Médicaments inutiles ou dangereux, un commerce pour l’industrie pharmaceutique

Écrit par David Vives, Epoch Times
14.09.2012

Selon Philippe Even, doyen de la Faculté de Médecine à Paris et Président de l’Institut Necker, et Bernard Debré, médecin et député UMP, un médicament sur deux serait inefficace. Selon leur ouvrage Guide des 4000 médicaments utiles, inutiles ou dangereux sorti ce jeudi, «50% des médicaments» seraient «inutiles», avec «20% de mal tolérés», et 5% même «potentiellement dangereux». Pourtant, «incroyable paradoxe, 75% sont remboursés».

Trois à cinq millions de Français avalent des médicaments aux statines pour réguler le cholestérol. Or ces derniers coûtent «deux milliards d’euros par an» et sont «complètement inutiles». Dans une liste noire des médicaments dangereux, Le Nouvel Obs recense entre autres des médicaments cardio-vasculaires, des anti-inflammatoires, des pilules contraceptives. (La liste noire des médicaments dangereux).

L’industrie du médicament dénonce des «amalgames et approximations». De leur côté, les deux auteurs tirent une nouvelle fois la sonnette d’alarme sur les pratiques de l’industrie pharmaceutiques, jugée «la plus lucrative, la plus cynique, la moins éthique de toutes les industries».

«Il suffit de retirer du marché les médicaments dangereux, inutiles ou inefficaces» pour régler le problème du manque d'argent dans le domaine de la santé et du déficit de l'assurance maladie, «mais les retraits d'autorisation de mise sur le marché sont rares en raison de la pression majeure qu'exerce l'industrie pharmaceutique sur les autorités de santé et sur les médecins», continue le professeur Even. Selon lui, 10 milliards d’euros pourraient être économisés si l’État se décidait à dérembourser ces médicaments.

Debré et Even n’en sont pas à leur premier essai: l’ancien président Nicolas Sarkozy les avait chargés de mission suite à l’affaire du Médiator. Ces derniers avaient rendu un rapport brûlant dénonçant le système du médicament en mars 2011, précisant que l’affaire du Médiator était loin d’être «un accident isolé».