François Hollande face aux craintes des Français

Écrit par David Vives, Epoch Times
11.09.2012
  • Au 20H de TF1, François Hollande a expliqué son programme de redressement du déficit. Alors qu’une grande partie de la presse reprend les arguments de la droite pour mettre en doute son action, et 59% des Français expriment leur mécontentement de l’action présidentielle, les socialistes ont défendu la u00abcombativité» du président. (AFP PHOTO/TF1)

Dimanche dernier, le président de la République a fait une mise au point sur sa méthode dans une interview sur TF1. L’exercice était périlleux, car aujourd’hui moins d’un Français sur trois fait confiance à son président. Dans de nombreux domaines, des engagements doivent être pris: il faut réduire la dette, relancer la croissance, créer des emplois, réguler la finance et augmenter le pouvoir d’achat.

Première mise au point: la méthode ne changera pas. Le président s’explique: «Si je suis lointain, on dit: ‘Il est hautain.' Si je suis réactif, on dit: ‘Il fait du Sarkozy.' Si je prône le compromis, on dit: ‘Il est hésitant.' Et quand je suis à l'étranger, on dit: ‘Mais il ne s'occupe pas de nous!'». Il a dit vouloir «façonner une conception nouvelle de la présidence de la République», en valorisant l’action du gouvernement.

François Hollande a également affirmé inscrire son action dans la constance: «Je ne veux pas être comme le bouchon au fil de l'eau: changer, passer d'un état à un autre», a-t-il déclaré, avertissant également sur le risque de dispersion «un jour l'environnement, un jour l'emploi, un jour l'école... Il ne faut pas que cette parole apparaisse éclatée», expliquant qu’à chaque prise de parole, «il faut redonner de la perspective, de la hauteur».

Trouver 30 à 40 milliards d’euros pour combler le déficit

Le président a présenté son projet de réduction du déficit public à 3%: les hausses d’impôts –probablement la CSG – permettront de rapporter de 15 à 20 milliards d’euros. À cela s’ajoute 10 milliards que le gouvernement compte économiser, plus 2,5 milliards venant de la Sécurité sociale et 5 milliards venant de la fiscalisation des heures supplémentaires.

Le gouvernement prévoit 0,8% de croissance l’année prochaine. François Hollande compte inscrire son projet dans la durée. Il a ainsi signalé que l’effort consenti ne portera pas ses fruits avant un certain temps et que l’embellie ne sera pas pour avant 2014. Cela a déclenché l’hostilité de l’opposition, raillant l’«amateurisme» du président. L’optimisme de François Hollande n’est pas partagé et est discuté sur bien des points: certains pensent que le message passé se résume à décider, puis attendre, au lieu d’engager des réformes structurelles. François Fillon a déclaré «un président aux abois, qui parle beaucoup de calendrier, de méthode, pour dissimuler un profond désarroi».

Reste que la position de François Hollande dans sa politique budgétaire a valeur de test pour l’Europe. À l’heure où plusieurs pays européens s’engagent dans la voie de l’austérité pour faire face à la crise, l’idée française de faire des  économies tout en  relançant la croissance fait des émules, renforçant notamment les relations avec l’Allemagne. Les analystes financiers approuvent, les investisseurs et les agences de notations guettent les résultats. La note AA sera réévaluée fin septembre.