Les navires de patrouille chinois atteignent les îles Senkaku

Écrit par Jack Phillips, Epoch Times
18.09.2012
  • Le 2 septembre dernier, une équipe d’inspecteurs japonais en bateaux surveillait les larges de l’île Uotsurijima, une partie du chapelet d’îles qui oppose le Japon et la Chine. Si les Japonais appellent ces îles Senkaku, pour les Chinois c’est Diaoyu. (Jiji Press/AFP/Getty Images)

En pleine semaine d’échange diplomatique entre le Japon et la Chine pour déterminer la souveraineté sur les îles disputées de Senkaku, l’armée chinoise a déployé ses navires de guerre aux larges de cette chaîne de rochers inhabitée située dans la mer de Chine orientale.

Après plusieurs semaines de négociation, le gouvernement japonais a signé un compromis de vente pour un montant de 2 milliards de yen (25 millions de dollars) avec le propriétaire privée de trois des cinq îles Senkaku, provoquant les avertissements de Pékin.

Deux navires de patrouille de la Marine de Surveillance chinoise, un organisme d’application du droit maritime, ont été déployés et ont atteint les eaux des îles pour «affirmer la souveraineté du pays», déclarait un média d’État chinois.

Les îlots sont situés à 200 km de Taiwan et un peu plus de 1.900 km de Tokyo et ils donneraient accès aux réserves de gaz naturel, de pétrole et aux sites de pêche de la mer voisine. Le Japon a disposé des îlots depuis 1970 après le transfert des américains en leur faveur.

Selon le Japan Times, le Japon a entérinée la nationalisation des territoires mardi dernier en décidant de racheter ces îles à l’homme d’affaire, Kunioko Kurihara.

Le ministre des Affaires étrangères de la République populaire de Chine (RPC) a déclaré que cette décision est «totalement illégale et invalide» et viole sa souveraineté, tandis que les médias d’État chinois fustigeaient le Japon.

Un haut fonctionnaire japonais est arrivé mardi à Pékin pour désamorcer les tensions.

Le secrétaire général du gouvernement Osamu Fujiwara expliquait d’après le Times que «lorsque surgit une situation difficile susceptible d’attiser les sentiments nationalistes en (Chine et au Japon), il est extrêmement important que nous évitions les malentendus ou les accidents inattendus». Et d’ajouter que le Japon à acheter ces îles afin de garder «une direction pacifique et stable».

Il a souligné que cette acquisition n’est en aucun cas liée aux conflits territoriaux, précisant que «cela ne devrait causer aucun problèmes avec d’autres pays».

Cette sortie fait suite aux déclarations de Hu Jintao, chef du Parti communiste chinois, au premier ministre japonais Noda Yoshihiko le 9 septembre lors du sommet de coopération économique de l’Asie Pacifique. Ces déclarations précisaient que «le Japon doit prendre toute la mesure de la gravité de la situation et ne pas prendre de mauvaise décision».

Le lendemain, le Premier ministre Chinois, Wen Jiabao déclarait que le régime chinois «ne ferait aucune concession sur les questions de sa souveraineté et de son intégrité territoriale» rapporte le média d’État.

Afin de pouvoir déposer une plainte auprès de Tokyo, le ministre des Affaires étrangères Yang Jiechi a convoqué l’ambassadeur japonais en RPC, Uichiro Niwa, dont la voiture a été récemment endommagée par un manifestant qui protestait contre la mainmise du Japon sur ces îles.

Le ministre des Affaires étrangères japonais Koichiro Genba a souligné la nécessité de rester calme, ajoutant que les relations bilatérales entre les deux plus importantes économies en Asie devraient être d’une importance primordiale.

«Nos relations avec la Chine sont l’une de nos plus importantes relations bilatérales... Nous ne devons pas laisser cette question entraver le développement des liens stables entre Tokyo et Pékin», a-t-il poursuivi selon le Japan Times.

Avant de conclure: «Nous devons aborder sereinement la question d’un point de vue global et pouvoir continuer à dialoguer ensemble afin de s’assurer qu’il n’y a pas de malentendus ou d’erreurs de jugement».

Version anglaise: Chinese Patrol Ships Reach Senkaku Islands