnes un peu ta culture et je te donne un peu la mienne.

«Alors, ce n'est pas seulement l'athlète qui est enrichi et ce n'est pas seulement lui qui obtient un avantage; en fait, il donne aussi un avantage à ses coéquipiers canadiens», explique M. Schinke.

C'est une situation qui peut être encouragée davantage au Canada qu'ailleurs en raison de son approche multiculturelle.

Ça va dans les deux sens. Les athlètes immigrants profitent également de l'approche plus douce et parentale des entraîneurs canadiens.

«Ils encouragent [les athlètes] à aller à l'université, à avoir une vie sociale et un certain équilibre dans leur vie. Ceci fait souvent contraste avec leurs expériences sportives précédentes vécues avant d'arriver au Canada.»

Cependant, dans certains cas, cette même approche peut être problématique et il est important que les entraîneurs soient en mesure de la discerner.

Différentes méthodes d'entraînement

Robert Schinke souligne que les athlètes originaires d'Europe orientale peuvent être habitués à une méthode d'entraînement qui exige la performance, et les entraîneurs canadiens risquent ainsi de ne pas répondre à l'attente de ces athlètes qui recherchent un régime plus strict.

«Ils trouvent souvent que le programme sportif [canadien] est beaucoup trop permissif envers le manque d'effort à l'entraînement. Par exemple, si un athlète connaît une mauvaise journée d'entraînement, l'entraîneur pourrait dire : “Nous allons diminuer les attentes, puisque tu dois te concentrer sur tes études”, et ainsi de suite. Ils sont très compréhensifs. C'est quelque chose qui ne se produirait jamais dans la culture d'origine [de l'athlète].»

«Souvent le courant ne passe pas et l'athlète ne sera pas motivé par l'approche de l'entraîneur.»

Les différentes approches peuvent laisser les athlètes étrangers dans une zone grise. S'ils réussissent, ils vont se sentir plus près de leurs coéquipiers canadiens. S'ils ne performent pas bien, ils vont accuser le système canadien d'être faible et inefficace.

M. Schinke indique que ses découvertes semblent s'insérer dans une tendance solide établie par des débuts de recherches, ces dernières constituent la base d'une étude pilote qui va se pencher dans le long terme sur l'aspect culturel de la psychologie sportive.

La recherche de M. Schinke et de son équipe en est encore à ses débuts, mais avec trois années de financement provenant du Conseil de recherches en sciences humaines du Canada, ils ont commencé à déchiffrer les dynamiques secrètes du sport multiculturel.

Les chercheurs comptent passer du temps avec les athlètes pour observer l'effet des facteurs culturels.

Ils vont se pencher uniquement sur les athlètes faisant partie des équipes nationales – soit ceux qui sont soutenus par Sport Canada et qui participent à des compétitions de niveau international.

Pour les entraîneurs qui doivent gérer une dynamique d'équipe, comprendre les dynamiques culturelles sportives dans les pays d'origine de leurs joueurs peut ouvrir des portes et éviter certains problèmes.

À cette fin, l'Association canadienne des entraîneurs a également financé M. Schinke et son équipe afin qu'ils se penchent sur cette question.

«C'est en fait une toute nouvelle trajectoire dans le sport et sa psychologie que l'on appelle la psychologie sportive culturelle, et le Canada est le chef de file mondial dans ce domaine», affirme M. Schinke.

Dans ce croisement entre la diversité culturelle et la psychologie sportive, le Canada est à l'avant-garde pour découvrir des façons pour les entraîneurs et les athlètes de différentes cultures – qu'ils soient nouveaux arrivants ou autochtones – d'être propulsés plutôt qu'être empêtrés par les différences culturelles.

Dans les années à venir, une meilleure compréhension de la dynamique multiculturelle de la psychologie sportive pourrait donner un avantage au Canada sur ses compétiteurs internationaux, avec des entraîneurs qui profitent de l'expérience étrangère, tout comme le Canada en profite en tant que pays.

Version anglaise : Canada’s Multicultural Athletic Edge

 

 

 

     

 

   

 

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