Suite à la mort de l’ambassadeur américain Christopher Stevens et de trois autres Américains, les Libyens, dans les rues et en ligne, ont exprimé leur indignation concernant l’incendie du consulat américain à Benghazi.

Selon des sources non confirmées, 10 membres des forces de sécurité libyennes au consulat ont également péri dans ces attaques.

En réponse les Libyens aux États-Unis et ceux de  Benghazi ont présenté leurs excuses, qualifiant  l’assaut de mardi d’acte «terroriste».

Mercredi environ 300 Libyens se sont réunis à Alshajra Square et plus sont attendus encore pour vendredi.

Najla Daghman, oculiste de 44 ans et  militante, déclare que ces manifestations ne sont que le début. Les Libyens veulent faire amende honorable pour ces morts.

«Tout d’abord, je tiens à dire à quel point nous sommes consternés par cette attaque», a-t-elle déclaré de Benghazi par téléphone, jeudi. «Nous souhaitons exprimer nos condoléances aux familles... Et nous souhaitons assurer une meilleure protection aux membres de l’ambassade la prochaine fois».

Daghman ajoute que les habitants de Benghazi se sont organisés pour reconstruire le consulat. «Rassemblement à Benghazi Comme Capitole Économique», voilà l’intitulé approximatif de l’événement organisé, dit-elle, ajoutant qu’elle a été invitée à participer à une réunion ce week-end.

Elle témoigne que le sentiment général parmi les Libyens, à savoir que la mort de l’ambassadeur Stevens était un acte terroriste.

«Nous n’oublierons jamais ce que Stevens a fait pour Benghazi», a-t-elle rajouté, en affirmant qu’elle-même a vu de ses propres yeux l’ambassadeur visiter les alentours de la ville à plusieurs reprises durant son mandat. «Il nous a soutenu. Je suis vraiment désolée de la manière dont il en a été récompensé».

Daghman prétend aussi que de nombreux habitants sentent que le blâme, concernant ce film incendiaire à petit budget contre l’Islam, a été mal orienté.

«Nous ne croyons pas à cette histoire de film», insiste-t-elle. Ayman al-Zawahiri d’Al-Qaïda est venu à la télévision il y a deux jours pour évoquer  l’assassinat d’un membre libyen du groupe terroriste Abu Yahya al-Libi, qui est décédé il y a trois mois. Elle a déclaré que les gens qui ont vu l’émission, elle-même compris, «ont bien senti que c’était un code pour faire quelque chose».

Isobel Coleman, une figure de proue de la politique étrangère américaine, Directeur de la société civile, les marchés et l’initiative Démocratie du conseil des relations étrangères américain (The Council on Foreign Relations) corrobore ce sentiment et écrit sur son blog: «En Libye, un groupe terroriste lourdement armé soutien d’Al-Qaïda, ayant exécuté ce qui semblait être une attaque bien planifiée et peut-être programmée pour coïncider avec l’anniversaire du 11 septembre. Les protestations contre le film n’étaient probablement qu’un subterfuge supplémentaire».

Les sites de médias sociaux ont également servi au pardon libyens durant les jours et les heures qui ont  suivi l’attaque. Une page Facebook intitulée «Le projet du pardon» a reçu le soutien «j’aime» de la part de 1.150  internautes jeudi soir, servant la mise en place des manifestations à venir.

Selon la page, il s’agit d’un «projet montrant que la majorité du peuple libyen s’oppose aux crimes et au recours à la violence telle qu’elle a été perpétrée contre l’ambassade américaine».

Version anglaise: Benghazi Citizens Rally in Support of US